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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 12:36

La Jeunesse pour la Révolution en Côte d’Ivoire

Organe d’Information et de formation de la Jeunesse Communiste de Côte d’Ivoire (JCOCI).

Directeur de la Publication : Chérif Haidara Idrissa / Rédacteur en chef : Konan Huberson

                                                                     Editions R.P / N° 003, juin 2013 /Contribution : 100 FCFA

 

MANIFESTATIONS CONTRE CISSE BACONGO AU CAMPUS DE COCODY : LE POUVOIR CHOISIT LA FUITE EN AVANT ET LA REPRESSION

 

Le lundi 13 mai 2013, à l’université Félix. Houphouet-Boigny de Cocody, une manifestation spontanée d’étudiants a éclaté contre le ministre de l’enseignement supérieur, Cissé Bacongo lors de la cérémonie d’ouverture d’un colloque en l’honneur de la chancelière Henriette Diabaté. En réaction à cette manifestation le professeur Bakayoko Ly Ramata présidente de cette université dans un communiqué en date du 14 mai 2013, écrit : «  le motif de la manifestation serait donc relatif à un problème de micros défaillants. Informé le mercredi 08 mai dans la matinée, le vice président en charge de la planification assurant mon intérim a remis ce même mercredi, dans l’après midi, une paire de micros au doyen de l’UFR de droit et fait réparer la climatisation défectueuse dans une salle de cours. Le vendredi 10 mai, les délégués ont jugés insuffisante la paire de micros remise. Face à cette situation, le vice président a fait acheter trois autres paires de micros qui devaient être remises ce lundi matin (13 mai 2013). Contre toute attente, les étudiants ont refusé ces nouveaux micros et se sont mis à manifester. Notre surprise a été de lire d’autres motifs sur leurs pancartes de revendications. » Notre surprise en lisant ce communiqué est de savoir que cette université sensée gérée dans l’esprit du « départ nouveau » fonctionne sans prévision, ni planification aucune. On achète des micros au fur et à mesure des plaintes des étudiants. Comment ce fait-il que dans une université réhabilitée à coup de dizaines de milliards de FCFA (110 milliards de FCFA), on continue d’y acheter des micros au jour le jour. Acheter des micros au prorata des plaintes des étudiants dans une université dont on s’enorgueillit de l’excellence est une honte.

Secundo, notre surprise est de constater que la présidente de l’université est coupée des revendications des étudiants de l’université qu’elle a en charge. Nous proposons de les lui rappeler et plus encore celles de toutes les universités publiques.

En effet, plus de six (06) mois après la rentrée universitaire officielle baptisée « départ nouveau » les conditions d’études et les pratiques n’ont guère évolué. Les cours continuent d’être dispensés comme auparavant. L’application brutale du système LMD avec toutes les impréparations en termes de formation des enseignants et des étudiants sur le contenu et l’application de ce système. D’Abidjan à Korhogo en passant par Bouaké et Daloa, les amphithéâtres restent sous équipés, les salles de travaux dirigés et pratiques manquent de matériels de travail, les laboratoires et les bibliothèques restent également sous équipés et non opérationnels. Les réhabilitations des bâtiments sont  toujours en cours dans toutes les universités. A tout cela s’ajoute l’insuffisance de locaux et de tables bancs pour permettre aux étudiants de recevoir les cours dans des conditions acceptables.

Au niveau social, les cités et résidences universitaires restent fermées malgré les promesses du ministre Cissé Bacongo en fin d’année 2012 dans une interview datée du 19 décembre in « le nouveau réveil no3267 », les demandes de chambres, de bourses et d’aides restent sans suite. Les poches de rackets dans le processus de demandes  de bourses, d’aides et de chambres se multiplient ; des frais d’inscription supplémentaires au motif que des étudiants auraient des UV non validées en années antérieures restent la règle. Au titre des transports, les étudiants réclament à Cocody le retour des bus sur le campus pour plus de sécurité en plus du renforcement des lignes de bus en matériels roulants. A l’université Lorougnon Guédé de Daloa, les étudiants restent livrés à eux-mêmes concernant cette question cruciale du transport. A Bouaké, le gouvernement refusent de subventionner les titres de transport des étudiants de Bouaké (plus de 7.000 FCFA/mois) sensés être transportés par la STUB. A Abidjan, il est reste difficile de se procurer le titre de transport sans la carte d’étudiants car nombreux sont les étudiants qui ont du mal à  s’acquitter des 30.000 francs de frais d’inscription. Comme pour boucler la boucle des souffrances des étudiants, certains se sont vus expulser des salles de composition lors des examens au motif qu’ils ne se sont pas acquittés de leurs droits d’inscription, comme c’est le cas des étudiants de L2 de géographie de Bouaké.

 Face à la situation intenable pour de nombreux étudiants décrite plus haut, la seule préoccupation du ministre de l’enseignement supérieur et des présidents des universités publiques est le recouvrement des taxes des nombreuses poches de rackets générant des fonds occultes. Les étudiants, après plus de six (06) mois de cours, ont pris la mesure des proclamations démagogiques du pouvoir. Et ces manifestations à répétition sont le signe du ras-le-bol des étudiants face au discours d’autocélébration du ministre alors que les problèmes subsistent sans qu’il n’y ait d’interlocuteurs pour répondre aux préoccupations des étudiants.

Bien entendu, des bouc-émissaires sont recherchés et trouvés. Des étudiants ont été blâmés pour avoir voulu exprimer leurs problèmes face à leurs dirigeants. Des responsables ont été révoqués de leurs fonctions administratives pour « avoir laissé des étudiants manifester ». Car nulle part, il n’est question de la résolution des problèmes décrits plus haut. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Il ne serait pas surprenant d’assister à d’autres manifestations si le pouvoir ne choisit pas le dialogue avec les organisations ou les représentants légitimes des étudiants pour cerner les problèmes des étudiants en vue de leur résolution. Pour notre part nous engageons les étudiants à s’organiser sous diverses formes pour réfléchir et trouver des solutions aux nombreux problèmes qui les assaillent.

Marie-Chantal Koré

 

 

LIBERTES DEMOCRATIQUES EN COTE D’IVOIRE : LES TENDANCES MONOPARTITES DU POUVOIR OUATTARA SE PRECISENT

 

Les récents évènements survenus à l’université Houphouët-Boigny de Cocody ont donné lieu à l’expression de points de vue dont certains sont inquiétants pour l’avenir des libertés et de la démocratie dans notre pays. Une première opinion assimile la manifestation des étudiants le 13 mai 2013 au  retour de la violence à l’université et y voit la justification de l’interdiction à laquelle les autorités tentent de soumettre les organisations syndicales d’étudiants dans l’espace universitaire. Cette opinion va plus loin pour affirmer que les étudiants manifestants sont manipulés par des groupes politiques. Examinons ces points de vue.

L’expression de leur souffrance par les étudiants est-elle le signe que la violence est de retour à l’université ? Il est  à remarquer que depuis la réouverture des universités publiques sous le slogan « départ nouveau », toutes les manifestations d’étudiants sur le campus sont automatiquement assimilés à des actes de violences de la part des autorités universitaires et des plumitifs et autres idéologues du pouvoir Ouattara afin de diaboliser les étudiants et de vider à desseins de leur contenu les revendications qu’ils portent. En décembre 2012, les étudiants ont manifesté à deux reprises sur le campus de Cocody pour protester contre les accidents répétés dont ils sont victimes et demandé la réouverture de l’accès du campus au bus de la SOTRA pour permettre l’arrivée et le départ des étudiants sur le campus dans une atmosphère de sécurité. Ensuite, ils ont manifesté pour l’ouverture des toilettes, des restaurants universitaires et l’équipement des salles de cours en matériels didactiques. La réaction du pouvoir et ses plumitifs a été la diabolisation du mouvement et sa qualification comme étant l’expression du retour de la violence à l’université. Le pouvoir a choisi la tactique de la fuite en avant et de la recherche de bouc-émissaires face aux revendications légitimes des étudiants. Les problèmes que tentent de nier l’administration et les services du ministère, qui sont pourtant les causes des soulèvements répétés des étudiants demeurent et tant que ces problèmes n’auront pas trouvé des solutions à la satisfaction des étudiants, les manifestations redoutées par le pouvoir ne prendront pas fin. Les manifestations font parties intégrantes des droits et libertés démocratiques des citoyens. La frilosité du pouvoir Ouattara face à l’exercice de ces libertés par les étudiants dénote le caractère anti démocratiques de ce pouvoir qui a peur des masses. Il veut mettre les étudiants sous coupe réglée comme Kandia tente tant bien que mal de le faire à l’éducation nationale et il fabrique et enfle les évènements pour justifier la suppression des libertés démocratiques au supérieur public. Pourtant, toute tentative de suppression de ces libertés rencontra la même résistance de la grande masse des étudiants avec le soutien de tous les démocrates. Les tenants du pouvoir doivent savoir que la meilleure manière de lutter contre les violences et de protéger les libertés démocratiques à l’école est de faire la lumière sur les nombreux crimes commis à l’école ces dix dernières années dont le plus retentissant reste celui dont a été victime Abib Dodo. Les criminels se promènent en toute liberté et côtoient même leurs victimes sur ces mêmes campus sans qu’ils ne soient inquiétés. Lutter contre les violences à l’université, c’est ouvrir les procès sur les crimes commis dans ce secteur ces dix dernières années pour immuniser la société universitaire contre les violations de droits humains, notamment les crimes d’assassinats.

Les étudiants sont-ils manipulés par des groupes politiques ? Le journal « l’expression » dans son n°1126 du mercredi 15 mai 2013 a titré à sa une «  Après l’échec de l’aile militaire : le FPI réveille la fesci» et de poursuivre à l’intérieur de ce journal sous la plume de K Marras « il faut faire preuve de cécité politique, en mettant sous le coup d’une manifestation spontanée, la poussée de fièvre, lundi, de la frange d’étudiants qui a pris à partie le ministre Cissé Bacongo. Rien en réalité dans les faits et dans le mode opératoire de ces manifestants ne relevait d’une poussée de fièvre subite. Tout a été calculé. Et bien exécuté. Il fallait, au finish, montrer au parterre d’invitées venues honorés la Grande chancelière Dagri Diabaté, le désamour de l’intelligentsia pour les gouvernants. Car ce n’est pas le seul  ministre Cissé Bacongo qui a été traité de tous les noms d’oiseaux. Il y avait aussi le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, dans leur ligne de mire. Il l‘ont sans ménagement couvert de leur bave. Et comme un crime n’est jamais parfait, des slogans à l’honneur du prisonnier de Scheveningen (CPI) ont été distillés dans la cohue » et son collègue Kra Bernard de conclure «qu’a fait Gbagbo pour l’université et les étudiants pendant ces dix années de pouvoir ? Si les étudiants qui ont conspué le ministre de l’enseignement supérieur avaient une réponse à cette question, ils se seraient mis à genou pour dire merci à Alassane Ouattara qui a décidé d’offrir des universités dignes de ce nom à sa jeunesse.» Cette perception erronée et partisane des choses tendent à dénier toute légitimité à ce mouvement et à faire passer les étudiants pour de grands immatures. Tous les témoins s’accordent à dire que cette manifestation avait un caractère spontané et a été le fait des étudiants de droit qui protestaient en face du ministre contre le manque d’équipements dans les amphis et qui a pris ensuite l’allure d’une manifestation populaire d’étudiants de toutes les facultés qui vivent les mêmes réalités dans les différentes UFR. Les organisations d’étudiants  empêtrées dans des compromissions avec le ministère et coupées des réalités des étudiants ont été elles-mêmes surprises par l’ampleur du mouvement. Leur déclaration produite par le RETS témoigne du fait qu’elles sont aux antipodes des revendications des étudiants aujourd’hui. C’est fort du soutien politique du pouvoir et des plumitifs du pouvoir que des organisations d’étudiants proches du pouvoir comme le SYEECI ont attaqué des éléments de la FESCI en les accusant de collusion avec les manifestants ; quelle honte et quelle déchéance ! Le président Ouattara a été élu le 28 novembre pour régler les problèmes des ivoiriens en général et de l’université en particulier. C’est donc de droit que cette réhabilitation des universités a été faite. Les ivoiriens dans leur ensemble paient les impôts dans les mains de l’administration Ouattara pour l’éducation de leur enfant. Ils n’ont dons pas à aller faire un culte d’action de grâce en l’honneur de celui-ci. Gbagbo n’est plus au pouvoir, c’est Ouattara. Et, il s’est engager à apporter les solutions aux problèmes des ivoiriens. La jeunesse communiste de Côte d’Ivoire soutient et s’associe à travers les élèves et étudiants communistes aux revendications légitimes et fondées des étudiants.

 

Joseph Cabral

 

 

clarte

de la conscience des jeunesses  ouvrières, paysannes, estudiantines, scolaires et populaires

Site: www.revolutionproletarienne.net

 

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