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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 12:41

La Jeunesse pour la Révolution en Côte d’Ivoire

Organe d’Information et de formation de la Jeunesse Communiste de Côte d’Ivoire (JCOCI).

Directeur de la Publication : Chérif Haidara Idrissa / Rédacteur en chef : Konan Huberson

                                                                     Editions R.P / N° 005, juin 2013 /Contribution : 100 FCFA

                                                              Site: www.revolutionproletarienne.net

 

A propos du projet gouvernemental d’organisation unique des étudiants : L’histoire peut-elle se répéter ?

 

’Idée du gouvernement mise en œuvre par les autorités de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody d’amener les   étudiants à s’inscrire dans une organisation unique est loin d’être abandonnée comme le souhaitent de nombreux étudiants.  Un cadre d’échanges a même été mis en place pour parvenir à convaincre les étudiants afin qu’ils s’inscrivent dans cette structure d’embrigadement en préparation.

Les tenants du pouvoir néocolonial sont toujours tentés par l’embrigadement des étudiants et élèves : Les événements du 11 mai dernier marqués par la colère des étudiants contre leur ministre de tutelle semblent  servir de prétexte au gouvernement pour accélérer la mise en œuvre de sont projet d’embrigadement des étudiants. L’ambassade des Etats-Unis est appelée à la rescousse. Ainsi une troisième réunion d’échange après celle des mois de janvier et avril 2013 a été mise à profit par les autorités universitaires pour  présenter aux étudiants un certain modèle américain d’associations estudiantines. Il s’agit en fait de détourner les étudiants de l’action revendicative en dépit des nombreux problèmes qui sont les leurs, les confiner dans des activités associatives profitant à quelques petits groupes d’étudiants. Le Nouveau  Réveil du samedi 8 juin 2013 rend compte des efforts des autorités comme suit : «Initié  avec le concours de l’Ambassade des Usa, ce cadre d’échange avec les 112 associations que compte à ce jour l’Université l’UFHB a permis, une fois de plus, à la présidente de l’UFHB, Pr Bakayoko Ly Ramata, d’indiquer que "L’engagement associatif dans le cadre universitaire est un complément utile à l’enseignement. Il permet d’adhérer à une démarche collective afin de réaliser des projets communs aux plans académique, socioculturel et sportif et ce, dans l’intérêt des étudiants. …." ». 

L’observation des mises en scène en cours donne à penser que le gouvernement Ouattara tient à faire bégayer l’histoire en tentant de réchauffer les modèles anciens d’organisations des étudiants qui ont été balayés par les mouvements démocratiques des années 1990.

En effet, deux courants de pensée se sont de tout temps côtoyés et parfois affrontés parmi les étudiants et élèves ivoiriens et donné cours à deux pratiques différentes. Un de ces courants défend la « dépolitisation » complète de l’école ; un autre s’oppose à cette dépolitisation. Les tenants du premier courant sont pour l’essentiel les dirigeants de l’état néocolonial ivoirien. En fait de dépolitisation, ils rêvent de chasser la bonne politique pour que règne la mauvaise politique, celle qui leur permet de corrompre la jeunesse.

Pour les tenants de la dépolitisation de l’école les étudiants seraient des grands enfants non conscients de leurs responsabilités dans la société sur laquelle ils ne devraient même pas réfléchir. Ils devraient se soumettre à quelques dirigeants étudiants imposés, corrompus et capables de vendre leurs propres mères pour une poignée de francs CFA.

A l’opposé, les tenants de la nécessaire politisation et syndicalisation de l’école estiment que l’amélioration des conditions d’études et de vie des étudiants et élèves ne peut être effective que si ces derniers ont la capacité d’en faire eux-mêmes la demande par l’intermédiaire de leurs organisations représentatives. Ils vont plus loin pour indiquer que l’esprit de la jeunesse doit être ouvert à tous les courants d’idées, d’où leur choix pour la liberté de pensée et d’organisation.

Les étudiants et élèves ivoiriens se sont de tout temps battus pour échapper à l’embrigadement : Plus d’une fois, les étudiants et élèves ivoiriens ont répondu présents au rendez-vous de l’histoire, chaque fois qu’il est apparu nécessaire de résoudre des questions devant déterminer le destin de la nation et du peuple. Face aux défis de cet ordre, l’histoire de notre pays enseigne que les étudiants et élèves ont eu un apport d’autant plus marquant qu’ils ont au préalable ou concomitamment lutté pour arracher le droit de s’organiser librement et qu’ils ont ouvert leur esprit hautement perfectible à tous les courants d’idées humanistes jusqu’aux plus progressistes et révolutionnaires.

Sous la colonisation, les étudiants et élèves ont spontanément opté pour la liberté de réflexion et d’organisation en dépit des pressions de diverses natures de la part des tenants du pouvoir colonial et de leurs serviteurs locaux. Avant 1960 ont été créées des organisations comme l’Union Générale des Etudiants de Côte d’Ivoire (UGECI), l’Association des Etudiants et Elèves de Côte d’Ivoire en France (AEECIF). Nombreux furent ceux d’entre eux qui ont milité au sein de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FEANF). Les étudiants et élèves de cette époque-là ont fait le choix de contribuer à l’amélioration de l’école en contribuant à la lutte pour le renversement de l’ordre colonial. Les étudiants et élèves qui ont pris le relais dans les années 60-70 ont créé et animé l’Union Nationale des Etudiants et Elèves de Côte d’Ivoire (UNEECI) et l’Union Syndicale des Etudiants et élèves de Côte d’Ivoire (USEECI).

L’histoire a aussi montré que les pouvoirs néocoloniaux abhorrent la liberté d’esprit et d’organisation en milieu étudiant et élève. Le pouvoir PDCI/RDA a violemment réprimé l’UGECI, l’AEECIF, et l’UNEECI. Il est venu à bout de ces organisations à la fin des années 1960, après quoi il mit en place le Mouvement des Etudiants et Elèves de Côte d’Ivoire (MEECI). Le MEECI, section spéciale du PDCI/RDA a eu pour rôle de museler l’esprit libre, la volonté de s’organiser librement en milieu estudiantin et scolaire. Cela a duré une vingtaine d’années jusqu’en 1989, année où le MEECI a volé en éclats.

Chaque fois que le pouvoir néocolonial a tenté d’imposer l’unicité de pensée et d’organisation, les étudiants et élèves ont toujours su réagir pour rejeter le projet immédiatement ou après un temps de combat acharné. Ce fut le cas au début des années 60, quand ils ont réussi à démocratiser l’UNEECI dans lequel le pouvoir PDCI/RDA a voulu les enfermer. Ces efforts de lutte ont, répétons-le abouti à la création de l’USEECI.

Entre les années 1950 et 1990, l’on peut affirmer que les stratégies de luttes adoptées par les étudiants et élèves ont été victorieuses face aux menées répressives des différentes générations de tenants du pouvoir néocolonial contre l’esprit libre.

Dans leur combat sans relâche pour l’esprit libre, les étudiants et élèves ont mis en place en 1989 la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Mais quelque temps après, cette nouvelle victoire de l’esprit libre était à nouveau confisquée. La FESCI, sous l’influence de forces réactionnaires pro-impérialistes, a supprimé l’esprit libre en son sein et au sein de l’école ivoirienne.

Au moment où les étudiants et élèves sont en passe de surmonter l’obstacle des méthodes réactionnaires de la FESCI grâce à diverses initiatives en cours depuis 2004, les tenants du pouvoir RHDP veulent leur opposer un autre obstacle dénommé organisation unique pour faire prendre en compte la dimension du savoir "Vivre ensemble".

Il faut faire confiance aux étudiants et élèves ivoiriens qui sauront renvoyer ce nouveau colis piégé à la face de son concepteur/expéditeur. Avec l’expérience du mouvement étudiant ivoirien, l’histoire bégaiera peut-être mais ne se répètera pas.

Justin Agou

 

PouR la DEMOCRATIE, LA LUTTE CONTRE L’IMPUNITE DES CRIMES ET POUR DE MEILLEURES CONDITIONS DE VIE ET D’ETUDES POUR LES ETUDIANTS

 

Un séminaire pour la mise en place d’un cadre, le respect de la charte de la "non-violence" et l’identification des préoccupations des étudiants s’est tenu du 1er au 2 juin à l’hôtel Belle-côte, à la riviera palmeraie avec la signature le dimanche 02 juin de cette charte dénommée charte Alhassane Salif N’diaye pour la non violence en milieu universitaire. Un comité ad hoc a été mis en place dont l’objectif sera de veiller à l’application des dispositions de la charte et de préparer la mise en place d’un observatoire à cet effet, au plus tard le 1er septembre 2013. Tout en saluant ce nouveau cadre d’échange et de règlement des contradictions entre les organisations syndicales, il est à remarquer que  les étudiants n’en sont pas à une première concernant cette initiative sous la direction des pouvoirs publics notamment sous la coupole du même ministre Cissé Bacongo.

En effet, en décembre 2007 le ministre Cissé Bacongo avait réunit l’ensemble des organisations d’étudiants à Grand-Bassam pour adopter une charte dénommée accord de Bassam. Cet accord dont on ne peut désormais parler qu’au passé, avait  été présenté à grand renfort de publicité comme la thérapie à toutes les violations des libertés démocratiques dans le milieu universitaire et scolaire notamment les agressions physiques et les assassinats. Un observatoire dirigé par le professeur Biaka Zassely doyen de l’UFR de SHS à l’université de Cocody à l’époque avait été mis en place. Le Bilan de cet observatoire défunt est connu. Non seulement, cet observatoire n’a eu aucun impact pour la cessation des  violences à l’université et en milieu scolaire, pis de nombreux crimes ont été commis après l’accord de Bassam. On peut noter entre autre l’agression des militants du Cegepci en mars 2008 à Marcory, l’agression des responsables de l’AGEECI au lycée Pierre Gadié de yopougon en janvier 2009, l’agression de Kouakou Augustin en 2010 au campus de Cocody par la Fesci Flash etc. Le bon sens recommande de faire le bilan des accords de Bassam, comprendre pourquoi l’observatoire précédent dirigé par le professeur Biaka Zassely n’a pas fonctionné et n’a pu empêcher les nombreuses agressions après la mise place des accords de Bassam. Mais comme à leur habitude les hauts bourgeois ont décidé de créer une nouvelle structure juste pour le contrôle de la vie des structures estudiantines et scolaires Cette nouvelle structure sera  financée et entretenue aux frais de l’Etat pour récompenser leurs amis.

Pour notre part, la lutte contre les violences et autres violations des libertés démocratiques à l’école en général et à l’université en particulier devrait emprunter  une approche participative de la construction de la démocratie et de la consolidation des libertés démocratiques dans notre pays en général et à l’école en particulier. Et cette approche ne peut se faire sans la lumière sur ce qui s’est passé ces dix dernières années dans le milieu universitaire et scolaire. Nos gouvernants ont décidé d’avancer en tentant à chaque fois de « soigner la plaie  sur la pue». Or, une société sans mémoire, une société qui ne prend pas appui sur son passé pour tenter de corriger les manquements de ce passé, est une société condamnée à s’enfoncer dans le gouffre. C’est pourquoi, il est nécessaire, pour prémunir la société universitaire des graves violences du passé ponctués d’assassinats politiques, d’ouvrir des enquêtes sur les crimes qui ont eu lieu par le passé, d’en situer les responsabilités et de punir par des peines de prisons sévères les coupables afin que de telles pratiques ne se répètent plus ; cela permettra surtout d’éduquer par la même occasion  la société universitaire sur la pratique de la démocratie et de rompre avec le cycle d’impunité qui a cours dans notre pays. C’est pourquoi la jeunesse communiste et particulièrement les élèves et étudiants communistes de l’UEEC saluent les mesures administratives courageuses prises par les responsables de l’université Nangui Abrogoua contre les responsables des derniers actes d’agressions qui ont eu lieu  dans cette université, malheureusement la procédure judiciaire n’a pas été enclenchée par l’institution qui devait le faire c'est-à-dire le procureur de la république.

Par ailleurs, la fin des assassinats  est conditionnée par la prise en compte des préoccupations académiques et sociales des étudiants. Il est urgent d’ouvrir sans délai les cités et autres résidences universitaires de toutes les villes universitaires, de libérer et réhabiliter dans des délais raisonnables celles qui sont encore occupées par des forces paramilitaires depuis la crise postélectorale pour permettre aux étudiants un accès moins douloureux aux cours.  Toujours au niveau social, la question du transport notamment du retour des bus sur le campus et le renforcement en matériel roulant des lignes des bus desservant les différents campus d’Abidjan et le règlement de la question du transport des étudiants des autres villes universitaires du pays ( Bouaké, Daloa et Korhogo) font partie des revendications urgentes et actuelles des étudiants.

Au niveau académique, l’équipement des amphis, des salles de TD, de TP et des bibliothèques et l’accroissement des capacités d’accueil des différentes universités du pays pour permettre aux étudiants de prendre les cours dans des conditions se rapprochant de celles exigées pour le système LMD.  En somme, la non perception de la question de la violence sous cet angle dans la société en général et à l’université en particulier ne peut prémunir la société universitaire contre les divers soubresauts tant redoutés par le pouvoir Ouattara.

 

Josep

clarte

de la conscience des jeunesses  ouvrières, paysannes, estudiantines, scolaires et populaires


 

L

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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 12:36

La Jeunesse pour la Révolution en Côte d’Ivoire

Organe d’Information et de formation de la Jeunesse Communiste de Côte d’Ivoire (JCOCI).

Directeur de la Publication : Chérif Haidara Idrissa / Rédacteur en chef : Konan Huberson

                                                                     Editions R.P / N° 003, juin 2013 /Contribution : 100 FCFA

 

MANIFESTATIONS CONTRE CISSE BACONGO AU CAMPUS DE COCODY : LE POUVOIR CHOISIT LA FUITE EN AVANT ET LA REPRESSION

 

Le lundi 13 mai 2013, à l’université Félix. Houphouet-Boigny de Cocody, une manifestation spontanée d’étudiants a éclaté contre le ministre de l’enseignement supérieur, Cissé Bacongo lors de la cérémonie d’ouverture d’un colloque en l’honneur de la chancelière Henriette Diabaté. En réaction à cette manifestation le professeur Bakayoko Ly Ramata présidente de cette université dans un communiqué en date du 14 mai 2013, écrit : «  le motif de la manifestation serait donc relatif à un problème de micros défaillants. Informé le mercredi 08 mai dans la matinée, le vice président en charge de la planification assurant mon intérim a remis ce même mercredi, dans l’après midi, une paire de micros au doyen de l’UFR de droit et fait réparer la climatisation défectueuse dans une salle de cours. Le vendredi 10 mai, les délégués ont jugés insuffisante la paire de micros remise. Face à cette situation, le vice président a fait acheter trois autres paires de micros qui devaient être remises ce lundi matin (13 mai 2013). Contre toute attente, les étudiants ont refusé ces nouveaux micros et se sont mis à manifester. Notre surprise a été de lire d’autres motifs sur leurs pancartes de revendications. » Notre surprise en lisant ce communiqué est de savoir que cette université sensée gérée dans l’esprit du « départ nouveau » fonctionne sans prévision, ni planification aucune. On achète des micros au fur et à mesure des plaintes des étudiants. Comment ce fait-il que dans une université réhabilitée à coup de dizaines de milliards de FCFA (110 milliards de FCFA), on continue d’y acheter des micros au jour le jour. Acheter des micros au prorata des plaintes des étudiants dans une université dont on s’enorgueillit de l’excellence est une honte.

Secundo, notre surprise est de constater que la présidente de l’université est coupée des revendications des étudiants de l’université qu’elle a en charge. Nous proposons de les lui rappeler et plus encore celles de toutes les universités publiques.

En effet, plus de six (06) mois après la rentrée universitaire officielle baptisée « départ nouveau » les conditions d’études et les pratiques n’ont guère évolué. Les cours continuent d’être dispensés comme auparavant. L’application brutale du système LMD avec toutes les impréparations en termes de formation des enseignants et des étudiants sur le contenu et l’application de ce système. D’Abidjan à Korhogo en passant par Bouaké et Daloa, les amphithéâtres restent sous équipés, les salles de travaux dirigés et pratiques manquent de matériels de travail, les laboratoires et les bibliothèques restent également sous équipés et non opérationnels. Les réhabilitations des bâtiments sont  toujours en cours dans toutes les universités. A tout cela s’ajoute l’insuffisance de locaux et de tables bancs pour permettre aux étudiants de recevoir les cours dans des conditions acceptables.

Au niveau social, les cités et résidences universitaires restent fermées malgré les promesses du ministre Cissé Bacongo en fin d’année 2012 dans une interview datée du 19 décembre in « le nouveau réveil no3267 », les demandes de chambres, de bourses et d’aides restent sans suite. Les poches de rackets dans le processus de demandes  de bourses, d’aides et de chambres se multiplient ; des frais d’inscription supplémentaires au motif que des étudiants auraient des UV non validées en années antérieures restent la règle. Au titre des transports, les étudiants réclament à Cocody le retour des bus sur le campus pour plus de sécurité en plus du renforcement des lignes de bus en matériels roulants. A l’université Lorougnon Guédé de Daloa, les étudiants restent livrés à eux-mêmes concernant cette question cruciale du transport. A Bouaké, le gouvernement refusent de subventionner les titres de transport des étudiants de Bouaké (plus de 7.000 FCFA/mois) sensés être transportés par la STUB. A Abidjan, il est reste difficile de se procurer le titre de transport sans la carte d’étudiants car nombreux sont les étudiants qui ont du mal à  s’acquitter des 30.000 francs de frais d’inscription. Comme pour boucler la boucle des souffrances des étudiants, certains se sont vus expulser des salles de composition lors des examens au motif qu’ils ne se sont pas acquittés de leurs droits d’inscription, comme c’est le cas des étudiants de L2 de géographie de Bouaké.

 Face à la situation intenable pour de nombreux étudiants décrite plus haut, la seule préoccupation du ministre de l’enseignement supérieur et des présidents des universités publiques est le recouvrement des taxes des nombreuses poches de rackets générant des fonds occultes. Les étudiants, après plus de six (06) mois de cours, ont pris la mesure des proclamations démagogiques du pouvoir. Et ces manifestations à répétition sont le signe du ras-le-bol des étudiants face au discours d’autocélébration du ministre alors que les problèmes subsistent sans qu’il n’y ait d’interlocuteurs pour répondre aux préoccupations des étudiants.

Bien entendu, des bouc-émissaires sont recherchés et trouvés. Des étudiants ont été blâmés pour avoir voulu exprimer leurs problèmes face à leurs dirigeants. Des responsables ont été révoqués de leurs fonctions administratives pour « avoir laissé des étudiants manifester ». Car nulle part, il n’est question de la résolution des problèmes décrits plus haut. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Il ne serait pas surprenant d’assister à d’autres manifestations si le pouvoir ne choisit pas le dialogue avec les organisations ou les représentants légitimes des étudiants pour cerner les problèmes des étudiants en vue de leur résolution. Pour notre part nous engageons les étudiants à s’organiser sous diverses formes pour réfléchir et trouver des solutions aux nombreux problèmes qui les assaillent.

Marie-Chantal Koré

 

 

LIBERTES DEMOCRATIQUES EN COTE D’IVOIRE : LES TENDANCES MONOPARTITES DU POUVOIR OUATTARA SE PRECISENT

 

Les récents évènements survenus à l’université Houphouët-Boigny de Cocody ont donné lieu à l’expression de points de vue dont certains sont inquiétants pour l’avenir des libertés et de la démocratie dans notre pays. Une première opinion assimile la manifestation des étudiants le 13 mai 2013 au  retour de la violence à l’université et y voit la justification de l’interdiction à laquelle les autorités tentent de soumettre les organisations syndicales d’étudiants dans l’espace universitaire. Cette opinion va plus loin pour affirmer que les étudiants manifestants sont manipulés par des groupes politiques. Examinons ces points de vue.

L’expression de leur souffrance par les étudiants est-elle le signe que la violence est de retour à l’université ? Il est  à remarquer que depuis la réouverture des universités publiques sous le slogan « départ nouveau », toutes les manifestations d’étudiants sur le campus sont automatiquement assimilés à des actes de violences de la part des autorités universitaires et des plumitifs et autres idéologues du pouvoir Ouattara afin de diaboliser les étudiants et de vider à desseins de leur contenu les revendications qu’ils portent. En décembre 2012, les étudiants ont manifesté à deux reprises sur le campus de Cocody pour protester contre les accidents répétés dont ils sont victimes et demandé la réouverture de l’accès du campus au bus de la SOTRA pour permettre l’arrivée et le départ des étudiants sur le campus dans une atmosphère de sécurité. Ensuite, ils ont manifesté pour l’ouverture des toilettes, des restaurants universitaires et l’équipement des salles de cours en matériels didactiques. La réaction du pouvoir et ses plumitifs a été la diabolisation du mouvement et sa qualification comme étant l’expression du retour de la violence à l’université. Le pouvoir a choisi la tactique de la fuite en avant et de la recherche de bouc-émissaires face aux revendications légitimes des étudiants. Les problèmes que tentent de nier l’administration et les services du ministère, qui sont pourtant les causes des soulèvements répétés des étudiants demeurent et tant que ces problèmes n’auront pas trouvé des solutions à la satisfaction des étudiants, les manifestations redoutées par le pouvoir ne prendront pas fin. Les manifestations font parties intégrantes des droits et libertés démocratiques des citoyens. La frilosité du pouvoir Ouattara face à l’exercice de ces libertés par les étudiants dénote le caractère anti démocratiques de ce pouvoir qui a peur des masses. Il veut mettre les étudiants sous coupe réglée comme Kandia tente tant bien que mal de le faire à l’éducation nationale et il fabrique et enfle les évènements pour justifier la suppression des libertés démocratiques au supérieur public. Pourtant, toute tentative de suppression de ces libertés rencontra la même résistance de la grande masse des étudiants avec le soutien de tous les démocrates. Les tenants du pouvoir doivent savoir que la meilleure manière de lutter contre les violences et de protéger les libertés démocratiques à l’école est de faire la lumière sur les nombreux crimes commis à l’école ces dix dernières années dont le plus retentissant reste celui dont a été victime Abib Dodo. Les criminels se promènent en toute liberté et côtoient même leurs victimes sur ces mêmes campus sans qu’ils ne soient inquiétés. Lutter contre les violences à l’université, c’est ouvrir les procès sur les crimes commis dans ce secteur ces dix dernières années pour immuniser la société universitaire contre les violations de droits humains, notamment les crimes d’assassinats.

Les étudiants sont-ils manipulés par des groupes politiques ? Le journal « l’expression » dans son n°1126 du mercredi 15 mai 2013 a titré à sa une «  Après l’échec de l’aile militaire : le FPI réveille la fesci» et de poursuivre à l’intérieur de ce journal sous la plume de K Marras « il faut faire preuve de cécité politique, en mettant sous le coup d’une manifestation spontanée, la poussée de fièvre, lundi, de la frange d’étudiants qui a pris à partie le ministre Cissé Bacongo. Rien en réalité dans les faits et dans le mode opératoire de ces manifestants ne relevait d’une poussée de fièvre subite. Tout a été calculé. Et bien exécuté. Il fallait, au finish, montrer au parterre d’invitées venues honorés la Grande chancelière Dagri Diabaté, le désamour de l’intelligentsia pour les gouvernants. Car ce n’est pas le seul  ministre Cissé Bacongo qui a été traité de tous les noms d’oiseaux. Il y avait aussi le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, dans leur ligne de mire. Il l‘ont sans ménagement couvert de leur bave. Et comme un crime n’est jamais parfait, des slogans à l’honneur du prisonnier de Scheveningen (CPI) ont été distillés dans la cohue » et son collègue Kra Bernard de conclure «qu’a fait Gbagbo pour l’université et les étudiants pendant ces dix années de pouvoir ? Si les étudiants qui ont conspué le ministre de l’enseignement supérieur avaient une réponse à cette question, ils se seraient mis à genou pour dire merci à Alassane Ouattara qui a décidé d’offrir des universités dignes de ce nom à sa jeunesse.» Cette perception erronée et partisane des choses tendent à dénier toute légitimité à ce mouvement et à faire passer les étudiants pour de grands immatures. Tous les témoins s’accordent à dire que cette manifestation avait un caractère spontané et a été le fait des étudiants de droit qui protestaient en face du ministre contre le manque d’équipements dans les amphis et qui a pris ensuite l’allure d’une manifestation populaire d’étudiants de toutes les facultés qui vivent les mêmes réalités dans les différentes UFR. Les organisations d’étudiants  empêtrées dans des compromissions avec le ministère et coupées des réalités des étudiants ont été elles-mêmes surprises par l’ampleur du mouvement. Leur déclaration produite par le RETS témoigne du fait qu’elles sont aux antipodes des revendications des étudiants aujourd’hui. C’est fort du soutien politique du pouvoir et des plumitifs du pouvoir que des organisations d’étudiants proches du pouvoir comme le SYEECI ont attaqué des éléments de la FESCI en les accusant de collusion avec les manifestants ; quelle honte et quelle déchéance ! Le président Ouattara a été élu le 28 novembre pour régler les problèmes des ivoiriens en général et de l’université en particulier. C’est donc de droit que cette réhabilitation des universités a été faite. Les ivoiriens dans leur ensemble paient les impôts dans les mains de l’administration Ouattara pour l’éducation de leur enfant. Ils n’ont dons pas à aller faire un culte d’action de grâce en l’honneur de celui-ci. Gbagbo n’est plus au pouvoir, c’est Ouattara. Et, il s’est engager à apporter les solutions aux problèmes des ivoiriens. La jeunesse communiste de Côte d’Ivoire soutient et s’associe à travers les élèves et étudiants communistes aux revendications légitimes et fondées des étudiants.

 

Joseph Cabral

 

 

clarte

de la conscience des jeunesses  ouvrières, paysannes, estudiantines, scolaires et populaires

Site: www.revolutionproletarienne.net

 

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 19:06

 

 

Mesdames et messieurs

Chers compatriotes

 

Voilà  bientôt un mois que s’est effectuée la rentrée officielle dans les écoles primaires, secondaires, techniques et dans les universités privées. La rentrée officielle universitaire publique était prévue pour le 15 octobre 2012. Le gouvernement Ouattara a placé cette rentrée scolaire et universitaire sous le signe du changement, de la rupture. Relevons, pèle mêle quelques aspects de cette rentrée, qui dit-on,  constituent des éléments de rupture avec  les rentrées passées.

-          Au primaire l’inscription est gratuite ; des kits d’une valeur de 2,5 milliards ont été promis aux élèves ; des nouvelles classes ont été offertes ; la tenue scolaire est revenue ; la rentrée est unique sur toute l’étendue du territoire, etc.

-          Au secondaire l’inscription est fixée pour le public à 6 000 francs CFA ; la rentrée est unique sur toute l’étendue du territoire ; les élèves sont interdits de syndicalisme et de politique ; les enseignants sont priés de s’abstenir de faire grèves ; etc.

-          Au supérieur public, les étudiants du premier cycle doivent chacun débourser 30 000 FCFA ; ceux du second et troisième cycle 60 000 Cfa et 90 000 Cfa ; les vieux amphithéâtres et salles de TD ont été remis à neuf ; des nouveaux bâtiments ont vu le jour ; les Unités Régionales d’Enseignement Supérieur (URES) de Daloa et de Korhogo ont été érigées en universités pleines; la rentrée est unique pour tout le monde ; etc.

En jetant un coup d’œil rapide sur ce qui s’est passé ces dix dernières années  à chaque rentrée scolaire,  les communicateurs et propagandistes du pouvoir Ouattara ont de quoi disserté, pavoisé, crié sur tous les toits que la Côte d’Ivoire avance vraiment vers le progrès. On croirait vraiment que c’est la rupture avec le passé. Au temps de la refondation, les écoles primaires, secondaires et supérieures ouvraient chacune à son rythme. Celles dans les zones contrôlées par la rébellion étaient livrées à elles mêmes sans professeurs. Dans la partie contrôlée par le pouvoir Gbagbo, la situation n’était pas non plus reluisante.  Des élèves étaient interdits de cours par la FESCI. Les rackets étaient institutionnalisés. Les classes et amphithéâtres étaient bondés comme les bus de la SOTRA aux heures de pointe. Bref c’était l’enfer au sud comme au nord.

 

Mesdames et messieurs

Chers compatriotes

 

La situation a-t-elle changé fondamentalement ?  De nouvelles menaces ne planent-elles pas sur l’école ivoirienne ?

En réalité, vous le savez, car vous le vivez, la grande majorité des ivoiriens  au cours de cette rentrée scolaire ressentent autant d’angoisses que les autres années.

 

A propos de la rupture?

Rappelons que ces dix dernières années où l’on a assisté à la destruction quasi- totale de l’école ivoirienne, le gouvernement de Côte d’Ivoire était un gouvernement de «consensus», un gouvernement d’union de tous les partis de hauts bourgeois (FPI, RDR, PDCI, UDPCI, MFA) et de la rébellion armée. Les ministères de l’éducation nationale étaient partagés entre le FPI, le RDR et l’UDPCI. Tous sont donc responsables de la situation actuelle de cette école.

En observant la gestion actuelle de l’école, peut-on véritablement parler de rupture, de changement de cap, de changement de mentalité ? Les rackets et les vols continuent : on peut citer le cas des détournements au ministère de l’enseignement supérieur de plusieurs milliards de FCFA  à l’occasion des travaux de réfection des locaux ; le cas des inscriptions en ligne où des sommes importantes sont données à des sociétés privées pour rémunérer leurs services, alors que les administrations des lycées et collèges sont  payées pour faire ce travail ; le cas des confections des cartes d’identité scolaires à 1000 CFA par élève sous prétexte d’identification des élèves alors que chaque élève à partir de la 6ème a un numéro matricule national unique qui le suit jusqu’à la fin de son cycle secondaire. Les effectifs restent encore très élevés au primaire, au secondaire et ne peuvent pas permettre un enseignement de qualité. Le personnel enseignant malgré le recrutement de 3000 contractuels au secondaire et 5000 au primaires reste largement insuffisant. Les conditions drastiques de transport et d’hébergement n’ont pratiquement pas changé. Les coûts de scolarité restent au delà des moyens de la grande majorité des ivoiriens. Beaucoup d’élèves, en particulier les enfants des paysans sont encore au village faute de moyens,  alors que l’école a ouvert depuis un mois.

 

Que de sacrifices pour les élèves pour une rupture qui n’en est pas une ?

Le gouvernement Ouattara a fermé les universités pendant un an pour dit-il offrir à la Côte d’Ivoire une université nouvelle, où il fait bon étudier. Pour bien apprécier ce sacrifice demandé aux étudiants, il est bon d’indiquer que les bacheliers de juillet 2009, qui ont commencé les cours en janvier février 2010, n’ont pas pu terminer leur 1ère année du fait de la crise post électorale de décembre 2010 à juin 2011. A ces bacheliers de 2009,  il faut ajouter ceux de juillet 2010, de juillet  2011 puis de juillet  2012, soit quatre générations de bacheliers qui doivent entrer en 1ère année en octobre 2012. Il faut également indiquer que certaines filières universitaires ont déjà en octobre 2010, accusé deux à trois ans de retard.

Manifestement, les anciens locaux réaménagés et les nouveaux construits ne peuvent combler le déficit. Le manque d’enseignants ne peut pas être résorbé. Les cités universitaires déjà très insuffisantes ne sont pas encore totalement réhabilitées; les URES de Daloa et de Korhogo transformées en universités n’augmentent pas considérablement  la capacité d’accueil. Des travaux ont certes été réalisés, beaucoup de publicité a certes été  faite pour présenter les embellies, mais ces infrastructures restent encore très insuffisantes.  C’est donc beaucoup de sacrifices pour des satisfactions en deçà des attentes.

 L’instauration du système LMD (Licence, Master, Doctorat)  annoncé à grands renforts de publicité est un handicap supplémentaire qui aggravera la crise actuelle de l’école ivoirienne. En effet, vue l’improvisation qui entoure la mise en œuvre de cette réforme, les conditions de l’échec sont réunies. L’environnement économique, matériel et pédagogique est –il préparé ? De l’avis de nombreux enseignants et spécialistes, les conditions sont encore en dessous du seuil minimum requis.

 

Le pouvoir Ouattara affiche sa volonté de privatiser l’école publique

Le pouvoir Ouattara projette de privatiser l’école ivoirienne. En réalité le pouvoir Gbagbo avait déjà entamé cette réflexion. Le ministère de l’enseignement supérieur d’alors, dirigé par le même Cissé Bacongo, actuel ministre de l’enseignement supérieur, avait tenté d’imposé un taux d’inscription de 50 000 CFA par étudiant. Cette tentative fut approuvée par  le président d’alors Gbagbo Laurent qui disait entre autres que le taux de 6 000  CFA datait de bien longtemps et qu’il était normal qu’il évolue.  A l’observation,  depuis belle lurette, les pouvoirs successifs des hauts bourgeois, au moins de Bédié à Gbagbo, ont entamé la privatisation de l’école publique. D’abord, ces écoles ont été délaissées (insuffisance de locaux et d’enseignants). Ensuite, la fonction enseignante publique  a été dévalorisée. Cette dévalorisation constitue un encouragement indirect au développement de l’enseignement privé.

Le gouvernement Ouattara veut passer à la vitesse supérieure. Le modèle américain qui fait « rêver » est venté. Si l’école est quasi-privée aux USA et si cela « marche bien » pourquoi elle ne peut pas l’être en Côte d’Ivoire, entend-on dire. Mais l’on oublie que l’histoire des Etats Unis d’Amérique  n’est pas l’histoire de la  Côte d’Ivoire. Chaque nation, chaque peuple ne peut copier sans discernement l’expérience d’ailleurs, à moins de vouloir se détruire. Faut-il réformer le contenu de notre enseignement ? Oui assurément ! Mais dans quel sens ? Dans le sens américain ou dans le sens qui colle avec la réalité de notre pays et qui répond à nos besoins ? 

Après une levée de boucliers des élèves, des parents d’élèves et du peuple dans son ensemble, le pouvoir a momentanément reculé sur les taux de 100 000 Cfa à 300 000 CFA. Mais  ce n’est qu’un recul car le pouvoir Ouattara  a annoncé les couleurs. Pour que l’école publique actuelle puisse fonctionner il faut que les élèves contribuent à hauteur d’au moins cent mille francs par an et par élève. La mesure n’est que suspensive. Elle sera appliquée plus tard, a-t-il décidé.

Le devenir de la Côte d’Ivoire est conditionné par la solution apportée aujourd’hui à la crise de l’école. Si la privatisation est l’option définitive, alors adieu le développement  durable de la Côte d’Ivoire.   

 

Le pouvoir Ouattara tente de bâillonner les libertés d’expression et d’association

Tous les pouvoirs des hauts bourgeois ont toujours tenté de bâillonner les libertés d’expression en milieu scolaire. Généralement ils usent de la répression, de l’embrigadement.  Houphouët a  interdit  l’UNEECI  en 1968, et a créé le MEECI section du PDCI RDA en 1969 tentant ainsi d’obliger tous les élèves et étudiants à adhérer à son parti. Il a emprisonné les dirigeants de l’USEECI en 1970 qui ont refusé l’embrigadement.  Toute cette répression n’aboutit pas aux résultats escomptés ; car en 1989, 20 ans après, une multitude d’associations d’élèves et d’étudiants  en rupture totale avec le MEECI, créèrent la FESCI. Le pouvoir fut obligé de dissoudre le MEECI. Le pouvoir de Bédié à son tour réprima férocement la FESCI mais finit par la reconnaitre comme association légale d’étudiants. La FESCI devenue le bras armé du pouvoir Gbagbo terrorisa toutes les autres associations, commit des crimes pour empêcher les autres de s’exprimer. C’était en réalité l’exécution des ordres du FPI.  Malgré ces crimes et la terreur instaurée, d’autres associations, comme l’AGEECI, le SYEECI, l’UNEECI, etc, restèrent debout, indépendantes de la FESCI. Sous Ouattara, les couleurs sont annoncées. Pas de syndicalisme et de politique à l’école. Un arrêté anticonstitutionnel de la ministre Kandia en charge de l’enseignement primaire et secondaire a tranché court. A l’entendre parler on croirait que le syndicalisme et la politique ont empêché de construire des écoles, des bibliothèques, ont empêché de finir les programmes, ont organisé les tricheries aux examens. Pendant ces dix dernières années, les élèves n’ont pratiquement pas fait de grèves pour revendiquer quoi que ce soit, parce que justement, la FESCI les en empêchait. Pendant ces dix ans il n’y eut pas de syndicalisme à l’école, ce qui a favorisé les détournements de fonds, les vols des sommes mises à la disposition de l’école publique, la délivrance de diplômes de complaisance, etc. Quant à la politique, il n’y avait qu’une seule expression politique légale, celle de la FESCI. Mais c’était peine perdue car on ne peut enfermer la conscience politique. Des élèves et étudiants RDR, organisés, ont pris leur courage à deux mains pour, avec d’autres étudiants organisés eux aussi, crier non aux assassinats, non à l’impunité, non au tribalisme, oui à la liberté politique.

L’interdiction des activités syndicales et de la politique à l’école est une volonté mal cachée du RDR d’imposer la pensée unique dans tous les secteurs de la vie sociale en Côte d’Ivoire.  La directive de Kandia n’est qu’un ballon d’essai. En effet il faut observer que partout, toute contestation sociale est assimilée à une rébellion contre le pouvoir. On demande aux travailleurs et aux étudiants de se taire ou de se donner des directions opportunistes qui sont pour le « consensus », la « participation », en réalité qui sont pour la capitulation face à l’employeur.

 

Mesdames et messieurs

Chers compatriotes

 

L’école ivoirienne est toujours en crise. Quelle école pour les peuples de Côte d’Ivoire ? Que faut-il faire pour sortir de cette crise ?

 

L’école ivoirienne est toujours en crise

L’école ivoirienne n’arrive pas à assurer sa fonction d’éducation et de formation du citoyen moderne, intellectuellement et moralement équilibré, apte à faire progresser la société. Elle produit des chômeurs. Elle ne contribue pas à l’émancipation du citoyen. Elle reste inaccessible à la grande majorité des habitants de la Côte d’Ivoire. Plus le temps passe, plus l’analphabétisme grandit du fait d’une part des rejets du système éducatif mais aussi du fait du véhicule de la formation, le français,  étranger aux peuples de Côte d’Ivoire.

 

Quelle école pour les peuples de Côte d’Ivoire ?

Nous voulons une école nouvelle, c’est dire une école publique laïque, financée à 100% par l’Etat, ouverte à tous les enfants de la nation; une école qui bénéficie des moyens de l’Etat pour offrir un cadre où il fait bon étudier ; une école qui s’appuie sur les langues nationales, qui de ce fait est capable de résorber en un temps raisonnable l’analphabétisme, comme les expériences au niveau international le démontrent ; une école qui produit des citoyens aptes à servir les intérêts du peuple, ouverts sur la science et le monde; une école qui lie son programme aux exigences du développement national au plan économique, social, culturel, scientifique et technologique ; une école au service d’une république démocratique indépendante et moderne, érigée, suite à  l’avènement du pouvoir du peuple.

 

Que faut-il faire pour sortir l’école ivoirienne de la crise qui la plombe ?

La tâche principale est la lutte sans relâche  contre le pouvoir des hauts bourgeois qui empêche la grande majorité de la jeunesse ivoirienne d’avoir accès à l’éducation et à la formation. Cette lutte doit aboutir au pouvoir ouvrier, paysan et populaire, seul à même d’offrir à  la jeunesse et au peuple une formation adéquate, correspondant aux exigences de la nation. Pour ce faire, chaque partenaire de l’école a sa responsabilité et ses tâches :  

 

Aux élèves

Le pouvoir Ouattara veut bâillonner les libertés. En effet, pendant que la constitution vous permet de voter à 18 ans,  ce pouvoir veut vous empêcher de réfléchir sur ses choix politiques en général et en particulier sur sa gestion de l’école ivoirienne faite de vols, de rackets, de soumission à l’impérialisme. Organisez-vous et opposez-vous aux directives kandia anticonstitutionnelles, aux tentatives d’interposer entre vous et le gouvernement, les organisations de jeunesse du RDR et leurs chefs.  

 

Aux parents d’élèves

Les propagandistes du RHDP veulent faire croire que l’école ivoirienne est sortie de la crise. Ils vous disent aussi que Le gouvernement a fait sa part et qu’il vous reste à faire votre part en engageant vos enfants à ne plus faire de la politique à l’école, en payant d’importantes contributions aux frais de formation en plus des impôts payés à l’Etat. Sachez que la politique de privatisation de l’école publique est dirigée avant  tout contre les intérêts des masses ouvrières, paysannes, des petits commerçants, transporteurs, des fonctionnaires, artisans.  Vous aurez, malgré vos maigres moyens, à payer d’importantes sommes pour permettre à vos enfants d’accéder à l’université. N’abandonnez pas vos organisations de parents d’élèves dans les mains de ceux qui défendent la politique de privatisation de l’école, la politique de refus des libertés d’expression et d’organisation. Osez  vous exprimer, osez protester  pour le bien de l’école ivoirienne.  

 

Aux enseignants

La crise de l’école ivoirienne vous touche particulièrement. Vos salaires sont misérables ; vos conditions de travail sont déplorables. Vos collègues appelés « enseignants volontaires » sont toujours dans la tourmente ; ils ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés ; seront-ils intégrés à la fonction publique ? Seront-ils contractualisés ? Les recrues de 2012 seront –elles  contractualisées en permanence? A quand la fin des 100 000 CFA par mois  pour ces dernières?  Certains parmi vous, en particulier au supérieur, ont  mené des luttes multiformes et intenses pour l’amélioration de leurs conditions salariales et ont arraché au pouvoir de la refondation des engagements que le pouvoir Ouattara veut  remettre en cause, etc.

Comme vous pouvez convenir avec nous, beaucoup de vos problèmes persistent. Pendant ce temps, le pouvoir ne  semble se préoccuper que de votre acceptation d’une trêve sociale. Les contractuels sont menacés de renvoi s’ils revendiquent.

Vous savez que quiconque,  que vous êtes le cœur du système éducatif. Toute réforme de ce système doit être avant tout votre œuvre.  Vous avez consenti assez de sacrifices qui doivent être reconnus et récompensés. Sans détour, poser vos problèmes en liaison avec les parents d’élèves et les élèves ; débarrassez- vous des chefs syndicalistes corrompus, serviteurs du pouvoir Ouattara.

 

A tous les partenaires de l’école ivoirienne ! Au peuple de Côte d’Ivoire !

L’école ivoirienne est malade, très malade. Le parti communiste révolutionnaire de Côte d’Ivoire estime que les remèdes apportés par le pouvoir Ouattara ne peuvent pas la guérir. Il faut donc que tous, nous nous retroussions les manches pour poser les vrais diagnostics de cette maladie et engager les luttes qu’il faut. Pour notre part, nous sommes disposés à soutenir toutes luttes allant dans le sens de faire de l’école ivoirienne, une école, laïque, publique, moderne, ouverte à tous les enfants de ce pays.   

 

 

Abidjan le 17 octobre 2012

 

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 14:46

Le 11 avril 2011 n’a finalement pas marqué la fin des affrontements armés entre les factions de hauts-bourgeois pour la direction de l’Etat néocolonial sous l’œil vigilance des puissances impérialistes avec l’omniprésence de l’armée française. Les tenants du pouvoir d’Etat ont dénoncé récemment une tentative de coup d’Etat avec l’arrestation d’un dignitaire de l’ancien pouvoir en la personne de LIDA KOUASSI Moïse. Les preuves de la planification de ce coup d’Etat sont toujours attendues. Il est impératif qu’elles soient fournies sinon le peuple retiendra que les mauvaises pratiques du passé perdurent. La nécessaire lutte contre le putschisme et le terrorisme ne doit plus servir de prétexte pour bâillonner le peuple, pour le priver de ses libertés fondamentales. Actuellement, l’on constate que les partisans du pouvoir déchu sont en colère, que certains d’entre eux sont en exil et ont du mal à prendre acte du fait que le pouvoir a changé de mains ; de condamnables attaques meurtrières se produisent à la frontière ouest du pays ; d’innocentes personnes, en général de paisibles paysans et des soldats en sont les victimes. Il est de la responsabilité de l’Etat de faire davantage d’efforts pour protéger les frontières et les populations des zones à risque. Cependant, les lâches attaques à l’ouest ne constituent pas des preuves de coups d’Etat, encore moins les éclats de voix des partisans de l’ancien président qui expriment leur colère.

Le ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko a rendu compte le mardi 12 juin 2012 des résultats du travail de son département qui ont, selon lui, abouti à la découverte d’un « complot contre la sûreté de l’Etat » et qui impliquerait des civils et des militaires. Les « preuves » brandies par le ministre ont toutefois besoin d’être étayées à travers des débats contradictoires avec une défense adéquate des accusés. En la matière, aucune personne avisée ne peut prendre pour argent comptant des déclarations du gouvernement même « corroborées » par les propos des accusés aux mains de la police.

Des déclarations faites par le ministre de l’intérieur sur le plateau de la télévision nationale ce 12 juin 2012, l’un des aspects dignes d’attention concerne l’assertion selon laquelle les accusés « projetaient de réveiller les réseaux sociaux, c’est-à-dire les syndicats ». C’est là un dangereux amalgame entre un projet d’atteinte à la sûreté de l’Etat et les mouvements sociaux. Le ministre a ainsi profité de l’occasion de son passage à la télévision pour ouvrir la perspective de menaces et de probables attaques contre les libertés politiques et associatives. Au niveau politique, il a évoqué l’hypothèse de la dissolution du Front populaire ivoirien (FPI) en faisant un parallèle inapproprié avec ce qui s’est passé dans la Tunisie révolutionnaire, encore que rien ne dit que cette décision tunisienne de dissolution du parti de Ben Ali soit judicieuse ; au niveau des libertés associatives en général, il a proféré des menaces qui augurent un bâillonnement des organisations syndicales et associatives diverses. Une éventuelle dissolution du FPI serait le point de départ de la remise en cause du multipartisme et du retour au parti unique. L’assimilation des mouvements sociaux, syndicaux en particulier à des actions de déstabilisation constitue un pas vers la remise en cause du droit d’organisation et de manifestation en général.

Ces menaces du ministre de l’intérieur sont totalement inacceptables et doivent être rejetées avec vigueur par toutes les forces démocratiques et révolutionnaires. Les partis politiques, les syndicats et toutes les organisations de la société civile sont des acquis inaliénables de la lutte du peuple ivoirien auxquels personne, pour quelque raison que ce soit ne doit s’aviser à porter atteinte. Un parti unique ne peut plus être accepté par le peuple ivoirien. Les responsabilités individuelles de tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles ces dernières années, en particulier des responsables de l’ancien pouvoir, ne peuvent justifier des atteintes aux acquis démocratiques. Dans ce sens, l’arrestation et la détention de Martial Yavo, président par intérim du Congrès Panafricain de la Jeunesse Patriotique (COJEP) qui s’apprêtait à organiser un congrès de son association constitue une atteinte à la liberté associative.

Concernant le cas particulier des syndicats, ces organisations conduisent les luttes des travailleurs pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail quel que soit le pouvoir en place. Le pouvoir d’Etat étant une continuité, les promesses faites à de nombreuses corporations par le pouvoir Gbagbo sont opposables à l’actuel pouvoir qui est tenu de les respecter. S’il veut se délier de cette responsabilité, il a l’obligation de le dire clairement plutôt que d’envisager des sanctions administratives contre des organisations démocratiques.

Ainsi donc, la liberté semble gêner les tenants du pouvoir ; les atteintes aux libertés sont de plus en plus nombreuses. Par exemple, une consigne ferme du gouvernement interdit désormais à la télévision d’Etat de couvrir les manifestations des « associations critiques » contre le pouvoir. Un autre exemple est celui de ce  responsable d’association de défense des victimes des déchets toxiques. En effet, l’interpellation le 06 juin 2012 de Charles Koffi Hanon, président du réseau national de défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (Renadvidet-CI) et sa détention au motif qu’il aurait porté des « fausses accusations » contre des personnes mêlées à cette salle affaire de déversement de déchets toxiques à Abidjan en août 2006 relèvent simplement d’un abus de pouvoir. Dans le cas d’espèce, en dehors d’une plainte des personnes visées par ces accusations et de procès réguliers, il n’y a pas lieu d’invoquer des fausses accusations passibles de peines privatives de liberté.

Un danger se profile donc à l’horizon qu’il faut absolument conjurer. Les prétextes tendant à faire croire que l’usage de la liberté empêche les gouvernants de travailler a été tellement ressassé ces dernières années que plus personne ne doit se laisser abuser. Les promesses mirobolantes de « faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent dans 8 ans » conjuguées avec le bâillonnement des libertés ne sont que des écrans de fumée derrière lesquels le pillage des deniers publics et de toutes les ressources économiques va s’organiser dans la durée. A preuve, regardez un peu les chaussées réparées il y a moins d’un an dans lesquelles les crevasses réapparaissent déjà. C’est à coup sûr le signe que la corruption continue de gangréner l’appareil d’Etat et que les ouvrages sont réceptionnés sans les nécessaires contrôles en dépit des discours sur la rigueur dans la gestion des affaires de l’Etat.

 Le peuple a lutté pour les libertés et doit veiller à leur préservation comme à la prunelle de ses yeux. Autrement les efforts de lutte pour la démocratie ces 20 dernières années seront réduits à néant avec le renforcement d’un pouvoir dictatorial pro impérialiste.

Le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire lance un appel pressant, à tous les démocrates, aux organisations de travailleurs, de paysans, d’artisans, de femmes, de jeunes, de la société civile, à renforcer leurs liens de lutte afin de faire barrage au danger de bâillonnement des libertés qui se profile à l’horizon.

                                                           Fait à Abidjan, le 27 juin 2012.

                                               Le Parti  Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 14:44

Le peuple vit difficilement, c’est le moins que l’on puisse dire et personne ne le conteste d’ailleurs. Mais curieusement, en dehors des effets d’annonce tel le rappel de la création d’un million d’emplois dans 5 ans, les actions concrètes se font attendre. L’amélioration des conditions de vie de la majorité des Ivoiriens ne semble pas être au programme des partis membres de la coalition au pouvoir. Les promesses de gestion rigoureuse de la chose publique sont oubliées, à savoir : (i) la déclaration des biens du président de la république, des ministres et autres hauts fonctionnaires ; (ii) la formation d’un gouvernement réduit et peu coûteux de 25 membres ; la lutte contre les hausses des prix ; (iii) la création d’emplois, notamment pour les jeunes ; etc.

Les tenants du pouvoir ont soigneusement évité la déclaration de leurs biens ; les conditions initiales sont ainsi réunies pour que de nouveaux milliardaires naissent grâce à l’argent public. La promesse du candidat Ouattara de ne former qu’un gouvernement de 25 ministres est totalement oubliée. Le président Ouattara justifie un gouvernement de 39 ministres par le fait qu’il y aurait beaucoup de travail à faire, un argument qui ne peut convaincre car il est à connotation essentiellement laxiste. Avec un souci d’efficacité et d’économie une quantité de travail exécutée par 10 équipes peut valablement l’être par un nombre d’équipes nettement plus réduit.

Dans leur humour caustique, les Ivoiriens estimaient qu’il s’agissait d’un « gouvernement de remerciement » ; au sens où le président entendrait récompenser ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir ; un gouvernement transitoire en quelque sorte avant la mise en place du gouvernement de 25 ministres selon sa promesse initiale. Au grand dam des Ivoiriens le « gouvernement de remerciement » est devenu le gouvernement définitif.

Lorsque, le PDCI a évoqué les dysfonctionnements de son alliance avec le RDR et d’autres partis, certains s’attendaient à ce que ce parti suggère la réduction du fardeau que constitue l’équipe gouvernementale. Ce serait alors choisir la voie de la libération de ressources à consacrer à la satisfaction des besoins des travailleurs et des masses populaires. Une telle demande aurait été légitime ; car demander à des ministres notoirement affairistes de quitter le gouvernement pour s’occuper de leurs affaires ne leur ferait aucun mal. Mais la fronde du PDCI visait plutôt à demander une part plus importante pour ses membres dans le partage du gâteau. Le PDCI demande davantage de portefeuilles ministériels, de postes dans la haute administration, etc. Le PDCI reste ainsi égal à lui-même, c’est-à-dire un parti de grilleurs d’arachides. La revendication d’un meilleur découpage électoral également formulée par le PDCI apparait ainsi comme un cache sexe. En effet, les élections législatives, de loin plus importantes que les élections régionales et municipales, se sont tenues sur le découpage actuel avec l’accord du PDCI et des autres alliés. Dans ces conditions, une réclamation sérieuse d’un nouveau découpage électoral ne peut concerner que les élections législatives, régionales et municipales de 2015. Il ne sert à rien d’offrir tout le pouvoir national à un seul parti et de chicaner sur les pouvoirs locaux.

Il y a donc deux types de problèmes dans notre pays. Le peuple a ses problèmes de liberté, de démocratie, de conditions de vie et de sécurité. La coalition au pouvoir a ses problèmes de répartition de postes ministériels et dans la haute administration et de partage des ressources du budget national pour se récompenser mutuellement.

Le peuple cherche sa voie pour mieux s’organiser, se faire entendre et préparer les conditions du pouvoir pour lui-même. Il souffre des injustices de toutes sortes, de la hausse continue des prix alors que les salaires et autres revenus n’augmentent pas. Plus grave, les salaires subissent des réductions suite aux augmentations des cotisations à la charge des salariés aux caisses de retraite secteur public (CGRAE) et secteur privé (CNPS). Il appréhende avec inquiétude la rentrée universitaire de septembre 2012 qui s’annonce difficile avec (i) l’augmentation des frais d’inscription de 6000 à 50000 FCFA, soit 733,33% d’augmentation ; (ii) l’ouverture de deux (2) sites d’hébergement pour étudiants sur quinze (15) à Abidjan. C’est dire que seuls les enfants de parents disposant de revenus élevés pourront désormais faire des études supérieures. La position du Ministre de l’enseignement supérieur est sans équivoque à ce sujet ; il prend ses décisions en fonction des seuls enfants dont les parents paient des millions pour les scolariser dans les écoles privées huppées. Avec le pouvoir actuel, l’enseignement supérieur va cesser d’être démocratique pour devenir un enseignement pour riches.

Les difficultés sur le plan social se manifestent aussi par la mise au chômage de plus d’un millier de travailleurs de la Société des Transports Abidjanais (SOTRA) sans le paiement de leurs droits. Pourtant cette entreprise publique n’a pas déposé son bilan, mais elle a licencié des travailleurs depuis fin mars 2012 et a attendu que les intéressés descendent dans la rue le vendredi 8 juin avant de publier un communiqué indiquant que les droits légaux seront payés à compter de ce vendredi 8 juin (Cf. Fraternité Matin du 8 juin 2012, page 8). Il n’est même pas fait mention de la date d’application des mesures d’accompagnement qui sont pourtant dues aux personnes licenciées.

Quant à la situation politique générale, elle est marquée par des événements tels que des attaques armées notamment à l’ouest du pays, des arrestations de certains membres du pouvoir Gbagbo, le dernier cas en date étant celui de Lida Kouassi Moïse, l’ancien ministre de la défense de Laurent Gbagbo. Concernant ces événements, le PCRCI souhaite qu’il y ait la transparence. Le gouvernement doit pouvoir dire dans les meilleurs délais si les attaques armées ont des mobiles politiques et lesquels ou s’il s’agit d’actes de banditisme. La seule évocation de manœuvres de déstabilisation ne suffit pas et peut aboutir à de dangereuses manipulations. Des attaques de bandit peuvent être déstabilisatrices comme des attaques pour des mobiles politiques. Mais les deux types d’actes ne peuvent être traités de la même façon. Quant aux arrestations des membres de l’ancien pouvoir, le PCRCI attend que des procédures régulières soient annoncées et mises en œuvre, que des informations suffisantes soient disponibles avant de se prononcer.

Face aux nombreux problèmes actuels et prévisibles, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire invite les travailleurs et les peuples à parfaire leurs organisations de lutte pour défendre leurs intérêts que personne d’autre ne pourra faire à leur place. A titre d’exemple, il a fallu que les travailleurs licenciés de la SOTRA descendent dans la rue pour que les dirigeants de cette société pensent à sortir un communiqué relatif à la promesse de payer. Or des personnes licenciées devraient sortir de l’entreprise avec leurs chèques en poche.

Le changement politique de 2011 n’a pas amélioré la considération que les dirigeants du pays ont pour les travailleurs et le peuple en général. L’appel que nous avons lancé après les élections législatives de décembre 2011 demeure alors d’une brulante actualité. Cet appel concerne les dispositions à prendre en vue de se joindre au PCRCI pour le triomphe de la révolution et le bonheur du peuple.  

                                                                               Fait à Abidjan, le 13 juin 2012.

                                                               Le Parti  Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 14:42

Chers camarades et amis jeunes étudiants et scolaires,

 

Depuis 1990, les jeunes étudiants et élèves de notre pays connaissent un éveil exceptionnel à la politique. Leur engagement est à toute épreuve ; ils ont souvent posé des actes qui ont contribué à faire avancer la cause des peuples de notre pays. Parfois, ils se sont égarés sur des voies sans issues conseillées par certains courants politiques. C’est, à grands traits, le bilan qu’il est possible de faire après plus d’une vingtaine d’années d’engagement politique actif de la jeunesse ivoirienne.

La jeunesse a donc déjà beaucoup donné pour poser les bases de l’évolution du pays. Mais, à y regarder de près, ce qui a été fait n’est qu’une goutte d’eau par rapport à ce qui reste à faire. Depuis 1990, les thèmes majeurs entonnés étaient la démocratisation de la Côte d’Ivoire, l’érection d’un Etat de droit, toute chose nécessitant un peuple souverain dans un pays souverain ; c’est-à-dire, un peuple qui décide de son propre destin. Chemin faisant, certains courants politiques se sont évertués à limiter le contenu des mots d’ordre en faveur de la libération au simple multipartisme avec l’espoir d’une alternance périodique du pouvoir par la voie des urnes. Cet espoir était largement partagé dans toute l’Afrique. Mais aujourd’hui, même les plus optimistes ne croient plus à l’alternance du pouvoir par les urnes, du moins pas avant l’accomplissement de la révolution sociale dans les pays africains. Regardons les choses avec un peu plus de sérénité. La Côte d’Ivoire a connu deux élections présidentielles calamiteuses en l’espace de dix ans, en 2000 et en 2010. Le verdicte des urnes n’a pas suffi à décider de l’issue de la dernière élection présidentielle. Les vainqueurs ont dû recourir à l’armée impérialiste française pour les installer. Le Mali présenté comme un « modèle de démocratie » vient de succomber en ce 21 mars 2012 à un coup d’Etat militaire. La situation est précaire dans l’écrasante majorité des pays africains.

Il est certain que la jeunesse ivoirienne ne peut pas avoir déployé autant d’effort, s’être engagé au point où il l’a fait, pour se contenter d’élections marquées par les tricheries, les achats de consciences ponctués par des interventions des puissances extérieures pour départager les protagonistes. Il y a donc nécessité de réexaminer les objectifs et les moyens de l’engagement politique de la jeunesse ivoirienne. Pour ce faire, la jeunesse doit comprendre  un certain nombre de choses, qui peuvent être énoncées comme suit : (i) tant que l’engagement politique de la jeunesse n’aura pas pour but d’élever son niveau idéologique et politique et de contribuer à élever celui du peuple dans son ensemble, ses efforts seront vains ; (ii) tant que le danger de la domination extérieure, notamment, la présence militaire française, ne sera pas pointée du doigt et dénoncée comme cela se doit, la volonté populaire ne pourra point s’exprimer ; (iii) la nécessaire transformation révolutionnaire de la Côte d’Ivoire dépend d’une connaissance profonde des réalités sociales et économiques de ce pays, connaissance dépendant de la maîtrise de la science marxiste-léniniste.

Pour comprendre ces différents éléments indiqués, le creuset qui s’offre à la jeunesse estudiantine et scolaire, c’est l’Union des étudiants et élèves communistes (UEEC), démembrement de la JCOCI, encadrée par le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire. Ce creuset permet aux jeunes d’échapper aux tromperies et à la démagogie des politiciens qui les transforment en miliciens pour la défense de leurs milliards de FCFA volés au peuple. Il leur permet de se détourner des politiciens qui entreprennent de les exclure de la politique après les avoir utilisé comme chairs à canon pour se hisser au pouvoir.

L’Union des Etudiants et Elèves Communistes offre le moyen le plus sûr de la formation politique des étudiants et des scolaires, le moyen qui permettra aux jeunes  de déployer leur énergie en connaissance de cause et de la mettre réellement au service de la libération du peuple ivoirien. La Jeunesse communiste de Côte d’Ivoire lance alors un appel pressant à toute la jeunesse estudiantine et scolaire à rejoindre en masse l’UEEC afin qu’elle se mette au service de la cause de cette libération.

 

Le Bureau Politique de la JCOCI

                                

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 14:34

La jeunesse communiste de Côte d’Ivoire (JCOCI) milite, entre autres, pour que la jeunesse ivoirienne ait une claire conscience du nécessaire combat révolutionnaire pour la libération des peuples de la Côte d’Ivoire, condition de sa propre libération. La JCOCI rassemble la jeunesse ivoirienne dans toutes ses composantes, dans toute sa diversité, ouvrière, paysanne, artisane, estudiantine, scolaire et populaire.

Le présent organe dénommé Clarté et qui sera désormais publié périodiquement, par la JCOCI, au moins une fois par trimestre, se veut ainsi un outil d’information et de formation à la disposition de toute la jeunesse. Celle-ci sera régulièrement informée, formée et rassemblée autour de ses préoccupations, pour réfléchir et agir en vue de trouver les solutions aux problèmes qui l’assaillent.

Clarté est également et avant tout, l’expression de la conviction des jeunes communistes que les solutions aux problèmes nationaux, politiques, économiques et sociaux de ce pays sont contenues dans le marxisme-léninisme, théorie humaniste et révolutionnaire par excellence. La contribution de la jeunesse à la résolution de ces problèmes et donc à la résolution de ses propres problèmes passe par son adhésion pleine et entière au marxisme-léninisme, théorie de la libération nationale et sociale, le ferment de la décolonisation de la Côte d’Ivoire, et de tous les pays anciennement asservis par l’impérialisme colonialiste. La pertinence du marxisme-léninisme est attestée par l’histoire depuis la fin du XIXème siècle et s’avère aujourd’hui être la seule arme efficace contre le néocolonialisme, notamment français, dans notre pays et ailleurs.

Nul ne peut nier la contribution décisive du marxisme-léninisme à l’affranchissement de centaines de millions de femmes et d’hommes de l’exploitation barbare et de l’oppression des classes possédantes, de l’oppression féodale et capitaliste partout dans le monde. Les peuples de Côte d’Ivoire et la jeunesse de ce pays ont décidé de s’armer de cette théorie en vue de leur émancipation. En effet, depuis des années déjà, le parti communiste révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) conduit la lutte des peuples de la Côte d’Ivoire contre l’oppression capitaliste-impérialiste internationale en particulier française et de la bourgeoisie bureaucratique. La JCOCI représente l’avenir de ce combat et doit pour cela se mettre à la tête de la jeunesse dans toutes ses composantes. Clarté est donc l’organe d’expression, d’organisation et de combat de toutes les composantes de la jeunesse. Son présent numéro inaugural est principalement consacré à la jeunesse estudiantine et scolaire car celle-ci a créé une structure communiste dénommée l’Union des Etudiants et Elèves Communistes (UEEC), un démembrement de la JCOCI.

Les élèves et étudiants communistes regroupés au sein de l’UNION des ETUDIANTS et ELEVES COMMUNISTES (UEEC) se donnent la tâche de propager le Marxisme Léninisme dans leur milieu, d’encadrer, d’organiser les étudiants et élèves afin qu’ils prennent leur place dans la lutte de libération nationale et sociale. L’UEEC jouera également un rôle déterminant dans le combat pour la défense des libertés démocratiques dans le milieu universitaire et scolaire ainsi que pour le bien-être des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire. Dans ce sens, l’UEEC apportera son appui à toutes les organisations estudiantines et scolaires engagées dans la défense des intérêts matériels, moraux et académiques de l’ensemble des étudiants et élèves.

Vive l’UEEC pour le renforcement de la JCOCI condition de la participation déterminante de la jeunesse à la révolution en Côte d’Ivoire.

 

Le Bureau Politique de la JCOCI

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 22:04

COMMUNIQUE

 

Toute immixion extérieure au Mali ne fera qu’empirer la situation

 

Un groupe de militaires maliens dirigé par le capitaine Amadou Haya SANOGO a décidé le jeudi 22 mars 2012 de perpétrer un coup d’Etat et de déposer le président Amadou Toumani TOURE.  Ces militaires putschistes reprochent au pouvoir de ce dernier son « incapacité notoire à gérer la crise qui sévit au nord du Mali (…) l’inaction du gouvernement à doter de moyens adéquats les forces armées et de sécurité pour accomplir leurs missions de défense de l’intégrité du territoire national ». Ils dénoncent ainsi la gestion des problèmes posés dans le nord Mali par la rébellion touareg du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) qui prétend lutter pour créer un Etat indépendant par la sécession d’une partie du territoire malien. Le président Amadou Toumani TOURE s’était engagé à discuter avec la rébellion pour parvenir à une solution. La junte militaire semble proposer la même approche. Le prétexte de l’inaction du gouvernement du président TOURE face à la rébellion n’est donc pas le vrai mobile du putsch.

Les putschistes dénoncent également la gestion des 10 années de pouvoir du président TOURE qui aurait été laxiste à tout point de vue. Tout compte fait, les putschistes ne peuvent fournir une justification convaincante à leur action.

Le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) sait par son expérience, surtout celle de ces 10 dernières années en Côte d’Ivoire, que l’irruption des militaires sur la scène politique ne résout rien, sinon qu’elle en rajoute aux problèmes existant. Il ne peut, de ce fait, croire un seul mot des promesses du comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE). Notre conviction est que seul le peuple et  les partis politiques maliens sont à même de résoudre les nombreux problèmes que connaît le Mali y compris celui de la rébellion Touareg du MNLA.

Alors, le PCRCI condamne ce coup d’Etat ainsi que toutes les initiatives extérieures visant non pas à aider le peuple malien à trouver des solutions à ses problèmes mais à lui imposer des souffrances supplémentaires. Dans ce sens, le train de mesures arrêtées par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sous l’impulsion du président ivoirien, Alassane Ouattara ne sont pas opportunes. L’ultimatum donné pour 72 heures à la junte pour rendre le pouvoir sous peine d’un blocus économique, politique et diplomatique décidé le jeudi 29 mars 2012 à Abidjan est de ce point de vue inacceptable. Partout où ces sanctions ont été adoptées, ce sont les peuples qui ont toujours souffert. La junte au pouvoir à Bamako ne sentira nullement les effets de ces mesures.

Voilà pourquoi, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire exige que les autorités de la CEDEAO renoncent à ces mesures afin de permettre aux partis politiques maliens de trouver les solutions qui préservent la dignité et la souveraineté du peuple malien.

 

                                                           Fait à Abidjan, le 3 avril 2012.

                                               Le Parti  Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 21:41

EDITORIAL :Les tendances actuelles de la politique du pouvoir Ouattara et les tâches du prolétariat, des masses populaires et des peuples de Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire, notre pays a connu en 2011 une guerre civile réactionnaire qui marquera encore longtemps l’esprit des ivoiriens. D’un côté, les houphouétistes, fortement appuyés et aidés par l’armée impérialiste française, ont défait les refondateurs qui tentaient de s’accrocher par la force à un pouvoir qu’ils avaient perdu après les élections présidentielles de novembre 2010. Le dénouement de cette crise postélectorale est le transfert depuis le 11 avril 2011 date de la chute de Gbagbo Laurent, du pouvoir  des mains d’un clan de hauts bourgeois, les refondateurs, aux mains d’un autre clan, les houphouétistes. Quelle est la situation politique, économique et sociale des 11 mois d’exercice du pouvoir Ouattara? Quelles sont les grandes tendances de sa politique ?

On peut noter au plan politique une tendance à la restriction des libertés, une aggravation de la soumission du pouvoir à l’impérialisme français, mais aussi une insécurité permanente. Au plan économique, il ressort que les efforts de reconstruction sont dépendants de l’accession de la Côte d’Ivoire au point d’achèvement de l’initiative PPTE.

Le manque de liberté, la soumission accrue à l’impérialisme, la persistance de l’insécurité et de la misère sont les traits saillants de la politique de Ouattara, qui appellent du coup les peuples à qui l’on a promis plus de liberté, de démocratie et de bien être social, à de nouvelles batailles en vue d’un vrai changement qui ne peut être que l’œuvre des peuples eux-mêmes. La Rédaction

 

 

Sous Ouattara, les libertés individuelles, syndicales et politiques sont compromises comme au temps de la refondation. Par Kobé Padré

Les peuples de Côte d’Ivoire ont imposé en 1990 à l’autocratie houphouétiste l’instauration des libertés fondamentales, celles de penser et de s’organiser librement en dehors du parti unique. Mais ce fut une demi victoire; en effet, le pouvoir politique est resté encore dans les mains des houphouétistes jusqu’en 1 999 ; cette situation leur a permis de restreindre à nouveau les libertés conquises, de traquer les démocrates et de réprimer toute contestation dans le secret espoir de revenir au parti unique. Le coup d’état de décembre 1 999 par une frange de l’armée, a résonné pour beaucoup d’ivoiriens comme la fin du despotisme. Mais, malgré l’effervescence populaire, les communistes avaient dénoncé ce coup d’Etat et mis en garde les peuples contre cette manière cavalière d’hypothéquer les luttes populaires pour un vrai changement. La suite, on la connait. Aux mains des putschistes, la Côte d’ivoire a reculé de 10 ans. C’est dans cette atmosphère délétère, que les refondateurs ont officiellement remplacé les houphouétistes à la tête de l’Etat néocolonial en 2 000, après des élections qualifiées de calamiteuses par les gagnants eux-mêmes. Une bonne partie des peuples  a mis tout son espoir sur les refondateurs. Mais, comme se comportent tous les hauts bourgeois  pour conserver à tout prix le pouvoir contre les masses populaires ou contre les autres clans de hauts bourgeois, les refondateurs mirent en place une politique répressive et de privation des libertés fondamentales. Ils créèrent ainsi les germes de leur propre chute. Des ivoiriens se sont alors appuyés sur ces frustrations et répressions pour tenter un coup de force le 19 septembre 2002 et abattre le pouvoir des refondateurs. Ce coup d’Etat du 19 septembre 2002, mué en une rébellion soutenue par l’impérialisme français et ses pions en Afrique a  plongé la Côte d’Ivoire dans une crise depuis 10 ans. Pendant ces dix dernières années les ivoiriens ont souffert de l’absence de liberté à l’école, dans les usines, dans les champs, dans les quartiers, dans les villages. C’est sur cette base qu’une bonne partie des ivoiriens a  offert sa poitrine pour une Côte d’Ivoire de liberté, en s’associant à la lutte contre les refondateurs.

Avec la chute de ces derniers et le changement politique intervenu à la tête de l’Etat, au plan des libertés c’est un sentiment de déception qui anime bon nombre d’ivoiriens. L’on note avec amertume une tendance à la restriction des libertés individuelles, syndicales et politiques. Examinons quelques faits et gestes du pouvoir Ouattara qui attestent ces tendances.

Le premier fait à mettre en exergue est l’arrêté anticonstitutionnel du ministre de l’éducation nationale, Kandia Camara. Sous prétexte de lutter contre l’immixtion de la politique à l’école, cet arrêté interdit de fait aux élèves toute activité associative libre. Les seules organisations qu’il autorise sont les comités d’élèves par établissement ; seuls les élèves ayant obtenu plus de 12 de moyenne annuelle sont autorisés à diriger de tels comités. Comme on le voit, Alassane Ouattara, qui a été porté au pouvoir par un électorat qui comprend des jeunes de 18 ans comme le stipule le code électoral, alors que son parti,  le RDR a une organisation scolaire et estudiantine, le MEERCI (Mouvement des Elèves et Etudiants Républicains de Côte d’Ivoire), décide d’interdire le militantisme politique et syndical à l’école. En réalité, le souci premier de ce pouvoir est de museler le mouvement estudiantin et de l’embrigader dans une organisation à sa solde qui aura pour mission d’agir comme le défunt MEECI (Mouvement des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire, section du PDCI RDA en milieu estudiantin) ou comme la FESCI, (Fédération des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire, transformée à partir de 2000, en milice au service du pouvoir FPI).

Quelle est la situation des libertés pour les partis politiques ? A Koumassi, à Port Bouet, à yopougon, des attaques et des agressions en règle ont été organisées contre les meetings du FPI par des militants RDR qui n’ont jamais été arrêtés par les forces de l’ordre et pour cause. Chaque  fois, les scénarios sont les mêmes et les justificatifs produits par la presse proche du gouvernement Ouattara/Soro sont aussi les mêmes. Après multiples tractations, une autorisation est accordée aux organisateurs, autorisation accompagnée de « sages conseils » du ministre de l’intérieur qui exhorte les organisateurs à sursoir à ces manifestations pour raison de sécurité. Le jour de la manifestation, des «individus non identifiés» agressent, blessent tous ceux qui s’aventurent dans les parages, aux yeux et à la barbe des forces de l’ordre. C’est alors la consternation du côté des refondateurs ; du côté des républicains, on accuse les organisateurs d’être des provocateurs, car, au cours de ces manifestations, disent-ils, au lieu de demander pardon aux peuples de Côte d’Ivoire pour les crimes commis, les refondateurs narguent les victimes et osent insulter le président de la république. De telles scènes ne peuvent se produire que dans des pays où l’on refuse la liberté d’expression la plus élémentaire. Si pour de simples meetings, des groupes organisés, semblables aux milices tristement célèbres de la galaxie patriotique, agressent, blessent et tuent, qu’adviendront des manifestations de rue contre le pouvoir?  

Cette tendance à agresser les opposants politiques se trouve renforcée par les exactions à répétition, perpétrées par des éléments des forces républicaines (FRCI) sur les populations qui refusent de se faire racketter ou celles qui osent afficher une opinion politique contraire à celle du pouvoir. Ces faits sont une négation du droit à la libre expression des idées, un abus de pouvoir de la part de ces éléments en armes. 

La restriction des libertés telle qu’observée et décrite ci-dessus fait reculer la Côte d’Ivoire ; cette restriction indique que les pratiques du pouvoir de la refondation demeurent vivaces et fait aussi penser aux périodes du parti unique. Les critiques et récriminations contre ces dérives répressives n’émeuvent pas le pouvoir actuel, sûr qu’il est de sa force de répression et de sa force de propagande pour transformer les agressions en légitime défense de la république et des hommes qui l’incarnent. C’est un défi lancé à la conscience démocratique par le pouvoir Ouattara. Il est urgent que ce défi soit relevé par les intellectuels démocrates, les ouvriers et les paysans, les élèves et étudiants, les hommes épris de liberté et de démocratie. Alors, comme en 1990, reprenons le chemin de la lutte pour les libertés politiques et syndicales, pour la défense des droits humains, pour la défense de la république. Kobé Padré

 

L’insécurité permanente en Côte d’Ivoire entrave la liberté politique, la liberté de produire et alimente les affrontements entre les communautés : Par Andorti l’aigle

 

La question de la sécurité est d’une importance capitale dans une société de droit. Elle l’est encore plus pour des populations qui viennent de vivre le traumatisme de la guerre postélectorale. Il faut noter qu’il y a encore plus de 6 000 réfugiés à Duékoué, plusieurs milliers au Libéria, en Guinée, au Ghana, au Burkina, au Bénin, au Togo, en Europe. Ces personnes refusent de rentrer en Côte d’Ivoire ou de retourner dans leurs villages à cause disent-elles de l’insécurité. Ces personnes ont abandonné champs et emplois, familles et foyers et vivent dans une grande précarité sociale. Même si certaines (une infime minorité) sont des miliciens qui ont participé à des pogroms et ont peur de se retrouver face à la justice, la grande majorité de ces personnes a réellement peur du climat d’insécurité qui règne. Entre les attaques des bandits, les traques des miliciens, les attaques des miliciens et les exactions d’éléments véreux des FRCI, la population ne sait à quel saint se vouer. 

La question de l’insécurité doit être abordée sous tous les angles. D’abord, il faut distinguer l’insécurité du fait des bandits, de l’insécurité du fait des agissements d’éléments «indélicats» FRCI.

L’insécurité du fait des bandits n’a pas baissé. Sortis de prison et reconvertis en FRCI, ces bandits ont écumé les populations pendant la guerre postélectorale. Depuis le début de la restructuration de l’armée, les éléments non éligibles, se servent des armes en leur possession pour voler, braquer sur les routes, attaquer les maisons et les entreprises. Ils sont d’autant plus à l’aise qu’ils ont reçu un minimum de formation militaire qui leur permet d’en imposer aux paisibles populations et même d’affronter les forces armées régulières. En outre, certains sont encore camouflés au sein des FRCI et donnent des renseignements précieux sur les positions des militaires et sur leurs cibles. 

Interpellé sur la gravité de cette situation, le pouvoir Ouattara se défend en brandissant la courbe de l’insécurité qui va selon lui décroissant depuis le 11 avril 2011. SORO, alors premier ministre ne cessait de répéter qu’au Rwanda, il a fallu 17 ans pour arriver à juguler l’insécurité. Mais le fait est que les ivoiriens dans leur majorité estime que l’insécurité reste à un niveau encore très élevé, les attaques de plus en plus bien organisées et meurtrières, de plus en plus étalées sur tout le territoire national. Les paysans ont peur d’être attaqués dans les brousses. Les foyers et les entreprises en ville qui étaient épargnées sont maintenant régulièrement visités par ces malfrats. La question de fond est que les populations ne voient pas les fameux plans de sécurisation en œuvre.

L’autre volet de l’insécurité concerne les agissements des éléments des FRCI. A Divo, à Abengourou, à Ara, à Vavoua, à Sinfra, à Dabou, à Duékoué, à Man, à Séguela, à Bouaké, un peu partout dans toute la Côte d’Ivoire, l’on assiste à des affrontements entre les populations et les FRCI. Malgré les déclarations de Ouattara sur l’encasernement des militaires ou sur sa volonté d’extraire « les brebis galeuses » de leurs rangs, globalement, les forces de sécurité actuelles ne sont pas bien vues au sein de la population que ce soit au nord, au sud, au centre ou à l’ouest. Le pouvoir Ouattara n’a pas encore réussi à faire accepter les FRCI dans certaines régions et dans certaines communautés comme la force de l’ordre au service de toute la population. Lorsque des éléments FRCI considérés comme des forces d’occupation s’adonnent à des exactions, à des rackets, l’on assiste en conséquence à des affrontements avec les populations concernées. Il arrive que ces affrontements qui portent en eux les germes de la crise post électorale, débouchent sur des affrontements intercommunautaires, tribalistes et ou religieux.

Il faut également noter que les affrontements entre les FRCI et la population sont suite à des traques de mercenaires, traques considérées par les refondateurs comme des atteintes à la liberté et aux droits humains. Ces traques sont indispensables pour rendre justice aux victimes de la crise postélectorale. Elles doivent être complétées par l’arrestation de tous ceux qui ont commis des crimes politiques et économiques depuis 2002.

Enfin, la presse des houphouétistes rapporte que dans certaines régions particulièrement à l’ouest, à la frontière libérienne, les mercenaires et autres miliciens attaquent les populations et les détachements militaires afin de créer les conditions pour un coup d’Etat militaire. Ces cas ont été signalés à  Taï, Dabou, Bonon. Vrais ou faux, les coups d’Etat ne sont pas la voie de libération des peuples. C’est plutôt la voie des petits bourgeois impatients qui n’ont pas confiance dans les masses populaires et qui veulent les utiliser pour se faufiler au pouvoir. C’est ce que l’ l’histoire récente de la Côte d’Ivoire nous a enseignés.

Dans tous les cas, la question de l’insécurité est préoccupante. Elle joue sur l’activité de production en particulier la production agricole et le petit commerce interurbain. Elle prolonge les plaies de la crise postélectorale : clivage entre les communautés, les religions. La reprise effective des anciens FDS dans leur fonction initiale d’agents de défense des frontières et d’agents de sécurité intérieure est retardée également. Le pouvoir Ouattara malgré les injonctions faites aux militaires pour l’encasernement des FRCI, malgré les moyens annoncés pour enrayer le grand banditisme, n’a pas réussi à faire reculer l’insécurité ; les ivoiriens sont inquiets et à juste titre; la baisse de l’insécurité brandie par le premier ministre et le ministre de l’intérieur ne rassure pas la grande majorité des citoyens. Du reste, il faut noter que l’insécurité s’est installée en Côte d’Ivoire depuis le début de la crise du système néocolonial dans les années 1980. Tous les pouvoirs successifs ont fait du surplace. La  crise généralisée du système capitaliste mondial avec ses guerres locales en Afrique (Libéria, Sierra Léone, Côte d’Ivoire, Lybie), avec la déstabilisation des pays comme la Guinée, le Mali ont accentué ce phénomène.

Alors, il convient de conclure que la solution à ce mal ne peut être trouvée que dans un système autre que le système néocolonial. L’insécurité ne peut trouver sa solution réelle et durable que par la mobilisation effective des forces de défense d’une nation souveraine, démocratique et moderne, conscientes de leur mission, avec  la participation des peuples (des communautés, des nationalités, de leurs chefs traditionnels), le tout sur une justice non corrompue ; cette politique sécuritaire ne peut pas être mise en place par un pouvoir de hauts bourgeois qui a peur de l’armement des masses populaires ; elle ne peut l’être que par le pouvoir des peuples. Andorti l’Aigle

 

Une reconstruction du tissu économique dépendante du PPTE et  pour laquelle, l’effort principal repose sur les travailleurs: par Mario le prolo

 

La crise aigüe du système néocolonial qui sévit depuis 10 ans en Côte d’Ivoire a été marquée par une destruction massive des unités de production. Dans la zone contrôlée par la rébellion, tout ou presque tout a été démantelé et vendu en pièces détachées. Le cheptel a servi à nourrir les soldats tandis que les forêts classées ont été décimées, les bois vendus aux trafiquants. Les mines d’or exploitées précédemment par des multinationales sont redevenues des exploitations artisanales. Les infrastructures routières n’ont pas connu d’entretien dix années durant. Dans la zone sud contrôlée par les refondateurs, ce fut la fermeture en masse des usines et magasins. Les infrastructures se sont également largement dégradées. Dans toute la Côte d’Ivoire, les activités économiques étaient au ralenti. Les pouvoirs au nord comme au sud ne se préoccupaient que de s’armer et se constituer des trésors de guerre. Le taux de croissance du PIB est demeuré négatif autour de (-4,5%) en moyenne de 203 à 2011. La situation était devenue catastrophique pour le capital financier international et pour les investisseurs nationaux qui ont presque tout perdu, surtout, dans la zone nord et centre. Les travailleurs du public et du privé ont été les plus gros perdants. Les enjeux des élections c’était entre autre la fin de la division de la Côte d’Ivoire en deux, la reprise des activités économiques, la reconstruction du tissu économique.

Aussitôt que quelques lueurs d’espoir pointaient à l’horizon avec les « accords de Ouagadougou », accords qui prévoyaient une sortie rapide de la crise par des élections au plus tard fin 2008, début 2009, le capital financier international avait imposé un programme pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE. La mise en œuvre de ce programme PPTE est reprise de plus belle. Ce programme rime avec des coupes drastiques dans les domaines sociaux : blocage des salaires et des embauches, dégraissage de la fonction publique, déréglementation des conditions de travail dans le privé et le public, abandon des investissements dans les domaines de la santé et de l’éducation, etc.  

Concrètement, les grands travaux de réhabilitation, de reconstruction ont commencé. De grands chantiers dans le domaine de l’électricité, de la recherche pétrolière des infrastructures sont en voie de démarrer pour selon les hauts bourgeois combler le retard accusé depuis 10 ans et pour remettre la Côte d’Ivoire sur la voie du développement. Le  dernier budget prévoit une croissance d’au moins 8% en 2012. Comme nos analyses le prévoyaient, la chute des refondateurs et la venue au pouvoir du RHDP permettra une embellie momentanée de l’économie parce que tout a été détruit et abandonné au nord comme au sud. Les puissances impérialistes ont là les moyens de relancer de gros investissements et de renforcer leur domination. Mais cette embellie va-t-elle profiter aux masses populaires ?

Pour l’instant, au plan social, on peut noter une aggravation de la misère en ville comme à la campagne. Le pouvoir d’achat a considérablement baissé du fait de la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité : riz, viande, poisson, gaz, médicaments, etc. Le manque de volonté  politique de réguler les prix au motif que nous sommes dans un pays libéral, l’insécurité dans le transport des marchandises, les rackets sur les routes, sont des freins à la baisse de ces prix.

La mise au chômage technique dans la plupart des sociétés d’Etat, les dégraissages dans les entreprises privées, les destructions du petit commerce au motif de la lutte contre l’insalubrité, ont augmenté sensiblement le nombre de chômeurs. Les salaires en général sont bloqués ou à la baisse. Le premier ministre lors de son entretien avec la presse le lundi 5 mars 2012, a félicité les syndicats jaunes qui appliquent la trêve sociale demandée par le pouvoir. Il faut que les entreprises sortent de la crise,  il faut attendre qu’elles s’enrichissent suffisamment pour penser ensuite aux travailleurs, tel est le crédo du pouvoir et du patronat. Les syndicats jaunes et le patronat viennent de se mettre d’accord sur un SMIG à 60 000 FCFA contre 36 000 précédemment. Cet accord non encore validé par le pouvoir ne peut pas avoir un impact significatif sur la vie des ouvriers tant les prix des denrées de première nécessité ainsi que les prix des loyers ont grimpé. Contrairement aux promesses électorales du candidat Ouattara qui faisait miroiter un volume de 200 000 d’emplois en un an, le pouvoir a décidé de geler tout recrutement à la fonction publique, alors que les besoins sont énormes dans les secteurs de la santé et  de l’éducation. Le recrutement des milliers de diplômés à l’éducation nationale pour un contrat de quatre mois est une manœuvre pour satisfaire les conditionnalités de l’initiative PPTE. Pour le pouvoir Ouattara, la création d’emplois est de la responsabilité du privé à qui il  faut accorder des conditions favorables de développement.

A la campagne, le gouvernement Ouattara a promis d’accroître et de stabiliser les revenus des paysans. Accroître les revenus, c’est supprimer les nombreux prélèvements qui alimentent les caisses noires mises à la disposition des innombrables organisations où patronnent copains et parents des gouvernants. Sur ce point, que ce soit dans la filière café-cacao, anacarde, hévéa ou palmier, on n’a enregistré aucun changement. Les structures des prix sont aussi opaques que sous Gbagbo. Les prélèvements sont restés les mêmes alors que des structures ont été supprimées. Stabiliser les revenus c’est sortir des prix calqués sur les cotations journalières en bourse des prix des matières premières ; c’est sortir du système des prix indicatifs qui fait la part belle aux acheteurs au détriment des paysans; c’est veiller au respect des prix fixés par le gouvernement, c’est sanctionner les acheteurs véreux qui grugent les paysans en achetant en dessous des prix officiels. Sur ce point également l’on constate que les choses n’ont pas changé. Certes, les prix du café et du cacao seront fixes pour la prochaine campagne (2012-2013) selon un communiqué du gouvernement. Mais, au cours de cette année (2011-2012), les acheteurs ont imposé 50% du prix officiel fixé par le gouvernement sans que les pouvoirs publics ne réagissent. L’anacarde s’achète à 150 francs le kg contre un prix officiel de 310 francs Cfa le kg ; le cacao s’achète à 500  francs Cfa le kg contre un prix officiel de 1 000 francs Cfa le kg. Une fois encore, c’est la théorie de la liberté des prix qui règne, théorie libérale au profit des monopoles capitalistes.

On peut donc dire que la reprise économique qui fait l’objet de tant de publicité, est tournée essentiellement pour l’instant vers la satisfaction des exigences des bailleurs de fonds internationaux et des intérêts des monopoles impérialistes agissant en Cote d’Ivoire. Cette embellie crée des illusions au sein des masses populaires mais les retombées au plan social seront faibles. La seule solution pour les ouvriers, les paysans et les autres travailleurs  est la reprise des luttes avec fermeté et abnégation pour défendre le pain et les libertés. Mario le prolo

 

Une tendance accrue de soumission à l’impérialisme français : par Joseph Akré

 

Depuis, le changement à la tête de l’Etat néocolonial, on assiste à d’incessants ballets diplomatiques et à des visites d’hommes d’affaires des puissances dominatrices à Abidjan. Les chinois  et les russes ont normalisé leurs rapports avec le nouveau pouvoir et ont repris leur place dans la compétition entre puissances impérialistes. Les américains et les autres puissances européennes ne s’en laissent pas compter. La France tente de maintenir sa position de leadership. De nouveaux contrats de recherche pétrolière, de construction de centrales électriques, de travaux d’infrastructures, etc. ont été signés. Outre ces contrats qui renforcent la domination impérialiste en particulier française, le pouvoir Ouattara a signé avec les magnats du café et du cacao des accords sans que les paysans en soient informés. Il a également signé des accords militaires avec la France, accords demeurés secrets. 

L’accord de défense et l’accord sur le cacao et le café rentreront en vigueur une fois qu’ils seront ratifiés par le parlement de Côte d’Ivoire. Pour l’instant, les ivoiriens n’ont ni les contenus, ni les termes exacts de ces accords. Le pouvoir d’Alassane Ouattara ne se sent nullement obligé d’informer largement les ivoiriens sur les accords internationaux. Les ivoiriens ont encore en mémoire l’accord de défense signé entre les autorités françaises et Houphouët Boigny en 1961, accord qui servit de base aux différentes interventions de l’armée française dans les affaires  intérieures de la Côte d’Ivoire : 1971 (affaire Guébié), 1993 (installation de Bédié au pouvoir), 2000 (installation de Gbagbo au pouvoir), 2002 (interposition entre la rébellion et l’armée loyaliste), 2004 (destruction de la flotte aérienne ivoirienne), enfin 2011 (participation à la guerre entre clans bourgeois pour la conquête du pourvoir d’Etat). Toutes ces interventions militaires ont permis d’une part, d’aider un clan de hauts bourgeois contre un autre, entraînant la mort et la désolation au sein de la population, d’autre part à garantir les intérêts français.

La défense de la Côte d’Ivoire contre les terroristes, raison évoquée pour la signature d’un tel accord,  n’est que le prétexte pour pérenniser la présence militaire française en Côte d’Ivoire dans le but de protéger et garantir les intérêts impérialistes français. La défense nationale contre les attaques étrangères est une affaire de souveraineté nationale qui doit être gérée intégralement par les pouvoirs politiques ivoiriens, qui doivent s’en donner les moyens matériels et qui doivent s’appuyer sur tous les peuples de Côte d’Ivoire unis autour des valeurs que sont l’égalité entre les nationalités, la liberté, la démocratie, la justice, une politique de sauvegarde et de promotion de la souveraineté nationale. C’est pourquoi le parti communiste a inscrit dans son programme dès sa création en 1990, la rupture des accords de défense avec la France et le départ du 43ème BIMA sans conditions préalables. En outre, la présence militaire ou l’aide militaire des puissances impérialistes n’a jamais épargné les pays des attaques terroristes ; bien au contraire, cette présence et cette aide favorise ces attaques.

Le cacao et le café représentent une part assez importante de l’économie nationale et occupent une frange assez importante de la population pour que les pouvoirs publics s’obligent à organiser une large consultation parmi les premiers concernés, les paysans, avant de signer quelque accord que ce soit.

Les tenants du pouvoir estiment que l’impérialisme français détenant l’essentiel des entreprises modernes, a le droit de s’immiscer dans les affaires intérieures politiques, économiques, sociales et culturelles ivoiriennes, allant jusqu’aux choix de nos dirigeants. Face à un tel mépris, les peuples de Côte d’Ivoire doivent : dénoncer ces accords, demander au parlement de refuser de les ratifier, dénoncer le fait que le pouvoir Ouattara signe des accords internationaux qui aliènent la souveraineté nationale.Joseph Akré

 

2ème congrès ordinaire de l’AGEECI

 

L’Association générale des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire a brillamment tenu son 2ème congrès ordinaire les 24 et 25 février 2012, congrès au cours duquel, d’importantes résolutions ont été prises pour défendre les libertés, l’école publique et pour poser les revendications qu’induisent les conditions de vie et d’étude actuelles des élèves et étudiants. Nous souhaitons vivement bon succès à la nouvelle direction issue de ce congrès.

Nous reproduisons ci-dessous l’adresse du PCRCI à ce congrès :

 

Adresse du PCRCI au deuxième  congrès ordinaire de l’AGEECI

Mesdames et messieurs

Chers amis journalistes

Chers amis congressistes,

 

Le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire vous adresse ses salutations les plus chaleureuses. Nous sommes ici pour soutenir la jeunesse scolaire et estudiantine, organisée au sein de l’AGEECI pour la tenue de son deuxième congrès ordinaire. Nous sommes émus de voir que pour la première fois l’AGEECI peut se réunir publiquement sans craindre d’être agressée par les ennemis de la liberté et de la démocratie. Les temps commencent à changer et c’est à l’honneur des combattants pour les libertés et la démocratie, c’est en l’honneur d’Abib Dodo, 1er secrétaire général de la jeunesse de notre parti, assassiné lâchement par des fascistes  bien identifiés, le 23 juin 2004, à la sortie de votre congrès constitutif. C’est en l’honneur de tous ceux qui ici présents ont encore les stigmates des agressions, des tortures. Les temps commencent à changer mais il faut redoubler de vigilance, il faut décupler vos efforts pour la lutte pour les libertés et la démocratie  dans votre secteur, car le serpent n’est pas encore mort. Les ennemis de la démocratie et des libertés ont la peau dure mais ils seront vaincus, quoi qu’il arrive, par votre mobilisation.

L’école ivoirienne est malade, très malade. Elle est malade du manque de liberté, elle est malade de la mauvaise gestion ; elle est abandonnée par les gouvernants  qui ne cessent pourtant de clamer haut et fort que la jeunesse est la priorité des priorités. Que faut-il faire ?  Certains des vôtres  (élèves et étudiants), effrayés par les nouvelles menaces sur les libertés dans votre secteur,  ont choisi  de se tenir à l’écart de toute lutte syndicale ; d’autres ont entonné la chanson déjà connue : il faut laisser le pouvoir gouverner ; il faut bannir le syndicalisme de l’école ; comme si le syndicalisme peut empêcher de gouverner ; comme si le mal dont souffre l’école ivoirienne c’est le syndicalisme ; il ne serait pas étonnant de voir ces personnes de reprendre la guerre des machettes pour empêcher toute lutte syndicale. Vous, vous avez choisi de vous mobiliser, d’apporter votre modeste contribution à la réflexion, aux actions, aux orientations qui devront contribuer à diagnostiquer et soigner l’école malade. Vous avez raison d’agir ainsi car personne ne viendra  sauver l’école à la place des élèves, des parents d’élèves, des professeurs. Vous avez mille fois raison de vouloir sauver l’école malade parce qu’il n ya pas d’autre issue en votre faveur. Il faut sauver cette école pour espérer ouvrir des horizons heureux pour la Côte d’Ivoire de demain, une Côte d’Ivoire moderne, démocratique et souveraine, prête à faire face aux aspirations d’une jeunesse consciente.

Que votre congrès montre encore une fois que vous êtes à l’avant-garde du mouvement estudiantin, que vous aimez votre pays, que vous vous souciez des conditions d’étude et de vie de la grande masse des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire.

Le PCRCI restera toujours fidèle à sa ligne politique, celle de  soutenir tous ceux qui osent lutter pour leur émancipation et leur liberté, celle de vous soutenir dans votre lutte.

 

Vive le deuxième congrès ordinaire de l’AGEECI

Vive l’AGEECI pour une école nouvelle en Côte d’Ivoire

 

 

 

 

 

Sommaire :

1-       Une restriction drastique des libertés individuelles, syndicales et politiques : page 2 et 3

2-       Une insécurité permanente qui entrave la liberté de produire et alimente les affrontements entre les communautés : page 3, 4

3-       Une reconstruction du tissus économique dépendante du PPTE, d’où une aggravation de la misère des masses populaires : page 4, 5, 6

4-       Une tendance accrue de soumission à l’impérialisme français : page 6,7

5-       2ème Congrès ordinaire de l’AGEECI, adresse du PCRCI : page 7, 8

 Dans votre prochain numéro :

Nouveau Gouvernement et nouvelle Assemblée Nationale! Quelle analyse ?

Le front social se réveille : Médecins, infirmiers, sages femmes, enseignants du privé, en grève

Mali : une rébellion s’installe

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 21:25

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

Siège: Williams ville Sogefiha Duplex Bat C, Appt.  H 264
17 BP 1096 Abidjan 17- Tel/Fax : 20 38 64 09
E-mail : pcrci@yahoo.fr

Site : www.revolutionproletarienne.com

 

Les attentes par rapport à la Commission Dialogue-Vérité et Réconciliation  .............................................……………. P. 2

Attention aux  nostalgiques du monolithisme politique et organisationnel ...................................................................... P. 3

La liberté comme condition de la bonne gestion de la chose publique ........................................................................... P. 4

La liberté syndicale et politique à l’école n’est pas la cause des mauvais résultats scolaires........................................  P. 5

Les dérives de la FESCI ne doivent pas être un prétexte pour supprimer la liberté …….......................................…..... P. 6

Le maintien de la base militaire française est une atteinte à la souveraineté du peuple de Côte d’Ivoire...................... P. 7

 

Les attentes des peuples par rapport à la Commission Dialogue-Vérité et Réconciliation

 

Après de nombreuses années de conflits sociopolitiques larvés et ouverts dans notre pays, les autorités nouvellement installées ont décidé d’œuvrer pour la réconciliation des peuples, des ethnies, des communautés et des individus. Comme moyen d’action, ces autorités ont mis en place une commission dite Dialogue- Vérité – Réconciliation. Un accueil populaire enthousiaste est perceptible dans le pays pour cette commission sensée faire la lumière sur les événements douloureux de ces dernières années qui ont donné lieu à des actes pouvant être qualifiés de crimes de toutes sortes.

Toutefois, des inquiétudes s’expriment ici et là. Les premiers propos des plus hautes autorités ont semblé circonscrire la période qui sera explorée à celle de la crise postélectorale seulement. Ne pas prendre en compte les faits délictueux commis sur d’autres périodes qui ont également été douloureuses serait la source d’énormes frustrations. De nombreux ivoiriens et non ivoiriens souffrent intensément depuis au moins décembre 1999. L’autre élément d’inquiétude, c’est que l’intitulé de la commission ne contient pas le terme justice. Or, pour les victimes, le seul fait de découvrir le visage du bourreau et l’enregistrement de ses mots de « compassion » ne suffira pas dans tous les cas à les réconforter ni à assurer leur tranquillité. Pour la société, si après l’expression du regret par un criminel, celui-ci peut repartir libre, il sera difficile d’obtenir la paix entre les peuples, entre les ethnies, entre les communautés et entre les individus. Il faudra donc nécessairement que soit appliquée une peine légale prononcée par un tribunal ivoirien de préférence. Cette peine doit prendre la forme d’une réparation matérielle ou pécuniaire sans exclure la peine privative de liberté.

Une autre préoccupation est celle de savoir si toutes les questions pertinentes seront posées devant la commission et seront traitées par elle. L’on a assisté depuis des années à un déferlement de passions autour de la question nationale ou de la question de la nationalité ou de la citoyenneté ivoirienne. En clair, beaucoup d’énergie a été dépensée par certains courants politiques pour disqualifier et tenter d’externaliser certains citoyens ivoiriens. Des originaires de certaines régions ou appartenant à certaines communautés ou ayant des patronymes déterminés ont été déclarés étrangers dans leur propre pays. Les exactions commises par les défenseurs de la thèse de l’ivoirité autrement dit la thèse de la préférence nationale ont été perpétrées pour l’essentiel sur la base de ces classifications. Les actes répréhensibles qui peuvent être reprochés à certaines victimes de ladite thèse sont justifiés par leurs auteurs comme étant des actes de rétorsion contre la tentative de les exclure de la communauté nationale ou à tout le moins des actes d’autodéfense.

Dans ce déferlement de passions réactionnaires, des droits nationaux ont été bafoués. Par exemple, le droit du sol était en vigueur dans notre pays jusqu’en 1972. Les enfants nés de parents étrangers avant 1972 sont donc ivoiriens de droit, ce que les tenants du pouvoir déchu ont fermement rejeté fabriquant ainsi de nombreux apatrides dont plusieurs, à juste titre d’ailleurs, ont refusé de se résigner à un tel sort et compte poursuivre le combat pour leur réhabilitation.

La question de la propriété foncière et de l’usage de la terre est l’un des problèmes à la base des antagonismes qui déchirent les populations, notamment celles des zones rurales, avec une plus grande acuité dans les zones de productions cacaoyères et caféières de l’ouest, du sud-ouest et du centre-ouest du pays. Des conflits ethno fonciers récurrents surviennent dans ces zones avec leurs lots de morts, de blessés et de déplacés. La loi n° 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural a été adoptée pour résoudre ces questions. Mais, pour plusieurs raisons, l’application de cette loi n’a pas encore mis fin ni même réduit les conflits meurtriers. Une des raisons majeures, est liée à la pratique juridique instaurée par les tenants du pouvoir qui consiste à vouloir régler des problèmes passés avec des dispositions contemporaines. C’est la même pratique qui a guidé les concepteurs de la constitution actuelle. Alors que la bonne pratique juridique voudrait que les dispositions soient prises pour le futur, c’est le principe de la rétroactivité qui a cours au sommet de l’Etat en Côte d’Ivoire, sur fond de règlements de compte.  L’autre raison réside dans le fait que des politiciens véreux refusent de clarifier la notion d’étrangers. Dans l’entendement de bien d’ivoiriens, est étranger dans une région ou une localité celui qui n’est pas originaire de cette région ou de cette localité. Comme la loi exclut les étrangers du droit à la propriété foncière la tendance est forte d’exclure de ce droit des ivoiriens originaires de régions de la Côte d’Ivoire autres que sa région ou sa localité de résidence. De plus, la loi ne prévoit pas de réparations pour des étrangers occupant des terres depuis des décennies, qui y ont réalisé des cultures pérennes et qui viendraient à être dépossédés. Ce sont là quelques-uns des problèmes importants et urgents à régler pour donner davantage de chances à la réconciliation dans l’ensemble du pays, en particulier dans les zones de productions cacaoyères et caféières.

Concernant les questions liées à la thèse de l’ivoirité, l’on peut penser qu’elles sont résolues avec la chute de Gbagbo, celui qui a incarné ces dix dernières années la mise en œuvre de ce concept réactionnaire avec une brutalité inouïe. L’on peut également estimé que si les actes répréhensibles posés en application de cette thèse sont sanctionnés ce serait suffisant. La commission ne devra certes pas se lancer dans un débat théorique, apprécier et condamner des idées ou des orientations politiques ou philosophiques. Cependant, pour réaliser une réconciliation durable, la commission sera dans l’obligation de ne pas négliger les causes des actes posés qui ont été à l’origine des morts, des disparitions, des blessures et des importants dégâts matériels. Tant qu’un pouvoir d’Etat s’autorisera à pousser des ivoiriens à traiter d’autres ivoiriens d’étrangers et qu’il leur fera croire qu’ils sont dépositaires d’un droit exorbitant par rapport à d’autres la réconciliation sera un leurre. De façon générale, tant que les droits nationaux de certains ivoiriens seront niés la tranquillité sera une perspective difficile à atteindre. C’est dire que sans se lancer dans des considérations théoriques, la commission ne pourra pas faire l’économie de prises de positions sur la nécessité de la construction de l’Etat de droit et de la condamnation légale de la discrimination sous toutes ses formes.

Justin Fotamana

 

Attention aux  nostalgiques du monolithisme politique et organisationnel

 

Depuis la chute du régime des refondateurs et le désarroi qui s’est emparé des militants du Front populaire ivoirien  (FPI), des voix s’élèvent de plus en plus du côté des idéologues du Rassemblement des houphouétistes  pour la démocratie et la paix (RHDP) sur la question de la politique à l’école. Le prétexte trouvé est la question du rôle joué depuis 2002 dans la crise ivoirienne par de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) aux cotés du  FPI.

La plupart de ces messieurs s’appuyant sur les méfaits et crimes commis par la FESCI depuis 2002, arrivent rapidement aux conclusions suivantes : il faut dissoudre la FESCI et interdire la politique à l’école.

Que penser des ses prises de position et que cachent elles ?

Que faut-il penser de ces prises de position ?

S’il est un fait que personne ne peut contester, c’est les nombreux délits et crimes commis par les militants de la FESCI ces dernières années. Ceux-ci vont du racket aux assassinats en passant par des agressions physiques de citoyens, la détention illégale d’armes à feu, les viols. Certes la FESCI avait transformé l’école en un lieu de violence jamais égalée auparavant, un lieu interdit aux représentants des autres organisations syndicales et même à ceux des formations politiques autres que le FPI. Même le candidat du Rassemblement des républicains à la présidentielle y a été interdit pendant la campagne électorale. Cela suffit il pour demander l’interdiction de la FESCI ? Où étaient ces idéologues et leurs formations politiques lorsque les membres de la FESCI commettaient tous ces crimes ? N’avaient ils pas des représentants au gouvernement et à l’Assemblée Nationale, lieu par excellence d’exercice du pouvoir et de prise de décision ? Leurs partis et eux mêmes ont-ils jamais organisé une quelconque manifestation de protestation contre ces agissements de la FESCI ? Non, l’interdiction de la FESCI n’effacera pas les crimes que ses membres ont commis ; elle ne rendra pas aux familles les leurs tués par les militants de la FESCI ; elle ne permettra pas n’ont plus de rendre justice aux victimes. La  logique aurait voulu que poursuivant leurs analyses ces idéologues demandent aussi l’interdiction de certains partis politiques les uns (RHDP) pour leur présence au gouvernement et au parlement lorsque tous ces crimes étaient commis, les autres (FPI) parce qu’en sus, la FESCI servait leur cause ; autrement dit le crime leur profitait. Non, ce qu’il faut exiger c’est des enquêtes sur tous les crimes commis par les militants de la FESCI, c’est la réactivation par la justice  des dossiers des plaintes déposées contre des membres de la FESCI et restés sans suite. Ce qu’il faut exiger, c’est la fin de l’impunité. Casser le thermomètre ne fait pas baisser la fièvre ; et c’est pourtant ce que proposent nos idéologues petit bourgeois comme thérapie.

L’exigence par ces mêmes idéologues de l’interdiction de la politique à l’école ne mériterait même pas qu’on s’y attarde tellement cette exigence est puérile. Malgré tout, il nous faut en dire quelques mots. Nos donneurs de leçons ne disent ni ne montrent en quoi il y a la politique à l’école. Y a-t-il des sections de partis politiques dans l’espace scolaire et universitaire ? Des  plages horaires dans nos écoles et universités sont elles consacrées à mener les débats internes aux partis politiques ? Où encore est-ce le fait que dans les programmes d’enseignements donnés aux  apprenants on trouve des questions touchant aux systèmes politiques et économiques de l’histoire de l’humanité, aux institutions politiques de notre pays, aux questions monétaires, à la morale… ? De tout cela nos hommes doctes n’en disent rien. Leur leitmotiv est que la politique à l’école est la cause de tous les maux de notre société. Autrement dit c’est elle qui a fait qu’il y a eu la guerre, c’est elle qui a fait que le président sortant battu aux élections s’est accroché au pouvoir, c’est elle qui est responsable de toutes les tueries survenues dans le pays et patati et patata. Par conséquent, il faut bannir la politique à l’école, il faut aseptiser l’école. C’est à se demander dans quel monde vivent ces idéologues. Comment la jeunesse pourra-t-elle prendre la relève dans la gestion des affaires de la cité si elle n’est pas instruite et formée sur tous les plans y compris sur le plan politique. Lors même qu’il ne sait rien, chacun sait que ce n’est pas à l’école qu’on forme un militant politique. Alors, il faut que les idéologues des partis bourgeois arrêtent de distraire le peuple.

 

 Ce que cachent les prises de position des idéologues de la bourgeoisie.

En militant pour l’interdiction de la FESCI et de la politique à l’école,  on prêche même sans le savoir  le retour au monolithisme politique et organisationnel. En fait la prise de position de ces idéologues  en faveur de la  dissolution de la FESCI vise à favoriser la promotion d’organisions scolaire et universitaire de leur sérail. Demander le bannissement de la politique de l’école n’est rien d’autre que vouloir que la seule politique qui doit y avoir droit de cité soit celle de leur obédience.

Par ces  prises de positions, non seulement ces intellectuels  et idéologues petits- bourgeois se rendent complices des dérives qui plus tard pourraient découler d’une telle idéologie comme ce fut le cas avec la théorie de l’ivoirité ; mais encore, ils prennent le contre-pied des droits et libertés en faveur des citoyens, contenus dans le chapitre premier de la constitution du 1er aout 2000.

Face à ces clameurs qui profitant de la chute du pouvoir vomi des refondateurs veulent apporter des restrictions aux droits et libertés déjà bien maigres des citoyens, le peuple doit se mobiliser pour défense la liberté d’organisation intégrale, toute les libertés et par dessus tout l’abrogation de la constitution actuelle et pour une constitution véritablement démocratique. 

Philip

La liberté commme condition de la bonne gestion de la chose publique

 

La bonne gouvernance est un facteur du progrès social, un moyen de consolidation du cadre institutionnel et un outil d’efficacité économique qui permet aux plus grand nombre, notamment les pauvres, d’accéder aux services de qualité. La bonne gouvernance a pour objectif de: (i) assurer la plus grande transparence dans la gestion des affaires publiques, (ii) éradiquer la corruption et la mauvaise gestion, (iii) renforcer l’Etat de droit et la culture démocratique, (iv) garantir l’accès des pauvres et des femmes aux services, (v) assurer une meilleure allocation et utilisation des ressources et (vi) renforcer les capacités des populations (public, secteur privé, société civile) en vue d’une meilleure participation au processus de décision et de mise en œuvre des programmes de développement. (Source : document de stratégie de réduction de la pauvreté intérimaire :DSRP-I ; JANVIER 2002).

La bonne gouvernance signifie donc la bonne gestion de la chose publique. Pour qu’il y ait bonne gestion de la chose publique, il faut une participation des populations au processus de décisions et de mise en œuvre des programmes de développement. Cela suppose donc une population organisée qui participe et qui prend sa part dans le processus d’élaboration et de contrôle des décisions prise en vue de son bien-être et cela sans entraves. L’exercice des libertés d’organisation, de critique, de manifestation doit être effectif afin de permettre aux populations de féliciter ou de sanctionner les mandataires en fonction de leurs résultats. L’exercice des libertés est donc un gage de la bonne gestion de la chose publique car elle permet aux peuples d’être vigilants sur le processus d’application des décisions.

L’histoire de la Côte d’Ivoire de ces dix dernières années nous enseigne sur l’importance des libertés démocratiques dans le bien être des peuples. Le régime des refondateurs une fois installé, avait remis en cause tous les acquis démocratiques obtenus par les luttes des peuples de Côte d’Ivoire. Ce pouvoir obscurantiste a dirigé le pays par la répression, la démagogie, le mensonge et la caporalisation de toutes les organisations de masses et en terrorisant les partis politiques. Le résultat d’une telle politique d’absence de libertés a été la fascisation du régime de la refondation. Après l’étouffement de toutes les libertés, la voie était grande ouverte pour l’installation du pays dans la gabegie, le clientélisme, le trafic d’influence, la grande corruption et les assassinats politiques. Le peuple a vu toutes ses capacités de critiques et de propositions inhibées face à un pouvoir qui s’était bouché les oreilles, fermé les yeux et qui avait pour seul réponse aux préoccupations des populations l’usage de la baïonnette.

L’exercice des libertés permet aux peuples de constituer une force de pression, de propositions et de sanctions ou de récompenses face aux gouvernants. Cela peut conduire le peuple à s’insurger si d’aventure le pouvoir devient inique.  Les leçons tirées de l’expérience récente doivent conduire le peuple à plus de vigilance face au nouveau pouvoir du RHDP qui vient de s’installer en mettant en place un gouvernement pléthorique de 36 ministres. Le peuple a intérêt à amener ou à contraindre ce pouvoir à ne rien entreprendre contre les acquis démocratiques obtenus de haute lutte. Agir autrement exposerait à nouveau le pays au risque de la mauvaise gestion des années passées.

FARABA JUNIOR

juniorfaraba@yahoo.fr

 

La liberté syndicale et politique a l’école n’est pas la cause des mauvais  RESULTATS SCOLAIRES.

 

La liberté à l’école a toujours été pour l’ensemble des élèves et étudiants une préoccupation majeure. Leurs engagements en faveur de cet idéal depuis des décennies ne fait l’objet d’aucun doute. Le grand désir des élèves et étudiants pour l’exercice des libertés constitutionnelles et démocratiques a poussé ceux-ci à s’organiser au sein de diverses organisations afin de se donner les moyens de lutter pour rechercher la réalisation de leurs aspirations à de meilleures conditions d’études et de vie. Cette volonté s’est souvent heurtée à la résistance ou à l’incompréhension des pouvoirs publics alors que par leurs revendications les étudiants et élèves ne recherchent pas autre chose que de meilleures conditions d’études gages de bons résultats scolaires et universitaires.

En raison de la crise politique et sociale aiguë qu’a connue la Côte d’Ivoire, en particulier compte tenu du vandalisme pratiqué par la FESCI ces dix dernières années, des voix s’élèvent pour tenter d’expliquer les difficultés de l’école ivoirienne, notamment la multiplication des échecs par la pratique d’activités revendicatives en milieu étudiant et scolaire.

 

Le syndicalisme ne peut être tenu responsable de l’échec scolaire.

Penser le contraire, c’est inférer que les libertés d’organisation et les bons résultats sont incompatibles. Expliquer l’échec scolaire par l’activité syndicale dans ce milieu ne repose pas sur des arguments solides. En effet :

Les défenseurs d’une telle opinion ne peuvent pas prouver que les meilleurs dirigeants ou les meilleurs cadres de ce pays au cours des cinquante dernières années ne comptent pas parmi eux d’anciens responsables ou militants d’organisations d’étudiants. Ils seront en difficulté de démontrer que seuls les élèves et étudiants qui restent en dehors de l’activité syndicale et associative pendant leurs études ont les meilleurs résultats et deviennent les meilleurs professionnels et les meilleurs dirigeants politiques ou des entreprises des secteurs public et privé. Toutes les théories du management enseignent que le bon manageur est celui qui maîtrise la conduite des hommes, des équipes de travail. De ce point de vue, l’activité syndicale et associative constitue une occasion privilégiée d’acquisition des capacités managériales valables pour tous les secteurs de la vie sociale. Enfin, les organisations d’étudiants et d’élèves constituent des éléments d’une gestion transparente de l’école ; alors, tous ceux qui crient au loup sont des adeptes de la gestion opaque des ressources en particulier des ressources financières destinées à l’école.

Remettre en cause la compatibilité entre l’activité militante syndicale ou associative et les bons résultats scolaires équivaut à prétendre qu’avoir l’esprit d’initiative, l’esprit critique donc scientifique et technique, l’esprit ouvert sur la société est une mauvaise chose. Pourtant l’histoire universelle indique que les sociétés évoluées sont celles où l’esprit critique a réussi à se libérer de toutes les entraves. Il est utile de réfléchir davantage sur la réalité de notre pays et se demander si ce n’est pas parce que les tentatives de bâillonner l’esprit libre en milieu étudiant et scolaire et dans la société en général ont perduré qu’un phénomène comme la FESCI a pu germer et même qu’un régime politique comme la refondation a pu s’installer.

Interdire certaines activités sociales aux étudiants et élèves au motif qu’ils sont jeunes, c’est remettre en cause la structure sociale dans son ensemble. Les étudiants et élèves sont dans une forte proportion des électeurs. S’ils sont considérés comme irresponsables c’est affirmer que l’avenir du pays est en partie déterminé par des irresponsables. Alors, devinez la suite !

 

Les raisons de l’échec scolaire sont ailleurs.

 Il y a lieu de rechercher les causes des mauvais résultats scolaires où elles se situent. Les mauvais résultats scolaires sont causés par la (i) la faible volonté politique dans la recherche de solutions aux problèmes de l’école, (ii) des infrastructures et matériels pédagogiques vieillis et insuffisants, (iii) un personnel d’encadrement insuffisant, (iv) la corruption,  les mauvaises pratiques généralisées et l’absence de contrôle sur la gestion scolaire et universitaire.

Concernant  la volonté politique, deux questions restent sans réponses depuis des années. Les autorités du pays ont-elles réellement intérêt au développement de l’école ivoirienne ou estiment-elles que les possibilités qu’elles ont d’envoyer leurs enfants faire leurs études dans les meilleures écoles à l’étranger suffisent au bonheur de la Côte d’Ivoire ? Ensuite, quelle est la priorité, l’école publique ou l’école privée ? Le constat est que l’école publique est délaissée ; or si l’école privée est la priorité, il ne faut pas s’étonner que la majorité des enfants ivoiriens ne fassent pas d’études et que les résultats scolaires soient mauvais. La paupérisation croissante des parents d’élèves et le fait que l’Etat accorde de moins en moins de bourses aggravent les conditions d’études et contribuent à la dégradation de la qualité des résultats scolaires et universitaires.

Depuis des années, les nouvelles constructions d’écoles publiques notamment au niveau secondaire et universitaire sont rares. Quels résultats peut-on espérer quand les classes sont surchargées, que les salles spécialisées sont dépourvues de tous matériels et équipements didactiques, que les bibliothèques et documentations sont vides ou n’ont que des documents datant de plus de trente ans, que les conditions sanitaires sont déplorables ?

Le corps enseignant  est faible en effectif et en qualité. Partout, il y a des déficits d’enseignants, phénomène auquel contribue l’accès massif d’enseignants aux tâches administratives dans les administrations publiques, les cabinets ministériels en particulier. Les enseignants ne bénéficient pas de formation continue ou de recyclage. Ils sont largement gagnés à l’esprit mercantile, préoccupés qu’ils sont par la vente de supports de cours non actualisés. En plus, les programmes scolaires sont inadaptés car n’ayant pas été réformés depuis de longues années. Ces phénomènes jouent  négativement sur la qualité de l’encadrement pédagogique et de la vie scolaire en général et donc sur les résultats.

L’école ivoirienne est gangrenée par la corruption. Tout s’y vend et s’achète. Les épreuves d’examens sont vendues par ceux qui en ont la garde. Des enseignants attribuent les notes aux étudiants et élèves en fonction du montant des sommes payées ou du charme des étudiantes. Des enseignants ne donnent pas leurs cours ou donnent des cours au rabais en dessous du niveau auquel prétendent les élèves et étudiants destinataires. Le contrôle de qualité est absent du système éducatif ivoirien de sorte que les corrompus et adeptes des mauvaises pratiques ne sont pas sanctionnés. Il n’y a pas d’audits pour déceler les faiblesses pour les corriger. Même s’il y a des audits, cela ne peut suffire. Il faut des structures de veille, de contrôle pour éviter que les mauvaises pratiques ne s’installent et ne se développent. Les organisations syndicales d’étudiants et d’élèves peuvent utilement jouer leur partition dans ce rôle de veille.

Un pouvoir d’Etat corrompu modèle une société corrompue et permissible. Un tel pouvoir d’Etat et une telle société ont besoin pour leur reproduction d’une école corrompue et permissible. Si la FESCI est un monstre, il faut éviter de croire que ce monstre est tombé du ciel, il est le produit de la société ivoirienne elle-même. Ce n’est pas non plus le résultat de la liberté syndicale ou politique à l’école, car avec la FESCI, il manque justement la nécessaire liberté d’expression et d’organisation qui crée les conditions d’épanouissement des étudiants et élèves, l’engouement pour les études, l’émulation pour les bons résultats mérités. Les conditions d’assassinats, de rackets, de vols, d’intimidations, de trafics d’influence et de la torture ont été enfantées par la société ivoirienne elle-même, sous la direction du pouvoir FPI ; ce sont ces conditions qui ont engendré la FESCI telle qu’elle s’est révélé ces dernières années. Un pouvoir d’Etat et une société qui n’ont pas besoin de bons résultats universitaires et scolaires créent les conditions matérielles et spirituelles pour une école de la plus mauvaise qualité possible.

 

Marie Christelle Djedjé & Osiris

Les dérives de la FESCI ne doivent pas être un prétexte pour supprimer la liberté a l’école

 

L a liberté syndicale comme la liberté d’organisation en général est un acquis du peuple de Côte d’Ivoire depuis 1990 suite aux puissants mouvements sociaux de cette époque-là. Ces acquis ont été consacrés dans la constitution de 2000. Mais depuis quelques temps, certains s’agitent pour demander l’interdiction des syndicats dans le milieu scolaire et estudiantin ; par endroits, les ennemis de cette liberté passent à l’acte en procédant par intimidations en tentant d’empêcher certains syndicats de fonctionner. Qu’est ce qui motive certaines personnes à militer  pour que le milieu scolaire et estudiantin soit dépourvu d’organisations syndicales ?  Ces personnes justifient leur position par le fait que la FESCI a causé beaucoup de torts à notre école. Les actes posés par les militants de la FESCI sont certes d’une gravité extrême et sont pour la plupart des crimes présumés. Le rejet de la FESCI est donc logique. Toutefois, cela n’est pas suffisant pour susciter des sanctions administratives contre la FESCI et encore moins contre toute organisation estudiantine et scolaire. Agir de la sorte est une façon de noyer le poisson, d’embrouiller la question et aider les militants de la FESCI à échapper à la sanction judiciaire. La FESCI mérite amplement de répondre de ses actes devant la justice. Pour ce faire, il faut s’atteler à préparer des dossiers d’accusation, ce qui ne pose pas de difficultés particulières. Les dossiers brulants sont légions, un des plus emblématiques étant celui d’Abib DODO froidement assassiné sur le campus de Cocody le 23 juin 2004. Cet assassinat a fait l’objet d’une plainte qui est restée jusqu’à ce jour sans suite en raison de l’impunité qui a prévalu sous le pouvoir FPI. De nombreux autres jeunes dont les parents crient justice ont subi le même sort qu’Abib DODO. La FESCI doit également répondre des viols, des saccages et pillages de biens publics et privés.

La disparition de la FESCI est fortement probable. Elle peut intervenir de façon naturelle car cette organisation est totalement discréditée en milieu estudiantin et scolaire et même dans tous les secteurs de la société ivoirienne. Elle peut intervenir par voie judiciaire, mais il doit être exclu qu’elle intervienne suite à une décision administrative. Si au terme des procédures judiciaires, la preuve est faite de la nécessité de dissoudre la FESCI la justice en prendra la décision et appliquera également les sanctions exemplaires idoines contre les membres de cette organisation qui auront été reconnus coupables d’actes criminels ou délictuels. Le souhait de tous ceux qui ont souffert des actes de cette organisation est qu’elle ne disparaisse pas avant d’avoir répondu de ses actes. Se précipiter pour prendre un acte administratif de dissolution de la FESCI c’est donc jouer contre les intérêts des victimes.

En observant bien les choses, il apparaît que les personnes qui évoquent la disparition de la FESCI par voie administrative sont des ennemis de la liberté d’organisation en milieu étudiant et scolaire ou même dans tous les milieux. Elles veulent jouer sur le fait que les nombreuses dérives de la FESCI l’ont rendue impopulaire au point où le peuple peut être manipulé et devenir ennemi de la liberté d’organisation en général. Ces personnes espèrent aussi, à défaut de supprimer la liberté d’organisation, s’attaquer au pluralisme organisationnel pour instituer l’unicité d’organisation sur le mode du Mouvement des Etudiants et Elèves de Côte d’Ivoire (MEECI) que les étudiants ont déjà rejeté en 1990 ou sur le modèle discriminatoire et répressif de la FESCI, ce que les étudiants ont  d’ores et déjà rejeté. La précipitation des autorités de la région de l’Indénié pour déclarer la suspension des organisations d’élèves est à cet égard très suspecte. Ces autorités semblent ignorer que les organisations d’étudiants et élèves, la FESCI en particulier,  existent en vertu des lois de la république qui ne peuvent être remises en cause par la décision d’un président de conseil général ni même par la volonté du président de la république.

Les engagements pris par les nouveaux dirigeants de la Côte d’Ivoire en faveur de l’Etat de droit leur interdit de s’attaquer à  la liberté syndicale ou à la liberté d’organisation tout court. Les fautes de la FESCI ne sauraient être imputées à l’ensemble des organisations d’étudiants et d’élèves. Faire une telle confusion et poser des actes arbitraires seraient des injustices inacceptables qui seraient à coup sûr rejetées par le peuple. Elles seraient d’autant plus rejetées qu’elles seraient en totale contradiction avec la volonté populaire d’en finir avec le pouvoir liberticide de la refondation pour réaliser la légitime aspiration à plus de liberté.

 

Zino Le Prélat

 

Le maintien de la base militaire française est une atteinte a la souveraineté du peuple de Côte d’Ivoire

 

La  présence de la base militaire française du 43ème BIMA de Port Bouet en  Côte d’Ivoire est à nouveau dans l’actualité avec la fin de la crise post électorale. La politique inconséquente des refondateurs a contribué à embrouiller la question. Comment et pourquoi les armées étrangères sont intervenues massivement en Côte d’Ivoire ? Le fait que les armées étrangères aient contribué à éviter un massacre massif de populations constitue-t-il un argument suffisant pour faire un choix en faveur du maintien permanant des bases militaires étrangères notamment le 43ème BIMA français sur le sol  ivoirien, comme l’envisage le gouvernement ? Ce serait continuer dans la politique de vassalisation de notre pays.

La politique répressive, de division des peuples, d’arrogance et  de haine du FPI  a contraint des ivoiriens à prendre les armes pour renverser son régime mais le putsch a échoué et s’est mué en rébellion qui a divisé le pays en deux. Plutôt que d’envisager une solution nationale à la crise dont la tentative de putsch n’était que la manifestation la plus évidente, Gbagbo a préféré la  solution militaire sans issue pour écraser ses adversaires une fois pour toute. Or,   la rébellion loin d’être vaincue gagna du terrain et craignant pour la fin de son régime, Gbagbo  fit appel aux armées étrangères (ONUCI, Licorne) pour s’interposer, en  réalité pour gagner du répit et se réarmer. C’est depuis cette date que les armées étrangères occupent le sol ivoirien de façon aussi massive  (près de 12 000 hommes). Même s’il y a toujours eu une base militaire française à Abidjan, on peut dire que c’est surtout l’incapacité du régime FPI à faire appel à toutes les ressources nationales pour résoudre les crises internes qui a renforcé la mainmise de l’impérialisme international sur la plupart des questions politiques majeures (signature d’un cessez le feu avec les rebelles ; formation d’un gouvernement de transition, organisation des élections et leur validation … ) . On peut donc affirmer que l’origine de l’intervention des forces étrangères dans le processus électoral, que ce soit l’intervention militaire ou politique réside dans la politique scabreuse du FPI. Gbagbo a pensé s’en sortir avec des faux discours nationalistes ce qui ne pouvait être le cas même si ces discours ont pu flatter les sentiments nationalistes de certains militants en Côte d’ivoire et à l’étranger.

 Pire, c’est encore  dans l’absurde volonté de confiscation  du pouvoir après la perte des élections que Gbagbo a entraîné la guerre civile  avec de nombreuses pertes en vie humaine. Les événements ont montré que Gbagbo avait bien muri son plan  de confiscation du pouvoir car au lieu de préparer des élections, il achetait des armes de destruction massive, recrutait de nombreux mercenaires, entretenait un nombre incroyable de miliciens, instrumentalisait  des fractions des FDS  sur  des bases ethniques, tribales pour son service exclusif et au détriment de la grande majorité des corps de l’armée nationale qui le lui ont rendu en refusant de se battre. Les mercenaires et les miliciens qui n’obéissent qu’à  la seule autorité de celui qui les emploie et non aux institutions de la république sont les signes d’un régime fascisant. Le couvre feu instauré à la veille du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre répondait chez Gbagbo à la volonté de laisser le champ libre à ses sbires pour intimider les électeurs, trafiquer les résultats des urnes, massacrer les populations qui s’opposeraient à ses manigances. Quand les populations firent échec à ce plan diabolique, il ne lui restait que le conseil constitutionnel, dernière arme de son complot contre l’expression de la volonté populaire. 

Le peuple n’a pas accepté  qu’on le spolie de son droit d’élire qui il veut et le manifesta  par des actions de protestations à travers tout le pays. Le pouvoir FPI va sévir, brutalisant les protestataires, les assassinant  avec des armes de guerre. Les mercenaires  libériens, les miliciens et les forces spéciales à la dévotion de Gbagbo firent la chasse à l’homme à Abidjan et à l’intérieur du pays. Les cibles étaient des militants de l’opposition. Par exemple, 40 militants du Rassemblement des Républicains (RDR) furent assassinés au siège de leur parti à Wassakara/Yopougon dans la nuit du 2 décembre 2010 ; des personnes furent assassinées sur des bases ethniques  ou  régionales ; de nombreux étrangers furent exécutés. C’était le début d’un massacre à grande échelle. Cela amena le mouvement populaire à se radicaliser et les acteurs ont de plus en plus eu recours aux armes. Le conflit se transforma alors en un conflit armé qui opposa en fin de compte les forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) composées des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) et des éléments ralliés provenant des Forces de Défense et de Sécurité  (FDS ) favorables à la coalition des Houphouëtistes, d’une part, d’autre part, la garde prétorienne de Gbagbo dont le fer de lance était constitué de mercenaires et de miliciens. Au bout d’une semaine à peine toutes les villes tombèrent sous le contrôle des armées insurgées. Dès cet instant, il ne restait plus qu’Abidjan où le bourreau avait concentré l’essentiel de ses forces avec un armement lourd qui n’a pu être détruit qu’avec le concours des forces armées étrangères. Le risque était grand de  laisser la situation perdurer car les mercenaires et les miliciens  acculés pillaient, violaient, massacraient les populations sans armes dans tous les quartiers, notamment à Yopougon, Koumassi, Treichville et Adjamé ; face à la pression insurrectionnelle, le régime a alors commencé à utiliser avec intensité les armes lourdes contre les populations civiles aux mains nues, contre les ambassades et contre les installations de l’ONUCI…

L’intervention des armées étrangères permit aux forces républicaines de capturer Gbagbo dans le « bunker » où il s’était enfermé. On peut dire qu’il y a eu là une assistance à des populations en danger car il fallait  par tous les moyens empêcher Gbagbo de réaliser le génocide qu’il avait planifié pour garder le pouvoir perdu dans urnes. Il ne cessait de répéter que s’il perdait le pouvoir il réduirait la Côte d’Ivoire à néant.

La lutte des peuples a constamment visé l’émancipation des hommes, des peuples et des nations. C’est ainsi que la lutte anticoloniale  devait aboutir à l’indépendance des nations colonisées et à la constitution d’Etats indépendants. Un Etat indépendant doit jouir des attributs liés à ce statut. Les Etats néocoloniaux sont ceux qui ne jouissent pas de tous les attributs d’Etats véritablement indépendants. Les Etats indépendants ont des institutions  conformes aux aspirations des peuples, la maîtrise de leur politique de défense, de leur politique économique et monétaire…  Le peuple souverain est donc un peuple qui maîtrise son destin au sein d’un Etat indépendant. Les citoyens d’un Etat souverain choisissent librement à des périodes régulières à travers des élections celui qui doit les gouverner ; ils assument la défense de leur territoire. S’en remettre à la tutelle d’un autre Etat pour sa défense est une  renonciation  à une partie sinon à l’essentiel de sa souveraineté. De même qu’il est légitime de reprocher au FPI d’avoir favorisé la mainmise des forces étrangères sur la Côte d’Ivoire de la même façon il faut s’opposer à toutes nouvelles tentatives de perpétuation de la mainmise impérialiste sur la Côte d’Ivoire.

La crise que nous traversons nous enseigne qu’il faut faire confiance aux peuples de Côte d’Ivoire qui montre chaque jour sa capacité à se donner les moyens de l’exercice de sa souveraineté. L’armée est à inscrire aux premiers rangs de ces moyens de souveraineté. L’armée sous le pouvoir Gbagbo était  composée de mercenaires, de miliciens, d’escadrons de la mort et était au service d’une oligarchie pour exercer une répression impitoyable contre le peuple, au service des causes mafieuses. Ce passé doit être rejeté par les peuples. Les revendications pour le futur ne peuvent naturellement pas être le maintien d’une armée étrangère en l’occurrence l’armée française sur notre territoire national. Le peuple a intérêt à revendiquer la mise en place d’une armée républicaine, c’est-à-dire, d’une armée défendant les intérêts du peuple, en un mot une armée populaire.

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