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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 16:02

Comme nous l’écrivions dans notre déclaration datée du 6 décembre 2010, « … Le Conseil Constitutionnel n’a pas été juge des élections mais partisan de Laurent Gbagbo ». Avant d’analyser les résultats provisoires issus des urnes tels que proclamés par la commission électorale Indépendante (CEI) d’une part et d’autre part la décision du  Conseil Constitutionnel, organe chargé de donner les résultats définitifs, nous résumons en quelques lignes les accords politiques signés entre les deux clans des hauts bourgeois, les houphouétistes de Ouattara et Bédié et les refondateurs de Gbagbo Laurent,  sous la houlette de l’impérialisme international en particulier de l’impérialisme français.

Les accords de Linas Marcoussis signés en 2003 à Paris, sur les conseils de l’impérialisme français ont  contraint les deux clans des hauts bourgeois ivoiriens à partager le pouvoir avec la participation des rebelles qui se sont trouvés du coup légitimés. Ce processus conduira avec les résolutions successives à mettre la Côte d’Ivoire sous la surveillance de l’ONU, ôtant ainsi à notre pays sa souveraineté nationale. A l’heure actuelle, plus de 10 000 soldats étrangers sont présents sur le sol ivoirien avec un contingent de l’armée française de plus de 900 hommes. Cet accord et les accords suivants, signés à Accra, Pretoria, Ouagadougou, ont défini le cadre des élections et les contorsions politico-juridiques à faire à savoir : la conservation en l’état d’une constitution antidémocratique et confligène qui a conduit à la guerre. Les accords de Pretoria en particulier ont prévu la certification des élections par l’ONU, plaçant ainsi la Côte d’Ivoire sous une sorte de protectorat ONUSIEN qui ne dit pas son nom. Les accords n’abrogent pas explicitement la constitution, mais comportent des clauses qui remettent en cause des dispositions de la constitution et du code électoral. Les protagonistes ont tous fait semblant  de ne pas voir cette superposition de normes juridiques. Ceux qui se lamentent aujourd’hui sur les atteintes à la souveraineté doivent savoir qu’ils sont complices de ces atteintes. Lorsque des accords signés sous les auspices de l’ONU et revêtus de la signature du président de la république, sont opposés à des dispositions constitutionnelles et que les constitutionnalistes du pouvoir ne disent rien il devient, après coup, difficilement défendable d’évoquer la souveraineté. D’ailleurs, une des dispositions de l’actuelle constitution monarchiste ne donne-t-elle pas le pouvoir au président de la République de prendre des décisions au-dessus de la constitution ? Le président de la république a signé pour que la certification soit au-dessus de la décision du conseil constitution, c’est cela la réalité. Chaque fraction de hauts-bourgeois ivoiriens, celle de Gbagbo compris, comptait au final sur l’arbitrage favorable des puissances impérialistes par le truchement des fonctionnaires de l’ONU. Celles-ci ont choisi d’appuyer le camp Ouattara.  

L’expression massive des peuples de Côte d’Ivoire lors de l’élection présidentielle constitue une sanction contre le jeu de cache-cache sur leur dos, mais aussi le signe de leur volonté de mettre fin à la crise due aux politiques pro-impérialistes des hauts bourgeois. Le taux de participation au 1er tour, le 31 octobre a été de 84 %. Les suffrages exprimés au premier tour sont les suivants : 1,7 millions de voix pour Gbagbo Laurent, 1,4 millions pour Ouattara Alassane,  et 1,1 millions pour Konan Bédié.  Lors du 1er tour, les résultats cumulés dans les régions du nord et du centre (Savanes, Vallée du Bandama, Worodougou) sont les suivants : Gbagbo Laurent 53 000, Ouattara Alassane 476 000, Konan Bédié 130 000.  Ces résultats ont été acceptés par tous, déclarés par la CEI, proclamés par le conseil constitutionnel et certifiés par l’ONU.

Au 2ème tour, comme au premier tour, des empêchements de vote, des affrontements  ont eu lieu dans certains bureaux de vote dans ces régions du nord et du centre, mais aussi dans les régions du centre ouest et de l’ouest. Ces bureaux de vote en cause dans toutes ces régions ont été identifiés par les observateurs électoraux et les agents de l’ONUCI. Le lundi 29 novembre 2010, tous les protagonistes ont déclaré que malgré ces cas,  le scrutin reflétera globalement l’expression de la volonté populaire.

 Contre toute attente, la proclamation des résultats provisoires par la CEI est bloquée par les représentants de Gbagbo jusqu’à ce que le délai imparti à la CEI soit épuisé, soit jusqu’au mercredi 1er décembre 2010 à minuit. Alors entre en jeu le Conseil Constitutionnel qui proclame à peu près les mêmes résultats détaillés que la CEI, résultats du reste conformes aux résultats du premier tour, mais invalide tous les votes des trois régions du nord et du centre ci-dessus mentionnés au motif qu’il y a eu « empêchement de vote, violence, affrontements, bourrage des urnes, etc.).  En l’espace d’une journée, notre juge des élections a pu examiner les 20 000 procès verbaux et a pu analyser les contentieux dans tous les bureaux de vote des 3 régions mentionnées (plus de 2 500 bureaux de vote) et conclure à leur annulation. Rappelons qu’au 1er  tour, Ouattara seul a distancé Gbagbo, de plus de 400 000 voix dans ces trois régions. Curieusement le Conseil Constitutionnel donne Gbagbo vainqueur au 2ème tour après invalidation des 400 000 voix.

Non ! Le juge des élections n’a pas dit le droit, il n’a pas défendu l’expression de la volonté populaire fondement des élections démocratiques. Le FPI a organisé l’invalidation des résultats du Nord et du centre, a organisé le blocage des travaux de la CEI pour la rendre forclose. Comptant sur le fait que le verdict du Conseil Constitutionnel est sans appel, il l’a actionné pour  attribuer la victoire à Laurent Gbagbo, réalisant ainsi un hold-up électoral. Une institution de la république qui ne respecte pas la volonté populaire et qui est au service d’un camp dans une élection ne peut mériter respect même si elle se nomme conseil constitutionnel.

L’évocation de la souveraineté par ceux qui bradent la souveraineté n’est qu’un prétexte pour maintenir frauduleusement Gbagbo au pouvoir contre la volonté populaire. Le pouvoir de Gbagbo est un des symboles de la négation de la souveraineté de la Côte d’Ivoire en dépit des affirmations contraires des tenants de ce pouvoir. Il a été acquis en octobre 2000 grâce à l’appui du gouvernement français. Entre 2003 et maintenant Gbagbo a signé en vertu du fameux article 48 à relents monarchistes de la constitution des accords qui nient la constitution, qui mettent le conseil constitutionnel lui-même sous les ordres du secrétaire général de l’ONU. Il est difficile de vouloir s’accrocher à la souveraineté après l’avoir bradé.

Sous le pouvoir Gbagbo, l’essentiel de l’économie ivoirienne (électricité, eau, gaz, transports, imports-exports, pétrole) est aux mains des entreprises impérialistes, françaises en particulier, en vertu de contrats léonins. L’impérialisme français a simplement décidé de changer de pion. C’est ce qui explique qu’il mobilise en ce moment la « communauté internationale » pour « défendre la souveraineté populaire » en Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara est le nouveau pion préféré dans l’espoir que la réunification des partis politiques houphouétistes ramènera la stabilité propice aux affaires.

Le Parti Communiste Révolutionnaire appelle les peuples à dire non à l’imposture de Laurent Gbagbo, non aux violences postélectorales attisées par le camp Gbagbo, violences qui ont déjà fait des dizaines de morts. Il les appelle à se mobiliser contre la guerre réactionnaire qui se profile à l’horizon, contre l’immixtion des puissances impérialistes. Le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire estime que c’est la seule voie pour faire des pas décisifs vers le pouvoir du peuple, socle d’une république démocratique indépendante et moderne.

Abidjan le 9 décembre 2010

                                                           Parti  Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 15:57

Après dix ans de crise socio politique, entrainant une paupérisation généralisée des masses populaires, après cinq ans de tergiversations, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire s’est enfin tenue. Au vu des chiffres officiels, la participation a été forte (83% au premier tour et autour de 81% au second tour). Les résultats publiés par la Commission Electorale Indépendante et validés par l’ONUCI attribuent 54,10% des suffrages à Alassane Ouattara et 45,90% à Gbagbo Laurent. Le Conseil Constitutionnel annulant injustement les élections dans 7 départements vient de déclarer Gbagbo Laurent vainqueur. Notre observation nous permet de noter qu’Alassane Ouattara a eu la faveur des électeurs. Les arguments avancés par la « majorité présidentielle » soutenant Laurent Gbagbo et tentant de contester ces résultats manquent de consistance. Le Conseil Constitutionnel n’a pas été juge des élections mais partisan de Laurent Gbagbo. Nous reviendrons très prochainement sur les désaccords des protagonistes autour des résultats.

 Ainsi, la lutte électorale pour la présidentielle a pris fin avec la victoire logiquement déclarée d’Alassane Ouattara. Mais le refus des résultats des urnes par Laurent Gbagbo a pour conséquence l’existence de deux présidents de la république « investis » et deux gouvernements. La menace d’affrontements jusqu’au déclenchement d’une guerre civile réactionnaire est réelle.

Le PCRCI est convaincu qu’une guerre civile serait désastreuse parce qu’elle ne ferait qu’aggraver la situation des masses populaires et du pays dans son ensemble et d’accentuer la domination impérialiste. Il est de la plus grande importance que tout soit mis en œuvre pour que la volonté populaire soit acceptée par tous les protagonistes. Pour sa part, le PCRCI s’emploiera à faire en sorte de contribuer à conjurer la guerre civile réactionnaire qui se profile à l’horizon. C’est le lieu d’indiquer que toute action allant dans le sens de la division des peuples de Côte d’Ivoire, dans le sens de l’incitation à la haine tribale, raciale et xénophobe doive être proscrite et combattue.

Pour l’heure, le plus important et le plus urgent est de tout faire pour amener les uns et les autres à la compréhension de la nécessité de respecter la volonté majoritairement exprimée dans les urnes le 28 novembre dernier et éviter ainsi une guerre civile réactionnaire.

Pour ce faire, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire appelle les peuples de Côte d’Ivoire à dire non à l’imposture, non à la guerre civile réactionnaire et à l’aventure. Il les appelle à mettre en place des comités de luttes contre l’imposture et l’incitation à la guerre civile réactionnaire. Il leur demande d’emprunter la voie pour un avenir meilleur, celle consistant à faire avancer la révolution qui est à même de réconcilier les Ivoiriens les uns avec les autres.

                                               

Fait à Abidjan, le 6 décembre 2010.

                                                           Parti  Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 12:53

La crise du système néocolonial en Côte d’Ivoire ne cesse chaque jour de s’approfondir. Le tissu économique est détruit jetant à la rue des milliers de travailleurs. Le chômage des jeunes, la misère, grandit. Le pouvoir politique est confisqué depuis 2005. La gabegie, le vol des deniers publics, la désorganisation des structures économiques et administratives, l’impunité des crimes politiques et économiques  sont  les traits saillants de la gestion du pouvoir par le Front Populaire Ivoirien (FPI).

Pour les hauts bourgeois et l’impérialisme, l’issue de cette crise dans notre pays passe par des élections qu’ils tentent vainement d’organiser depuis octobre 2005, fin du mandat du FPI. Encore une fois, ces hauts bourgeois toutes tendances confondues, se sont mis d’accord pour tenir l’élection présidentielle le 31 octobre 2010. Les partis politiques des hauts bourgeois sont ainsi en campagne et appellent à voter pour leurs candidats et leurs programmes.

Le PCRCI,  parti du prolétariat, décide de mettre à profit la présente période pour renouveler son appel aux ouvriers, paysans, fonctionnaires, petits commerçants, artisans, jeunes, à se prémunir contre la démagogie en continuant sans relâche leur combat pour une issue révolutionnaire à la crise politique, économique, sociale et spirituelle dans laquelle se trouve notre pays.

 

I

NOUVEAU RISQUE DE BLOCAGE DU PROCESSUS ELECTORAL, RISQUE D’ELECTIONS «CALAMITEUSES» BAFOUANT L’EXPRESSION DE LA SOUVERAINETE POPULAIRE, RISQUE DE GUERRE CIVILE REACTIONNAIRE.

A peine la date du 31 octobre 2010 est fixée et validée par les hauts bourgeois et l’impérialisme que des manouvres sordides sont perceptibles tendant à un nouveau report. D’un côté l’on affiche comme les autres fois, une foi quasi certaine en cette date, comme l’indiquent les déclarations des candidats Laurent Gbagbo, Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié, à la sortie du dernier CPC (Cadre Permanent de Concertation) tenu le 19 septembre 2010. De l’autre côté l’on entretient encore le flou. En effet le président de la république, à la sortie de ce même CPC, déclarait en substance que cette fois est la bonne, mais que si d’aventure il ya un report, ce ne serait pas pour des problèmes politiques. Comme les observateurs de la vie politique en Côte d’Ivoire peuvent le vérifier, c’est le même discours à chaque fois qu’une échéance est fixée pour les élections. On affirme que rien ne peut s’opposer à la tenue des élections, puis l’on prépare les esprits à un report et l’on reporte effectivement  la date.

En réalité les hauts bourgeois ont organisé depuis 2005, volontairement les reports successifs. L’élément nouveau à noter aujourd’hui c’est que les responsabilités du report sont plus clairement établies qu’auparavant. La refondation ou le camp présidentiel dont le principal parti politique est le FPI est à l’heure actuelle le leader du front de refus de l’élection présidentielle. Ce parti n’ira aux élections que s’il est sûr de les gagner. Au cas où il serait contraint d’y aller, ce parti a déjà organisé sa machine de répression pour se proclamer vainqueur et tenter de s’imposer par la force.

Les Forces Nouvelles sont la deuxième force du front de refus de cette élection. Cette dernière force cache son jeu en prétextant qu’elle n’est qu’arbitre et que n’étant pas un protagoniste, elle n’est pas directement intéressée à la question de la date. A l’analyse, il apparait que les Forces Nouvelles ont plus intérêt à voir perpétuer la situation actuelle leur permettant de conserver leurs positions politiques, militaires, économiques et sociales acquises au lieu d’œuvrer pour une élection dont le résultat, quel qu’il soit, remettrait en cause leurs positions actuelles.

Les autres composantes de la haute bourgeoisie ivoirienne, notamment celles constituant le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (R.H.D.P), proclament qu’elles veulent aller à l’élection présidentielle et aux autres élections le plus tôt possible. Mais, dans la réalité, elles ont une attitude de soutien objectif à ceux qui font obstacle à la tenue de l’élection présidentielle. Elles mettent tout en œuvre pour briser la mobilisation populaire contre le blocage du processus électoral. Le dernier cas le plus significatif de leur opposition à l’initiative populaire, fut le sabotage de la marche qui avait été programmée pour le 15 mai 2010. Elles préfèrent les négociations de coulisses avec leurs amis du camp présidentiel et des Forces Nouvelles. Elles font cependant croire aux masses exploitées et affamées qu’elles pourront arracher la tenue de l’élection présidentielle, qu’elles gagneront pour les sortir de la misère. En réalité les avantages pécuniaires qu’elles tirent de leur participation au gouvernement actuel, font qu’un report quelconque des élections n’est pas un grand préjudice pour elles.

A moins d’un mois de ces élections, la liste électorale n’est pas encore affichée alors qu’elle doit l’être 45 jours avant la date. Les cartes d’identité et les cartes d’électeurs ne sont pas encore distribuées. Leur distribution, si elle a lieu coïnciderait avec les campagnes électorales, dans une atmosphère de vives tensions, propice au sabotage de l’opération. En outre la question de la sécurisation des sites et du démantèlement des milices reste entière.

Comme indiqué plus haut, les hauts bourgeois, dans leur ensemble sont d’accord pour continuer dans la situation d’illégalité et d’indignité actuelle. Tout compte fait, la non tenue des élections ne gène pas fondamentalement les différents clans de la haute bourgeoisie ivoirienne. Dans ces conditions, on peut affirmer que le risque de report ou  le risque d’élections calamiteuses bafouant la souveraineté populaire est grand.

Si les élections ont lieu, dans quelles conditions de sécurité se dérouleront-elles pour permettre l’expression de la souveraineté populaire ? Le clan présidentiel dit qu’il est impossible qu’il perde les élections. Le RHDP dit la même chose de son côté. Le clan présidentiel disposant de l’armée et des milices encore en armes, menace tous ceux qui manifesteront contre « la république » au cours de ces élections et tous ceux qui contesteront les résultats qui le donnent vainqueur d’avance. Tout est réuni pour une nouvelle guerre réactionnaire entre fractions bourgeoises, guerre dont les conséquences seront une fois encore désastreuses pour les peuples.

II

FACE AUX CONDITIONS D’ELECTION TELLES QUE DECRITES CI-DESSUS, QUELLES ATTITUDES LE PCRCI RECOMMANDE  AUX MASSES POPULAIRES.

Les conditions décrites ci-dessus n’ont pas varié depuis 2007 et ont depuis longtemps été perçues telles quelles par le P.C.R.C.I. C’est pour cela que ce parti, dans une déclaration datée du 31 août 2010 et intitulée : « Face à l’aggravation de la crise politique et sociale, aux menaces sur les libertés et au blocage du processus électoral, une seule solution : un Gouvernement Révolutionnaire Provisoire (GRP) » a indiqué  que « …. Le peuple doit savoir qu’il n’a pas d’intérêt à participer à des élections bâclées qui ne peuvent résoudre aucun problème. Le PCRCI invite les électeurs à ne pas participer au  vote, en guise de protestation. Le PCRCI indique que la seule alternative permettant l’organisation d’élections démocratiques garantissant l’expression de la souveraineté populaire est d’engager dès maintenant la lutte pour la conquête d’un Gouvernement Révolutionnaire Provisoire ». Seul un tel gouvernement, issu des masses populaires en luttes, peut mettre en place une constitution démocratique, remplir les conditions pour des élections démocratiques et transparentes.

Pourquoi le PCRCI invite-t-il  les électeurs à ne pas participer au vote, en guise de protestation ? Plusieurs raisons déterminent notre position. D’abord, le P.C.R.C.I veut transformer en profondeur la société ivoirienne et non additionner des réformettes dans le cadre néocolonial actuel. Notre stratégie et nos tactiques sont de ce fait révolutionnaires et non réformistes. Ensuite, la situation internationale ainsi que la situation nationale sont favorables à la révolution.

Notre conviction est qu’il n’est pas possible de sortir du système néocolonial actuel par des réformes. L’histoire des luttes des peuples du monde enseigne cela. Notre propre expérience en Côte d’Ivoire indique que la situation de domination impérialiste qui s’appuie sur un pouvoir extrêmement corrompu de hauts bourgeois ne peut permettre des élections assurant l’expression des travailleurs et du peuple. Les hauts bourgeois ont pillé les richesses nationales, constitué des trésors de guerre, affamé le peuple. Ils lui ont ôté sa dignité et lui ont imposé la corruption et la souillure. Dans ces conditions, notre tâche est de  travailler à la révolutionnarisation de la société ivoirienne plutôt que de participer à des élections qui ne feront que maintenir le peuple sous la domination du pouvoir des pros impérialistes.

La situation internationale est favorable au déploiement d’une vague de révolutions dans les différents pays de par le monde. La contre-révolution mondiale qui avait été activement préparée depuis la fin de la deuxième guerre mondiale a connu une issue victorieuse en 1991 avec la disparition de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (U.R.S.S), mais à la Pyrrhus. Depuis environ une dizaine d’années, les ressources de la contre révolution sont épuisées. Le système capitaliste impérialiste mondial, qui avait proclamé sa victoire définitive, est installé dans une grave crise économique et financière dont tout indique qu’il ne sortira pas de si tôt. De façon logique, le système néocolonial dans son ensemble, celui de notre pays en particulier, connait une profonde crise politique, économique, morale et spirituelle.

Face aux difficultés du système capitaliste impérialiste mondial, on observe que les forces révolutionnaires et progressistes sont ascendantes partout dans le monde. En témoignent la disparition de la plupart des régimes pro-étatsuniens d’Amérique Latine, les héroïques combats des peuples asiatiques contre les menées guerrières de la coalition impérialiste conduite par les Etats-Unis, la croissance continue de la résistance des peuples africains contre l’impérialisme et les pouvoirs corrompus à sa solde. Une des preuves de la croissance des luttes révolutionnaires en Afrique est le récent appel lancé par le Parti Communiste du Bénin à mettre en place un gouvernement de salut national dans ce pays en lieu et place de celui du président Boni Yayi. Quelle que soit l’issue de ce combat, l’appel en soi constitue un important événement témoignant des progrès des luttes révolutionnaires sur notre continent.

Alors, si les situations nationales et internationales sont favorables à la révolution que les peuples doivent mener impérativement de toute leur force, pourquoi lançons-nous encore l’appel dans la même période à obliger le pouvoir actuel à organiser l’élection présidentielle ainsi que toutes les autres élections dont les préparatifs sont en cours depuis cinq ans ? La première raison, c’est qu’une grande partie du peuple est encore sous l’influence de la propagande selon laquelle les élections et en particulier celles prévues par l’Accord Politique de Ouagadougou (APO) sont la solution à la crise ivoirienne. Il est important que les peuples vérifient dans la pratique que les bourgeois ne sont pas prêts à aller à des élections transparentes et démocratiques. Et comme ces élections ne résoudront pas les problèmes, sauf le remplacement éventuel d’une équipe de hauts bourgeois pros impérialistes corrompus par une autre, les faits montreront plus que tout discours, la justesse de la voie révolutionnaire préconisée par le PCRCI. La deuxième raison, c’est que les hauts bourgeois ont mis à l’ordre du jour la lutte contre le déni de nationalité. En effet, en conditionnant l’attribution de la carte d’identité à l’inscription sur la liste électorale, la lutte pour une liste électorale n’excluant aucun ivoirien, en définitive la lutte pour des conditions d’élections démocratiques, devient une exigence de l’heure. Il faut indiquer que les ivoiriens sont privés de leur carte d’identité nationale depuis bientôt dix ans.

En définitive, le PCRCI demande instamment aux peuples de s’abstenir de voter. Il leur demande de continuer le combat pour faire avancer la révolution.

 

III

LA TACHE PRINCIPALE DE L’HEURE : FAIRE AVANCER LA REVOLUTION

Les masses populaires n’ont  pas à se laisser démobiliser et endormir par les promesses de résoudre la crise actuelle grâce aux élections prescrites par l’APO. Comme nous l’indiquions plus haut, ces élections si elles ont lieu se termineront soit par une guerre réactionnaire, soit par le remplacement d’une clique de corrompus par une autre.

Tout, au cours de cette campagne, indique la nature du pouvoir futur. Les pratiques de tous les candidats consistent en le développement de la corruption et de la souillure, les atteintes à la dignité des citoyens avec la distribution de quelques billets de 1000 F, le convoyage forcé de populations lors des manifestations politiques, où la démagogie et les promesses pompeuses font rage. Contre toutes ces pratiques portant atteinte à la dignité des peuples, faisant fi de l’exigence de probité et d’éthique, nous choisissons plutôt d’adopter une attitude assurant le mieux la possibilité de faire avancer la révolution par l’action des masses populaires.

Il nous faut, en effet, travailler à faire avancer la révolution contre le pouvoir pro impérialiste corrompu de la haute bourgeoisie, contre les promesses d’élections non susceptibles d’assurer l’émancipation populaire, contre des propositions de réformes du pouvoir néocolonial réactionnaire et corrompu. Il nous faut, donc, lutter contre toutes les actions et propositions qui font rétrograder la révolution.

Travailler à faire avancer la révolution aujourd’hui dans notre pays c’est surtout promouvoir l’idée des comités de luttes, c’est contribuer à faire de ces comités de lutte des réalités politiques dans notre pays, c’est se battre pour hisser ces comités au pouvoir d’Etat. Travailler à faire avancer la révolution c’est parler de Gouvernement Révolutionnaire Provisoire, de convocation d’une constituante et de République démocratique Indépendante et Moderne. C’est également prendre conscience, qu’avec un peuple conscient, mobilisé et organisé dans des comités populaires, guidé par un parti révolutionnaire, la victoire sur les forces réactionnaires de notre pays sera totale, décisive, et définitive.

 

IV

LA SANCTION DE LA FAILLITE DU POUVOIR : REALISER L’INSURRECTION POPULAIRE ET METTRE A L’ORDRE DU JOUR LA CONVOCATION D’UNE ASSEMBLEE CONSTITUANTE.

Le pouvoir de la refondation a fait faillite. Il n’a pas réussi, en dix ans d’existence, à mettre le peuple ivoirien sur la voie du développement. Il a détruit l’école, le système de santé, le peu d’infrastructures économiques qui existait. Il a détruit toute notion de valeur, de probité, d’éthique. Son principal succès c’est d’avoir réussi à ériger en modèles aux yeux de nombreuses personnes, les tricheurs, les voleurs, d’avoir amplifié les crimes politiques. Un de ses principaux succès, c’est aussi d’avoir favorisé l’enrichissement frauduleux d’une poignée d’arrivistes. Pour détourner les travailleurs et le peuple ivoirien des vrais problèmes qui l’empêchent de s’épanouir, le pouvoir de la refondation s’accroche depuis 10 ans, à l’idée de transformer des millions d’ivoiriens en apatrides.

Dans l’hypothèse où la poussée révolutionnaire est insuffisante, les issues ci-après peuvent se présenter : (i) maintien au pouvoir de Laurent Gbagbo avec une élection tronquée, truquée ou sans élection ; (ii) arrivée au pouvoir du RHDP si Laurent Gbagbo échoue à truquer les élections et à se maintenir par la force ; (iii) survenance d’un coup d’état.

N’importe quelle combinaison des groupes de hauts bourgeois au pouvoir aura, quand au fond, la même conséquence désastreuse  pour le peuple. Pourquoi ? L’échec du pouvoir FPI n’est plus à démontrer. Les nouvelles promesses de Gbagbo et du FPI sont axées sur le tout sécuritaire et rien pour les libertés, l’économie et le social, en particulier pour le travail des jeunes. Il a réitéré cette option le vendredi 27 août 2010 à Divo lors de l’installation de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS III) en indiquant que cette compagnie doit « mater tous ceux qui contesteront la république ». C’est un autre signe que son pouvoir demeure incapable d’offrir le bien-être au peuple. C’est pourquoi, il ne peut qu’user de la matraque, du gaz lacrymogène, de la baïonnette et même des balles réelles contre le peuple. Quant au R.H.D.P, c’est le P.D.C.I d’Houphouët-Boigny, un temps détruit par  Bédié, et en voie de reconstitution. Le bilan politique, économique, social et culturel du P.D.C.I est négatif, le peuple en a pris acte depuis longtemps. Le R.H.D.P veut néanmoins revenir au pouvoir avec les mêmes recettes, à savoir, la soumission totale à l’impérialisme, français en particulier, l’absence de liberté, une économie libérale au service exclusif du capital financier international.

Au regard des contradictions opposant les différents groupes de hauts bourgeois, la probabilité est grande qu’il y ait des affrontements en cas d’élection ou non le 31 octobre prochain. L’impérialisme pourrait tirer prétexte de la situation créée pour perpétrer un coup d’Etat en s’appuyant sur un quarteron d’officiers ivoiriens. Le chaos souhaité par le pouvoir national chauvin de la refondation peut aller jusqu’au déclenchement d’une autre guerre civile réactionnaire.

Quelle que soit la situation, la ligne de conduite des peuples doit obéir à un seul mot d’ordre qui est, nous le répétons, faire avancer la révolution.

Cette démarche doit passer par la lutte pour l’obtention des cartes nationales d’identité, des cartes d’électeurs,  des élections promises. Si les élections n’ont pas lieu aux dates convenues, toutes les institutions deviendraient illégitimes et les personnalités qui les incarnent seraient des parjures. Ils ne disposeraient plus d’aucune légitimité pour diriger la Côte d’Ivoire. Alors les masses devront exiger la démission des tenants du pouvoir.

Quelles que soient la nature, l’ampleur et la durée d’un éventuel chaos provoqué par le FPI en vue de s’accrocher au pouvoir, nous devons continuer à faire avancer la révolution contre leur pouvoir failli, le pouvoir de la refondation, en avançant les mots d’ordre de constituante, de gouvernement révolutionnaire provisoire et de république démocratique indépendante moderne comme alternative à l’issue des hauts bourgeois.

Même en cas de mise en place d’un nouveau pouvoir, un autre pouvoir de hauts bourgeois pros impérialistes, par le R.H.D.P, l’application stricte de notre mot d’ordre, faire avancer la révolution, empêchera ce nouveau pouvoir de remettre en cause les libertés que les luttes en cours auront permis de conquérir. Les masses populaires pourront alors continuer, sur une base élargie et avec plus de vigueur, leur combat pour la République Démocratique Indépendante Moderne.

Des événements politiques importants vont certainement se produire avant, pendant et après le mois d’octobre 2010. Nous appelons les masses populaires à assumer leur propre histoire, à savoir se libérer du pouvoir de l’impérialisme et des hauts bourgeois, mettre en place un GRP, une constituante pour bâtir une république démocratique et moderne, la seule capable de satisfaire les préoccupations essentielles des peuples.

Le Comité Central

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 12:21

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

Siège: Williams ville Sogefiha Duplex Bat C, Appt.  H 264
17 BP 1096 Abidjan 17- Tel/Fax : 20 38 64 09
E-mail : pcrci@yahoo.fr

Site : www.revolutionproletarienne.com

 

L’éveil Politique

Ouvrier Paysan & Populaire

 

Organe d’Information du Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire

Directeur de la Publication : Achy EKISSI / Rédacteur en chef : Zobila KONE

Editions R.P / N° 10 du 28 septembre au 12 octobre 2010 /Contribution : 100 FCFA

 

Editorial :    ELECTION ET QUETE DEMOCRATIQUE EN COTE D’IVOIRE

La démocratie, dit-on, est le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple. Pour qu’il y ait démocratie, il importe que le peuple ait le pouvoir de décision. Pour ce faire, il faut que le peuple ait accès à l’information scientifique et politique. Face à cette définition de la démocratie, la réalité ivoirienne donne à observer aujourd’hui deux discours traduisant deux conceptions de la démocratie.

Dans le vocabulaire des hauts bourgeois ce mot est galvaudé et utilisé à des fins démagogiques. L’école est détruite par eux pour éviter que le peuple n’accède à la connaissance scientifique et politique. Les élections sont réduites à amener le peuple à choisir des individus et non des programmes politiques. Seuls les leaders hauts bourgeois, présentés comme des Zorro, des génies, des héros ou "bravetchè"  sont mis en avant. Ils sont sensés être capables de trouver solutions à tous les problèmes en dehors de l’initiative des travailleurs et du peuple. Ces deniers appauvris à l’extrême sont transformés en mendiants mis dans la situation d’attente de l’aumône. Le président de la république et son entourage, les hauts bourgeois cossus font des "cadeaux" au bon peuple. Les présidents de la république issus des clans de hauts bourgeois pillent les caisses de l’Etat pour distribuer des dons à quelques éléments de la société et font croire que tous ceux qui les soutiendront auront leur part de gâteau. Or leur rôle est de réaliser un programme de développement économique social et culturel pour améliorer les conditions de vie de toute la population. Les batailles rangées dans la perspective des élections annoncées visent ainsi pour les hauts bourgeois soit à préserver les positions économiques et sociales dominantes actuellement occupées soit à les conquérir pour exploiter et opprimer le peuple.

A l’opposé de la conception et des pratiques ci-dessus décrites, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire dirige un mouvement politique et social qui vise à faire en sorte que le peuple conquiert le pouvoir pour soi afin qu’il soit possible de parler de pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Ce mouvement politique et social nouveau dans notre pays prend la dénomination de mouvement démocratique révolutionnaire. Il réalisera son programme lorsqu’il parviendra au pouvoir d’Etat. Mais il n’attend pas cette échéance pour travailler d’arrachepied à l’organisation du prolétariat, des paysans, des autres travailleurs et de la jeunesse. Un peuple organisé est un peuple capable de se prendre en charge, de ne pas être contraints d’attendre les cadeaux empoisonnés des leaders hauts bourgeois.

En réalité, il n’y a pas de démocratie si le peuple n’est pas organisé et politisé. Cette organisation est le point de départ de la souveraineté du peuple, de l’acquisition de l’instruction, de la culture scientifique et politique nécessaire. C’est également la condition pour qu’il y ait des élections véritablement démocratiques et que la volonté populaire soit érigée en loi.

 

Le Comité de Rédaction

 

 

Sommaire

1.       Elections présidentielles en Côte d’Ivoire : la souveraineté populaire menacée. Que faire ?  ……………. P. 2

2.       Une politique nationale intelligente ne peut ignorer l’histoire du peuplement de la Côte d’Ivoire………..... P. 3

 

 

 

ELECTIONS PRESIDENTIELLES EN COTE D’IVOIRE : LA SOUVERAINETE POPULAIRE MENACEE. QUE FAIRE ?

 

La date prévue pour l’élection présidentielle avance à grands pas et il n’y a toujours pas de certitude concernant la tenue effective du scrutin. La mauvaise foi du camp présidentiel fait que cette incertitude est grande.

Le processus d’identification a pris fin. Le président de la république a signé le décret validant la liste électorale définitive. Cela constitue un pas important même si à moins de 45 jours de la date prévue,  cette liste électorale définitive n’est toujours pas affichée alors que la loi stipule qu’elle devrait l’être 45 jours avant.  L’on peut également déplorer le fait que de nombreux citoyens ivoiriens ont été extraits, sans raisons valables, de ladite liste. La confection et la distribution des cartes d’identités et des cartes d’électeurs sont toujours attendues ; ce sont là des raisons objectives d’inquiétudes dans la mesure où la distribution de ces documents pendant la campagne électorale peut être cause de cafouillage faisant l’affaire de ceux qui veulent empêcher des ivoiriens d’entrer en possession de ce qui leur est dû ; cela peut également donner de nouveaux prétextes pour le report de l’élection présidentielle. Le regroupement et l’encasernement des combattants des forces nouvelles sont aussi enclenchés. Mais, ce n’est pas encore le cas pour les miliciens qui ont combattu aux côtés des forces loyalistes. Pour le volet financement du processus, le ministère de l’économie et des finances et les partenaires extérieurs ont honoré leurs engagements. Rien ne s’oppose donc au paiement des pécules des éléments démobilisés et de ceux qui sont encasernés. Au vu de tout ce qui précède, il est possible de tenir la date du 31 octobre 2010 à condition que la volonté politique des hauts bourgeois ne vienne une fois encore faire repousser cette échéance.

Le processus d’identification qui vient de s’achever a laissé des milliers de personnes sur le bord de la route. Des personnes n’ont pu se faire identifier à temps, ou se sont retrouvées dans les cas de doublons en raison des défaillances de l’état civil ivoirien. Des magistrats aux ordres du courant national chauvin dont le camp présidentiel est le porte flambeau ont jeté l’anathème sur certains citoyens en déclarant qu’ils sont étrangers. Tous ces cas sont en suspens au moment où la dernière ligne droite de l’élection est abordée. Donc comme on le voit déjà, le prochain président de la république sera choisi par une poignée d’ivoiriens (5.7 millions sur une population avoisinant les 20 millions). Le corps électoral est donc volontairement réduit comme le souhaitent le président de la république et ses partisans. Les dirigeants des autres partis politiques des hauts bourgeois se sont faits complices de cette réduction du corps électoral en accédant aux exigeants inacceptables de Laurent Gbagbo et ses partisans.

 Dans quelles conditions de sécurité cette poignée d’électeurs aura-t-elle à s’exprimer ? Telle est une autre question importante. Des ambigüités demeurent toujours sur la composition et le champ de compétences des forces chargées de la sécurisation des élections. Ceux qui se réfèrent à l’Accord Politique de Ouagadougou indiquent que les forces de sécurisation sont le Centre de Commandement Intégré (CCI)  et les « forces impartiales ». Pour leur part, les partisans du président de la république n’ont de cesse de répéter que le champ d’intervention du CCI est limité aux zones anciennement occupées par la rébellion et que les opérations électorales dans la partie sud du pays seront sécurisées par les forces anciennement loyalistes. Cette discordance sur une question aussi sensible ne peut manquer d’inquiéter. Il est bon de signaler que les milices pro-gouvernementales continuent de sévir à l’ouest et qu’elles détiennent encore tous leurs arsenaux de guerre et ont leur capacité de nuisance sous la protection de certains officiers des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI). En application de sa vision de la sécurisation du vote, le camp présidentiel a entrepris la création de casernes de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) dans certaines villes réputées bastions de la contestation des mesures arbitraires, notamment les villes de Divo, d’Abengourou, de Daloa, d’Agboville, de Duékoué, de Gagnoa, de San-Pedro, de Duékoué et de Soubré. Le camp présidentiel a également opéré un vaste mouvement préfectoral et sous-préfectoral sur toute l’étendue du territoire et des affectations des commissaires de polices au niveau du district d’Abidjan. Le président ne dissimule d’ailleurs pas ses intentions répressives puisque lors de l’installation de la CRS de Divo le 23 août dernier, il n’a pas hésité à la face de la nation et du monde à donner l’ordre à cette compagnie de mater tous ceux qui se rebelleront contre la république. Bien entendu la république c’est lui Gbagbo comme il ne cesse de le faire savoir aux ivoiriens depuis 10 ans.

Lorsque l’on observe la carte électorale, les élections présidentielles se joueront au sud notamment à Abidjan avec plus de 43% du corps électoral  et dans une certaine mesure à l’ouest. La préparation de la répression vise surtout les villes où la mobilisation pour faire barrage au déni de nationalité par la radiation des citoyens sur la liste électorale a été des plus massives et des plus fortes.

Les choses apparaissent clairement. Le puzzle d’un vaste projet de confiscation du pouvoir est en marche. Quand aux autres fractions de la haute bourgeoisie, notamment celles regroupées au sein du RHDP, elles menacent déjà en déclarant ne pas vouloir se laisser voler « leur victoire » électorale. Elles font mine de se préparer contre le camp présidentiel qui ne manque pas lui aussi de proférer des menaces. Si les menaces reposent sur une volonté et une stratégie réelles de part et d’autre, il n’y a pas de doute que chaque camp de hauts bourgeois se prépare à une guerre civile réactionnaire sous l’œil attentif de leur maître impérialiste dont chacun d’eux espère avoir la faveur. Dans leur comportement, ces fractions de hauts bourgeois font tout pour cacher au peuple les préparatifs de leur affrontement. Elles sont toutes prêtes à se servir des masses populaires  comme d’un marchepied pour faire pencher la balance en faveur d’un camp ou de l’autre. Il appartient donc au peuple de se saisir de cette fin de crise pour accentuer la préparation du renversement du pouvoir néocolonial de la haute bourgeoisie en vue d’ériger sur les cendres de cet Etat néocolonial une république démocratique et moderne. Le moyen le plus sûr d’y parvenir est la mise en place d’un gouvernement révolutionnaire provisoire qui assurera l’entente et la paix entre les peuples et les nationalités de notre pays.

FARABA JUNIOR

juniorfaraba@yahoo.fr

 

 

UNE POLITIQUE NATIONALE INTELLIGENTE NE PEUT IGNORER L’HISTOIRE DU PEUPLEMENT DE LA COTE D’IVOIRE 

 

Les tenants du courant national-chauvin sont incapables de résoudre la question nationale dans notre pays. Le débat identitaire fait rage en Côte d’Ivoire aujourd’hui à la faveur du processus d’identification. Débat ayant court depuis presque quinze ans maintenant. Le courant national chauvin dont le porte flambeau actuel est le front populaire ivoirien (FPI) détermine la nationalité ivoirienne par la consonance des patronymes. Ce courant dispose que les patronymes se retrouvant au-delà des frontières nord du pays sont suspects au regard des critères de la citoyenneté ivoirienne. Il ne tient pas compte des critères définis par  la législation ivoirienne sur la nationalité, mais, part d’une approche discriminatoire des diverses cultures pour faire prévaloir, à priori quelques-unes d’entre elles. Pour montrer  l’ignorance par ce courant de la réalité ivoirienne en mouvement vers le progrès, il est important de retourner dans l’histoire des migrations des peuples voltaïques et des peuples au nord de la Côte d’Ivoire en général. Pour se faire retournons à la période coloniale.

Indiquons que les premières migrations vers notre pays en provenance de l’ancienne Haute Volta datent de 1890 à 1919. En effet, en Haute-Volta comme dans les autres colonies, l’abolition de l’esclavage de case pendant cette période apparut comme l’une des manifestations de la volonté du colonisateur de détruire le mode de production traditionnel, d’affaiblir les anciens maitres et de déstabiliser les structures sociales de productions. Cette abolition de l’esclavage de case fut matérialisée par la création de villages dits de « liberté » constitués d’anciens esclaves arrachés à leurs maitres. Ainsi furent créés les villages de Bobo-Dioulasso (1899) dans le cercle de Sikasso, Ouahigouya (1900), Ouagadougou (1902) dans le cercle du Lobi, Dori (1908) etc. ces villages de liberté, comme les appelle Denise Bouse,  étaient une excellente solution pour l’exécution du portage, des ouvriers, des guides, des bergers. Ils fournissaient aussi de la main d’œuvre à portée de main. Les habitants des villages de liberté furent parmi les premiers convoyés par les colons en Côte d’Ivoire. Après cette période, la question de la mise en valeurs des colonies se posa avec acuité. Outre la Haute-Volta qui fut sollicitée pour la fourniture de travailleurs en grand nombre à destination de la Côte d’Ivoire, les Dahoméens, les Sénégalais et les guinéens furent à leur tour sollicités au chemin de fer entre 1910 et 1911 pour la fourniture d’ouvriers spécialisés.

La seconde phase de migration se situe entre 1919 et 1947. Pendant cette période la Haute-Volta a fourni de la main d’œuvre issue du peuple « mossi ». La population moré qui était de la colonie de Haute Volta était très nombreuse et comparativement aux autres colonies, elle avait une densité très forte (11hbts/km² contre 5,60hbts/km² en Côte d’Ivoire). C’est alors que cette colonie devint l’objet d’un enjeu majeur entre d’une part, les autres colonies françaises et d’autre part, entre les deux puissances rivales, la France et la Grande-Bretagne. En effet, l’administration française comprit que les voltaïques, habiles travailleurs, pouvaient jouer un grand rôle dans la mise en valeur de la colonie voisine qu’était la Côte d’Ivoire à condition d’être canalisés et embrigadés. Ainsi en 1919, année de la création de la Haute Volta, la Côte d’Ivoire connaissait des difficultés de recrutements de travailleurs. Les désertions sur les chantiers étaient de l’ordre de 30à 50% à cette époque. Le déficit de travailleurs sur les chantiers forestiers était de l’ordre de 10 à 50%. Par exemple pour 2000 hommes nécessaires pour les travaux  d’infrastructures (wharfs, lagunes, chemin de fer, remblais de Bassam, etc.), la colonie de Côte d’Ivoire ne disposait que de 1600 hommes. Pour répondre aux besoins du commerce, des activités agricoles et de l’industrie du bois, il fallait 100.000 hommes au lieu de 40.000 à 50.000 hommes fournis par la colonie de Côte d’Ivoire. Dès lors, la main d’œuvre voltaïque apparut indispensable sur les chantiers de Côte d’Ivoire et des autres colonies françaises. « C’est ainsi que lors de la construction du chemin de fer Thiès-Kayes-Niger, on tapait dans le mossi, la Côte d’Ivoire pour son chemin de fer tape dans du mossi ; les coupeurs de bois montent de la lagunes et tape dans le mossi » selon Albert  Londres qui visita  la Haute-Volta dans l’entre deux guerres (Cf. Jacques L. TOKPA : Côte d’Ivoire, L’immigration des Voltaïques  (1919 – 1960), page 14). L’administration coloniale prit donc un certain nombre de mesures pour garantir et organiser la venue des populations voltaïques et des autres colonies vers la Côte d’Ivoire pour la mise en valeur de cette colonie. La première décision fut la création de villages de «colonisation» mossi en CI en 1933 par le gouverneur Reste. Le pays Gouro fut choisi car situé à la lisière de la forêt et de la savane. Quatre villages se retrouvaient à proximité de Bouaflé. Il s’agit de Koudougou sur la route de Yamoussoukro, Garango sur la route de Daloa, Koupéla et Tenkodogo sur la route de Zuénoula, les villages de Koudougou et Ouagadougou sur la route de Bouaké autour de Zuénoula et le village de Kaya sur la route de Bouaflé. Les rôles assignés à ces villages de «colonisation» étaient de fixer des paysans venus du nord et trop à l’étroit dans leurs pays d’origine en des régions plus fertiles où ils trouveraient des terres à leurs convenances et des cultures rémunératrices, d’attirer autour de ces noyaux fixes de population des éléments de même origines qui, pour une ou plusieurs saisons, viendraient louer leur services afin de détourner le courant migratoire précédemment orienté vers la Gold-Coast. La deuxième décision fut le démembrement de la Haute-Volta entre trois colonies (la Côte d’Ivoire, le Soudan français, et le Niger). Ainsi, le 13 juillet 1937 un décret créa, à compter du 1er janvier 1938 la Haute Côte d’Ivoire. Les cercles de Ouagadougou, Kaya, Tenkodogo, Koudougou, Gawa et Bobo-Dioulasso furent rattachés à la Côte d’Ivoire afin d’avoir un contrôle totale de l’administration coloniale pour le recrutement qui fut dominé par le travail forcé. En effet, le commandant de cercle de Dédougou disait en 1924 : « tant que la réquisition ne sera pas ordonné, je doute fort que nos entreprises industrielles et agricoles puissent attirer un nombre de volontaires suffisants uniquement par les avantages qu’elles offrent ». De 1932 à 1947 les travailleurs voltaïques recrutés sur les chantiers furent partie intégrante de la Côte d’Ivoire.

Enfin, la troisième phase de l’immigration date de 1947 à 1960. Elle est marquée par son caractère libéral et organisée. Ces recrutements furent réalisés par les soins de l’Etat colonial, les employeurs privés regroupés plus tard en SIAMO (syndicat interprofessionnel d’acheminement de la main d’œuvre) et des paysans ivoiriens qui utilisaient le métayage. Cette période est aussi marquée par trois événements : l’abolition du travail forcé (1946), la reconstitution de la Haute-Volta (1947), et l’institution du code de travail (1952). Le contrat de travail devint ainsi la boussole de tous les recrutements. Pour ce faire, vu les difficiles conditions de déplacement, des centres d’hébergements furent créés à partir de 1934, et en 1948 il existait 04 centres en Basse Côte d’Ivoire (Abengourou, Agboville, Bouaké et Abidjan) et un à Bobo-Dioulasso en Haute Côte d’Ivoire. Le centre de Bobo-Dioulasso recevait les demandes de main d’œuvre de la part de l’office du travail et les répercutait sur les différents cercles. En 1946, les gares de départ des travailleurs voltaïques furent Bobo-Dioulasso, Banfora, Ferké, Katiola et Bouaké. Ces travailleurs étaient  par la suite repartis sur trois secteurs de destination qui étaient Abidjan, Agboville et Dimbokro. Des villages ou quartiers de travailleurs voltaïques furent créés. Chaque ville du rail avait son Mossikro.

Comme nous venons de le voir la conception vulgaire sur laquelle les tenants du courant national-chauvin se fondent et selon laquelle ces personnes n’ont rien chez elles, ce pourquoi, elles sont venues envahir la Côte d’Ivoire est une déformation de l’histoire. L’immigration en Côte d’Ivoire est un fait historique et est une part de notre histoire commune que nous devons assumer tous. Cette immigration est d’origine diverse. Nous n’avons évoqué ici que celle des Moré qui est un des cas les plus emblématiques. Toute solution de la question nationale qui externalise la langue Moré et le peuple qui en est le support restera toujours une solution inapplicable. Dans ce sens, le législateur ivoirien a été très mal inspiré en supprimant le droit du sol en 1972 pour le remplacer par le droit du sang. Le droit du sol permet de résoudre avec le moins de douleur possible la question de la nationalité en Côte d’Ivoire.

La question nationale a ceci de caractéristique que si vous ne la résolvez pas ou si vous la résolvez mal, elle vous suit toujours. C’est pourquoi, la solution proposée par le pouvoir actuel de naturaliser des ivoiriens externalisés par des décisions politiciennes ne fait que reporter les problèmes à plus tard.

MARIE-CRISTELLE DJEDJE

Macrydjedje@yahoo.fr

 

Les propositions faites au peuple par les partis des hauts bourgeois passent sous silence des questions essentielles : la lutte contre les criminels politiques et économiques. L’ignorance de ces questions ôte tout crédit aux promesses des hauts bourgeois. Le P.C.R.C.I compte s’adresser au peuple de Côte d’Ivoire les prochains jours à propos de ces questions et de bien d’autres.

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24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 17:35

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En cette année 2010, une fièvre s’est emparée de presque tous les pays d’Afrique Noire anciennement colonies françaises. C’est la fièvre de la fête du cinquantenaire des indépendances. Les autorités ivoiriennes comme leurs homologues des autres pays du même genre ne vivent depuis un an que dans l’attente des festivités. A y regarder de près, cette frénésie des hauts-bourgeois pour ces festivités dénotent au moins une chose : les tenants du pouvoir et les peuples n’ont pas les mêmes motifs de réjouissance. C’est le lieu d’indiquer que même si l’on se limite à l’aspect émotionnel des choses, hormis les mouvements spontanés des foules lors des proclamations de ces indépendances au cours de l’année 1960, les commémorations annuelles de cet événement ne passionnent plus grand monde, et cela se comprend aisément.

La joie éprouvée par les travailleurs et les masses populaires ivoiriennes en 1960 avait une explication plausible. Le départ du colon, du gouverneur et du commandant de cercle français après près d’un siècle de domination coloniale signifiait la fin des corvées, des flagellations, des humiliations de toutes sortes, la confirmation de ce que le travail forcé et l’impôt de capitation ne reviendraient plus jamais. C’était aussi la naissance de l’espoir en un avenir meilleur. Les masses populaires, dans leur immense majorité, ignoraient certainement qu’en fait d’indépendance, celle-ci, après la disparition des aspects les plus ahurissants de la colonisation, se limitait à avoir un drapeau, un titre de membre de l’ONU et le droit pour la bourgeoisie locale de participer pleinement à l’exploitation des peuples ; il ne s’était agi que de tours de passe-passe. L’impérialiste colonisateur français n’a fait que devancer la prise de conscience grandissante des peuples pour éviter que la révolution qui grondait n’éclatât. Il eut alors l’idée d’appuyer la mise en place d’un pouvoir local juste capable d’empêcher l’émancipation des peuples de notre pays et de permettre le maintien de l’essentiel de ses intérêts stratégiques. Cette passation du pouvoir de l’impérialisme colonisateur français à la bourgeoisie agraire locale a permis de créer de grandes illusions au sein des masses qui ont cru à une véritable émancipation. Il y a belle lurette que les illusions se sont envolées. Cinquante ans plus tard, le bilan de l’indépendance est catastrophique dans la mesure où le chemin du développement n’est même pas encore découvert pour être emprunté. L’engouement des hauts bourgeois pour fêter le cinquantenaire relève alors d’une curiosité. L’explication tient certainement au fait que les motifs de réjouissance des hauts bourgeois africains, ivoiriens en particuliers, ne peuvent émouvoir qu’eux seuls. Et pour cause ! En 1960, les bourgeois ivoiriens devaient acquérir, avec le départ des colons, entre autres, des positions économiques enviables et des positions politiques leur permettant de protéger ces positions économiques contre les aspirations populaires. Ils avaient alors des raisons de festoyer. En 2010, la nouvelle couche de la haute-bourgeoisie ivoirienne, a acquis en peu de temps des richesses incommensurables. Elle a donc raison de ne plus se contenter des commémorations annuelles, elle qui en 10 ans a accumulé comme si elle avait existé depuis 50 ans.

Mais, qu’a obtenu le peuple ivoirien en 50 ans ? Presque rien. La première mesure de l’émancipation d’un peuple, c’est son niveau d’instruction et sa capacité d’accéder à la connaissance scientifique. Or, la solution néocoloniale choisie par la bourgeoisie ivoirienne en 1960 n’a pas permis au peuple de sortir de l’illettrisme et de l’analphabétisme. Par exemple, là où le Vietnam, ancienne colonie française qui a connu les affres de la guerre impérialiste des français et des américains pendant trente ans, affiche des taux de scolarisation et d’alphabétisation supérieurs à 90%, la Côte d’Ivoire lambine en-dessous de 50% avec une forte tendance à la baisse. La Côte d’Ivoire est caractérisée par l’absence d’une politique culturelle. Un des aspects saillants de cette situation est le mépris des tenants du pouvoir pour les langues nationales ; un autre est l’abandon de tout effort en faveur de l’école qui est aujourd’hui le dernier de leurs soucis. Pendant que des pays considèrent des taux de succès au baccalauréat inférieurs à 70% comme une catastrophe, les autorités ivoiriennes se décernent des satisfécits lorsque ces mêmes taux se situent entre 20 et 25%. Ces autorités donnent l’impression qu’elles ont peur d’avoir en face d’elles un peuple instruit, ce qui rendrait certainement plus difficile l’enrichissement facile qui est aujourd’hui légion. Pour montrer à quel point l’école les gêne, ces autorités ont confié sa régulation à la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) armée par elles, qui brutalise et tue tous ceux qui s’avisent à exercer leur esprit critique face aux méfaits du pouvoir.

Alors, les peuples ivoiriens sont-ils sortis de l’humiliation ? Rien n’est moins sûr. Le gouverneur colonial ou le commandant de cercle français réquisitionnait les populations selon son bon vouloir et les convoyait comme du bétail. En 2010, cette pratique a encore cours. Les dernières victimes en date sont les populations des régions des montagnes qui ont été convoyées pour faire allégeance au président de la république. Lorsqu’un journaliste a tendu son micro à l’un des chefs de village contraint de promettre sa voix pour des élections dont il ignore la date, son discours hésitant et décousu dénotait de la psychologie de quelqu’un qui est loin d’être libre et émancipé. Dans le même ordre d’idée, un peuple à qui une élection est promise depuis 6 ans et dont l’avis n’est pas sollicité, est délesté de sa souveraineté. Lorsque le chasseur de voix électorales ne se déplace pas vers l’électeur potentiel mais le fait venir à lui, comment parler de la dignité d’électeur, du citoyen ou de la personne humaine tout simplement.

Sur le plan économique et social, le peuple ivoirien fait un bilan négatif. A ce niveau, on peut résumer la situation comme suit. Un groupe de hauts bourgeois détenant le pourvoir de répression, exploite le peuple jusqu’au sang, accapare toutes les richesses. Par la suite, les membres de ce groupe se mettent à faire l’aumône en distribuant ici et là, 500, 1000 ou dans le meilleur des cas 5000 FCFA à des éléments du peuple affamés sous-réserve de rendre un service, voter pour leur élection ou réélection, par exemple.

Au total, le peuple ivoirien n’a aucun motif de fêter les errements d’un système néocolonial dont la fin sera le commencement de son émancipation. Une sagesse de chez nous estime que si les personnes rassasiées, voire repues, s’amusent à tambouriner leurs ventres, les ventres creux n’ont vraiment rien à y voir.

Le cinquantenaire n’est que l’affaire de la haute-bourgeoisie ivoirienne. Les ouvriers, les travailleurs, les paysans, les jeunes et le peuple dans son ensemble n’ont rien à y voir. Le peuple doit plutôt redoubler d’effort pour intensifier ses combats qui l’amèneront à se libérer du régime néocolonial et de ses serviteurs et profiteurs pour progresser vers un régime démocratique capable de lui offrir la possibilité de fêter la souveraineté, le moment venu.

Fait à Abidjan le 21 juillet 2010

 

 

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24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 17:31

 

Si tous les divers représentants  des hauts bourgeois qui se sont succédé à la tête de l’Etat jusqu’en 2000, ont tous eu leurs lots de scandales et de pratiques antirépublicaines ; avec le pouvoir FPI en place depuis  2000, on peut dire aujourd’hui que la coupe est pleine.

Avec l’affaire dite Tagro / Koulibaly, affaire opposant le Ministre de l’Intérieur et le Président de l’Assemblée Nationale, tous deux, pontes du F.P.I, ce régime est totalement discrédité. En effet l’affaire opposant ces deux personnalités est révélatrice des deux maux qui caractérisent le pouvoir des refondateurs depuis leur arrivée à la tête de l’Etat en 2000, à savoir : d’une part détournement massif des deniers publics et gabegie ; d’autre part corruption et assujettissement de l’Etat.

I)                    Détournement de deniers publics et gabegie.

Ces faits transparaissent non seulement à travers les révélations faites par les acteurs eux-mêmes lors d’une explication au sommet dans leur parti ; mais également à travers l’objet d’une saisine  du Procureur Tchimou par le Président de la République. Morceaux choisis :

1.       Dans les révélations faites par lui, Monsieur Tagro affirme : «  que contrairement au président de l’Assemblée Nationale qui utilise son budget de souveraineté (celui de l’Assemblée Nationale)  pour gonfler son compte en banque, lui utilise son argent pour corrompre des gens pour les envoyer au F.P.I afin de voter pour Laurent Gbagbo (L’expression n° 288 du lundi 14 juin 2010.).» En outre il a reconnu que « en trois ans plusieurs milliards sont passés entre ses mains, mais qu’ils ont été investi s dans le parti (L’expression n° 288 du lundi 14 juin 2010.) ; »

2.       Dans sa saisine adressée au Procureur Tchimou, le Président de la République demande à celui-ci de déterminer les responsabilités du Ministre de l’Intérieur concernant :

a)       les fraudes et la corruption sur les concours d’entrée à l’école de police ;

b)       La gestion financière des éditions 2007, 2008,2009 du hadj ;

c)       La gestion financière des indemnisations dans l’affaire des déchets toxiques ;

d)       Les commissions qui auraient été perçues dans l’affaire SAGEM par le Ministre Tagro et notamment le Premier Ministre.

La seule évocation de ces faits montre qu’au sommet de l’Etat, c’est le règne de l’enrichissement illicite et de la gabegie. En effet Monsieur Tagro ne fait rien d’autre qu’accuser le Président de l’Assemblée Nationale de puiser pour son propre compte dans le budget de l’Assemblée Nationale. Il reconnait en même temps que lui aussi fait pareil puisqu’il affirme qu’en trois ans des milliards sont passés entre ses mains et qu’il les utilise pour le F.P.I. D’où viennent ces milliards ? Le Ministre n’en souffle pas un traître mot. C’est ce même type de révélations que nous donne l’objet de la saisine du Procureur par la Président de la République ; à savoir (ce que le peuple savait depuis longtemps) que la fraude et la corruption sont pratiques courantes pour entrer à l’école de police. Cette saisine nous apprend également que depuis 2007, la gestion du hadj par l’Etat fait l’objet de malversations ; que des gens se sont abondamment sucrés dans l’affaire des déchets toxiques ; que des milliards de pots de vins ont été versés par la SAGEM-SECURITE à des personnalités haut placées pour avoir le marché de la confection des cartes d’électeurs et des cartes d’identité nationales. Voila les derniers hauts faits du régime en place et qui viennent s’ajouter à une liste déjà longue des méfaits d’un régime qui se dit socialiste ; un régime  corrompu et vorace qui se nourrit de la sueur et du sang des travailleurs et du peuple.

II)                  Corruption et assujettissement de l’Etat à leur parti.

A Mamadou Koulibaly l’accusant de vendre les postes du concours de police, Tagro indique : « que depuis sa nomination au poste de Ministre de l’Intérieur, il réserve chaque année 2/3 des places à la police aux militants du F.P.I... que c’est Konaté Navigué, directeur des affaires politiques de son ministère et secrétaire national de la jeunesse du F.P.I qui est chargé du dispatching des places à l’école de police…(lequel)  confirme les propos de Tagro en énumérant chiffres à l’appui le nombre de places qu’il octroie à la Première Dame, Simone GBAGBO, à Affi N’Guessan, à Sokoury Bohui… et à tous les autres (L’expression n° 288 du lundi 14 juin 2010.) ».

Tout cela montre à quel point la corruption est devenue une gangrène chez ceux qui nous gouvernent ; mais encore et surtout que le F.P.I. est entrain de constituer depuis longtemps au sein des forces de défense et de sécurité, une force armée privée, une garde prétorienne à son service ; vidant ainsi de son contenu, la mission républicaine assignée à ces forces. Après de telles révélations, on comprend mieux pourquoi une frange des forces de défense et de sécurité n’hésite pas à réprimer dans le sang toutes les  formes d’expression de mécontentement du peuple que sont les grèves, marches… pourtant reconnues par la constitution.

Le peuple de Côte d’Ivoire est prévenu. Le régime du F.P.I, contrairement à ses beaux discours sur la bonne gouvernance et la démocratie, est un régime de prédateurs et d’antipatriotes. Ce régime s’est totalement discrédité et ne mérite aucune considération de la part du peuple.

Le PCRCI invite, une fois de plus, le peuple à continuer à ériger partout des comités d’ouvriers, des comités de paysans, des comités des autres travailleurs, des comités de femmes, de comités de jeunes, des comités de patriotes pour dénoncer et combattre énergiquement la corruption, le gaspillage des deniers publics ainsi que la fraude en tout genre. Un Etat qui se rend coupable de parjure comme c’est le cas actuellement, montre par la même occasion qu’il ne mérite plus de conduire les destinées du peuple. La nécessité d’un gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP) se fait, alors, plus que jamais pressante pour que la Côte d’Ivoire sorte de la honte qui oblige, aujourd’hui, tout Ivoirien animé d’un minimum d’esprit patriotique à raser les murs partout dans le monde.

Fait à Abidjan, le 30 juin 2010

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 12:08

L’annulation par le RHDP de sa manifestation qui était prévue pour le 15 mai 2010 a donné l’occasion aux dirigeants de cette coalition de partis et à ceux qui sont au pouvoir d’ergoter sur l’insurrection. Des idées totalement fausses ont ainsi été émises sur ce droit auquel les peuples opprimés ont recours pour leur émancipation lorsque toutes les autres possibilités sont fermées par les dictatures et toutes autres sortes de pouvoirs iniques.

Bien qu’il y ait à boire et à manger dans le communiqué du RHDP en date du 12 mai 2010, relatif au report, personne n’aurait trouvé à redire si les dirigeants du RHDP s’étaient limités à ce communiqué, car nul ne peut denier à des forces politiques qui ont programmé une action le droit de l’annuler sine die. Mais lorsque les responsables de ces forces politiques éprouvent en plus le besoin d’ergoter sur l’insurrection ils autorisent qu’on leur apporte la réplique pour rétablir sur la question, la vérité historique en ce qui concerne la Côte d’Ivoire. En effet, il ne nous paraît pas indiqué de boucher toutes les issues de la lutte du peuple ivoirien. Nous avons écouté Bédié décliner sur tous les tons dans les médias nationaux et étrangers son horreur de l’insurrection, allant jusqu’à dénaturer l’action que lui et ses amis politiques avaient envisagée d’un commun accord. Il estime que la jeunesse de son groupement politique projetait une insurrection, c’est peut-être vrai ; il est le mieux placé pour savoir ce que veut faire sa jeunesse. Mais cette dénonciation est venu à contre temps dans la mesure où la préparation de la marche a commencé depuis le mois de mars 2010.

Le refus de l’insurrection par Bédié repose sur les deux arguments suivants : (i) il est houphouétiste et donc pacifiste ; (ii) il ne veut pas perturber les Assemblées Annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD). Le dernier argument ne mérite pas qu’on s’y attarde, la BAD est partie de la Côte d’Ivoire parce qu’il y avait des problèmes politiques non résolus. Ces mêmes problèmes demeurent. On peut alors se demander si c’est la BAD qu’on veut tromper ou si c’est le peuple ivoirien. De toutes les façons, le peuple n’a jamais demandé le départ de la BAD. Concernant le premier argument, il est utile de passer en revue l’histoire du pacifisme et de l’insurrection en Côte d’Ivoire.

 

1°) La peur de l’insurrection est le fait de pouvoirs devenus antipopulaires.

 

Ce type de pouvoirs, opposé à toute forme d’expression démocratique, en arrive à développer une mythologie de l’insurrection. C’est ainsi que des marches faisant l’objet d’information des autorités, de demande d’encadrement par les forces de l’ordre et d’une définition précise d’un itinéraire sont requalifiées en insurrections en raison de la fébrilité qui s’empare des pouvoirs incapables d’accéder à la moindre revendication populaire.

Les mouvements de protestations de grande envergure dans notre pays depuis 1990 peuvent être rangés en trois catégories.

 

Première catégorie : les mouvements de protestation précédés d’une information des autorités.

Appartiennent à cette catégorie la manifestation du 18 février 1992 ; les manifestations de fin 1999 ; la manifestation de mars 2004. Ces manifestations ont pourtant été durement réprimées, celle de mars 2004 a même été noyée dans le sang. Ces mouvements ont été qualifiés d’insurrectionnels par les tenants du pouvoir alors qu’ils visaient à leur demander la satisfaction d’une revendication, à savoir, la punition des militaires assassins d’étudiants en 1991, la reconnaissance de la nationalité ivoirienne de monsieur Ouattara en 1999, l’application des accords de Linas Marcoussis en 2004.

 

Deuxième catégorie : les mouvements de protestation dus au ras-le-bol et sans information préalable des autorités.

Sont à ranger dans cette catégorie les manifestations pour le multipartisme en 1990 ; le boycott actif de l’élection présidentielle de 1995 ; les mouvements de novembre-décembre 2000 réclamant l’éligibilité d’Alassane D. Ouattara ; les mouvements contre les blocages du processus d’identification en 2006 et en février 2010. Les mouvements de grèves des chauffeurs. Ces mouvements ne posaient pas la question du pouvoir d’Etat. Lorsque le multipartisme fut concédé le 30 avril 1990, les manifestants ont quitté les rues. Personne ne peut dire ce qui se serait passé si le pouvoir n’avait pas accédé à cette demande. En 1995 et 2000, les protestations étaient dirigées contre la tenue d’élection avec exclusion de certains prétendants qui ne demandaient qu’à s’inscrire dans l’ordre constitutionnel. Mais dans tous ces cas, les présidents Houphouët-Boigny en 1990, Bédié en 1995 et Gbagbo en 2000, 2006 et 2010 ont crié à l’insurrection. Les mouvements ont été durement réprimés. Ceux de 2000 ont été noyés dans le sang ; ceux de 2006 et 2010 ont fait de nombreux morts.

 

Troisième catégorie : les mouvements insurrectionnels

Il s’agit de ceux de décembre 1999, d’octobre 2000 et du 19 septembre 2002. Le coup d’Etat militaire du 24 décembre 1999 était une insurrection de même que l’appel qu’avait lancé le président Bédié à toute la population l’invitant à faire barrage au coup d’Etat. En octobre 2000, deux candidats à la présidentielle, Guéi et Gbagbo se sont proclamés vainqueurs. L’affaire devait être tranchée par la cour constitutionnelle. Mais, le dernier cité a lancé un appel au peuple et à l’armée qui l’ont porté au pouvoir. Ce pouvoir est légitime, mais il s’agit d’un pouvoir insurrectionnel. En septembre 2002, l’objectif du mouvement était de prendre le pouvoir, cela a été écrit et diffusé, mais l’insurrection a échoué.

 

2°) La mythologie du pacifisme a la peau dure dans notre pays.

 

La manifestation qui était prévue pour le 15 mai 2010 a les caractéristiques de la première catégorie de manifestations indiquée ci-dessus. Les autorités ont été dûment informées et avaient l’obligation d’encadrer la marche. Au lieu de cela, elles ont crié à l’insurrection. Déjà le 29 avril 2010, Aboudrahamane Sangaré, vice-président du FPI indiquait que « le RHDP prépare une insurrection » (Le Nouveau Réveil du 28 avril 2010). Cela se comprend bien évidemment de la part d’un pouvoir qui ne veut pas organiser des élections que la majorité des Ivoiriens réclament depuis 5 ans. Un pouvoir qui s’est mis dans une position aussi inconfortable ne peut qu’avoir peur du peuple, surtout de la mobilisation évidente qui s’annonçait.

Que le pouvoir FPI, contre toute évidence, déclare que la demande d’organisation d’élections démocratiques à lui adressée est insurrectionnelle, cela est logique. Cela l’est beaucoup moins lorsque cette même qualification est adoptée par l’opposant Bédié sous le manteau du pacifisme. C’est le lieu d’indiquer que la Côte d’Ivoire n’a jamais connu de président pacifiste. Cette affirmation est une évidence pour les trois derniers présidents : Bédié, Guéi et Gbagbo. C’est à propos d’Houphouët-Boigny qu’un mythe existe. Il suffit pourtant de relire les discours de ce dernier entre 1945 et 1970 pour s’apercevoir qu’il n’y a pas l’ombre de pacifisme. Le pouvoir post colonial dont il a hérité était le fruit des mouvements insurrectionnels de Treichville, de Dimbokro, d’Agboville, etc., qui ont désarçonné le système colonial français dans notre pays. Ce système a ainsi  craint la répétition de la victoire des révolutionnaires vietnamiens, des combats acharnés contre l’ordre colonial en Algérie, à Madagascar, au Cameroun, etc. Houphouët-Boigny a toujours dit et répété qu’il n’était pas révolutionnaire, mettant en avant sa richesse. Il est d’ailleurs notable qu’en 1925, il était à la tête d’au moins 300 ha de cacao et café. Alors, dès après la deuxième guerre mondiale, il pouvait profiter de l’ouverture du marché capitaliste du fait de l’affaiblissement du système colonial. L’histoire indique que Houphouët-Boigny n’a commencé à parler de pacifisme qu’après 1971, soit après l’écrasement complet de son opposition politique.

L’histoire des peuples retient pour l’essentiel la lutte comme moyen de sortir de l’oppression et de l’exploitation. Les oppresseurs n’acceptent de négocier que quand les opprimés luttent et sont en passent de vaincre. L’histoire ne comporte pas de témoignages de libération sans luttes. Il est fort probable que le tournant actuel de l’histoire de notre pays confirme cette donnée historique.

C’est pourquoi si les hauts bourgeois ivoiriens au pouvoir et non au pouvoir ont promis des élections au peuple comme solution pour sortir des souffrances, il est de droit qu’après cinq années d’attente, le peuple réclame la tenue de ces élections-là. Il est donc curieux de voir qu’au lieu d’entendre les gémissements du peuple, de comprendre la légitime colère du peuple, ces hauts-bourgeois aient choisi d’ergoter sur l’insurrection. Le peuple est donc averti. Il doit préparer l’insurrection, la vraie par ses propres moyens ; c’est un droit universellement reconnu.

 

Fait à Abidjan le 25 mai 2010

 

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 14:08

 

En dissolvant le gouvernement, la commission électorale indépendante et en reconduisant dans ses fonctions Monsieur Soro Guillaume,  le président Laurent Gbagbo non seulement rejette le consensus qui présidait à la mise en place de ces deux  institutions, mais encore il enterre  l’accord politique de Ouagadougou, ainsi que tous les autres accords politiques qu’il a signés  (notamment ceux de Pretoria et Marcoussis) depuis le déclenchement de la crise armée de 2002.

En agissant de la sorte, Monsieur Laurent Gbagbo et son parti le FPI espèrent recouvrer la plénitude de leur pouvoir mis à mal depuis le déclenchement de la crise armée de 2002, mais aussi s’aliéner l’ex rébellion et son chef Soro.

Aujourd’hui, nous sommes donc avec un Gbagbo d’avant septembre 2002, sauf que cette fois-ci, il veut s’assurer de l’appui des ex-rebelles et de leur chef Soro pour confisquer le pouvoir d’Etat sans élections crédibles. Pour cela tous les moyens sont bons : viol de la constitution, de la souveraineté populaire, rejet des engagements pris. L’objectif visé  contrôler les règles et la liste électorale. Un avant goût de ces manœuvres a été servi au peuple lors de l’ouverture du contentieux sur la liste électorale. A cette occasion, la machine d’Etat a été mobilisée pour être mis au service de la fraude, de la manipulation, de la tricherie et de l’arbitraire.

En effet, se sachant minoritaire à l’issue de la toute dernière identification de la population, mais ayant pu conservé l’exécutif  à l’issue des marchandages de Marcoussis, le pouvoir FPI a organise à grande échelle avec l’appui des magistrats aux ordres et des tribunaux sous état de siège des simulacres de procès pour spolier de leur nationalité de nombreux citoyens ayant satisfait à l’étape des croisements de vérification de la nationalité.

Ainsi, à partir de dénonciations calomnieuses et sans aucune preuve émanant de militants du FPI, militants qui ignorent tout de ceux qu’ils accusent de frauder sur la nationalité ; des milliers de citoyens ont été radiés de la lite électorale provisoire par des juges aux ordres.  D’autres citoyens sont encore sous  le coup de ces menaces de radiation ; radiations qui reprendront dès que Monsieur Laurent Gbagbo et le FPI auront mis en place une nouvelle Commission électorale « indépendante » à leur solde.  Radiations qui entrainent de facto la perte de la nationalité et qui sont sans appel parce que prononcées par des juges.

 Le FPI et toute la bourgeoisie ivoirienne peut prendre le temps qu’ils veulent pour aller aux élections, mais profiter de celles-ci pour spolier de la nationalité des démembrement entier de la population et introduire la guerre civile au sein du peuple est une forfaiture ; un acte criminel, qui ne saurait être accepter et tolérer par le peuple.

En conséquence et considérant que le droit à la nationalité est un droit imprescriptible pour tous citoyens d’un pays et que celui-ci  ne saurait être sacrifié sur l’autel des intérêts électoralistes du FPI, la jeunesse communiste de côte d’ivoire (JCOCI) appelle la jeunesse ivoirienne à :

 

se mobiliser pour constituer des comités de luttes pour faire barrage à l’imposture ;

S’opposer par tous les moyens garantis par la constitution et les droits des peuples pour s’opposer à l’application des  décisions  ARBITRAIRES et sans FONDEMENTS rendues par les « magistrats militants » aux ordres ;

faire barrage à l’enracinement de la dictature chauvine et fasciste qui est entrain de se mettre en place.

 

 

Pour le secrétariat général de la JCOCI

Le secrétaire général

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 14:14

Le processus électoral de sortie de crise est à nouveau bloqué depuis l’éclatement de l’affaire des 429.000 pétitionnaires issus d’un croisement interne de la CEI. Ce blocage n’est rien d’autre que la conséquence da la lutte ouverte que se livrent actuellement les deux blocs politiques de la bourgeoisie ivoirienne pour le contrôle de la CEI. Objectif,  maitriser et manipuler la liste électorale aux fins de remporter frauduleusement les élections. Le but premier de l’identification à savoir donner à chaque citoyen une carte nationale d’identité est mis aux oubliettes. Les préoccupations actuelles consistent à radier de la liste électorale provisoire le plus de gens possible considérés acquis à  l’adversaire politique. Et à ce jeu, le camp présidentiel est champion. Méprisant toutes les règles et accords établis de concert avec le bloc des houphouétistes, il fait feu de tout bois.

Dénonciations calomnieuses de fraudes sur la nationalité  -  intrusion des forces de l’ordre sur ordre du camp présidentiel dans le contentieux et arrestations arbitraires ainsi que l’enlèvement de supposés fraudeurs sur la nationalité - campagne de désinformation dans la presse - vaste mouvement de radiation de milliers de pétitionnaires avec la complicité de magistrats aux ordres -  saisine du procureur par le ministre Tagro contre le président de la CEI, injonctions aux sous préfets et préfets de se substituer aux commissions de la CEI habilitées à recevoir le contentieux -  exigence de prorogation du contentieux ; et lorsque cette exigence est satisfaite, communiqué signé de dix commissaires superviseurs de la CEI sur trente un , tous les dix appartenant au camp présidentiel, pour annoncer la suspensions d e leur tache au sein de la CEI et demander à leurs démembrements locaux d’en faire autant.

Si  toutes ces manœuvres dilatoires et manipulations du camp présidentiel vise à remettre en cause le processus électoral, s’en accaparer en vue d’organiser lui seul les élections pour passer en fraude ; leurs conséquences premières  c’est que des milliers de citoyens sont en passe de se faire spolier de leur nationalité, les transformant ainsi en apatride dans leurs propre pays. En effet pour le camp présidentiel, le contrôle de la liste électorale passe avant la reconnaissance de la nationalité des populations. C’est pourquoi il n’hésite pas à remettre en cause tout un processus électoral pour lequel l’Etat a consentis plus de 200milliards. Pendant ce temps la jeunesse est au chômage, le peuple dans la misère pendant que  les hauts bourgeois vivent dans l’opulence sur le dos du peuple.

Mais le peuple n’est pas dupe. Les populations ont commencé à s’organiser à Divo, Katiola, Man, pour défendre leur identité.

Convaincu que seul la mobilisation populaire viendra à bout des ennemis des libertés,  de la démocratie, ainsi que des prédateurs et autres vampires au pouvoir ; la jeunesse communiste de cote d’ivoire appelle la jeunesse ivoirienne à se mobiliser pour arracher l’affichage de la liste électorale, la distribution des cartes d’identités et à faire barrage à l’imposture en s’organisant en comités de luttes populaires et à prendre d’assaut tous les tribunaux du pays pour défendre leur identité.

Pour le secrétariat de la JCOCI

Le secrétaire général

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 14:13

 

             Les enseignants des différents niveaux de l’éducation publique ont entrepris depuis 2007 des luttes syndicales pour la satisfaction de leurs revendications qui tournent essentiellement sur l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

             Autant nous soutenons les revendications des enseignants, autant nous avons le devoir  de dénoncer les problèmes qui assaillent l’école publique. L’abandon de cette école par les pouvoirs publics sur injonction de la Banque Mondiale et du FMI  a comme conséquences visibles et indiscutables :  la dégradation avancée  des infrastructures scolaires pour celles qui existent encore, le manque criard des salles de classes et de TD, des amphithéâtres, des bibliothèques ; le rabaissement du niveau  des apprenants à tous les niveaux d’études ; la fermeture de tous les internats, l’insuffisance et la dégradation des cités universitaires ; l’apparition d’un phénomène nouveau, le chevauchement des années universitaires qui instaure de fait des années blanches ; l’aggravation du taux de déchets d’un cycle à un autre ; la dépravation d’une bonne partie des enseignants qui se sont transformés en commerçants de notes et de fascicules à tous les niveaux d’où le racket, la corruption ; la tendance pour une bonne partie des apprenants à vouloir gagner les diplômes et réussir les passages en classe supérieure par la tricherie.

             A ce tableau, il faut ajouter la violence et l’impunité qui règnent sur l’espace scolaire et universitaire. Des étudiants et élèves organisés en groupes mafieux paramilitaires, appelés ‘’syndicats d’étudiants’’, tuent d’autres élèves et étudiants,  menacent et pourchassent leurs maîtres, avec la complicité des pouvoirs publics. Ils règnent comme des seigneurs de guerre dans les écoles, les campus, les universités, régulent le système scolaire et universitaire, organisent le racket et le commerce sur l’espace scolaire et universitaire, gèrent les chambres des cités et autres résidences universitaires. Cette nouvelle race d’étudiants  a transformé les campus et autres cités universitaires en camps d’entrainement militaires et en un vaste cimetière des droits de l’homme.

             Face au blocage des salaires depuis plus de 20 ans et à la dégradation de leur condition de vie et de travail, face à la démission des syndicats jaunes, les enseignants du primaire au supérieur, ont pris d’assaut les collectifs de luttes et ne veulent plus attendre la fin de la crise pour revendiquer. Mais leurs revendications légitimes se heurtent au mutisme et au mépris du pouvoir. Il faut saluer la détermination de ces enseignants qui ne veulent plus se laisser gouverner comme avant. Il est certain que l’amélioration de leurs conditions salariales rejaillira sur leurs conditions de vie. Ils sortiront de la dépravation qui avance à grands pas dans leur milieu ; certains ne se plieront plus devant le dictat des fondateurs des écoles privées pour arrondir les fins de mois. Ils pourront se concentrer sur leur travail, éduquer et former ; ils pourront effectuer autant de recherches qu’il faut pour améliorer le contenu de leurs enseignements.

             Mais cependant, il est nécessaire qu’ils orientent aussi leurs luttes vers la défense et la sauvegarde de l’école publique et la résolution  des maux qui minent l’école ivoirienne. En effet, les enseignants sont des acteurs du système éducatif au même titre que les élèves, étudiants et parents d’élèves. Ils doivent donc pour se faire soutenir les luttes des élèves et étudiants, des parents d’élèves  pour relever le  défi de la libération de l’école ivoirienne de ses fossoyeurs et autres tortionnaires qui la tirent vers le bas.

             La jeunesse communiste de Côte d’ivoire (JCOCI)  convaincue que  l’avènement d’une école nouvelle est la condition pour une éducation et une formation de qualité de la jeunesse ivoirienne ; l’avènement de cette école ne sera que l’œuvre des masses populaires, en particulier des acteurs du système éducatif; sans organisations et sans luttes des divers secteurs de l’éducation, il sera impossible d’espérer la survenue d’une telle école ; appelle les élèves et étudiants à :

-          soutenir les revendications légitimes  des enseignants.

-           s’engager dans la défense de l’école publique en s’organisant dans des organisations ayant démontré leurs intérêts pour la résolution des problèmes de l’école.

-          rejoindre ses rangs pour engager les réflexions nécessaires et pour prendre les taches organisationnelles nécessaires à l’isolement des fossoyeurs  et autres tortionnaires de l’école et à la libération du système éducatif ivoirien.

                                                                                                          

                                                                                                                                                 Pour le secrétariat général de la JCOCI

Le secrétaire général
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