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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 21:25

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

Siège: Williams ville Sogefiha Duplex Bat C, Appt.  H 264
17 BP 1096 Abidjan 17- Tel/Fax : 20 38 64 09
E-mail : pcrci@yahoo.fr

Site : www.revolutionproletarienne.com

 

Les attentes par rapport à la Commission Dialogue-Vérité et Réconciliation  .............................................……………. P. 2

Attention aux  nostalgiques du monolithisme politique et organisationnel ...................................................................... P. 3

La liberté comme condition de la bonne gestion de la chose publique ........................................................................... P. 4

La liberté syndicale et politique à l’école n’est pas la cause des mauvais résultats scolaires........................................  P. 5

Les dérives de la FESCI ne doivent pas être un prétexte pour supprimer la liberté …….......................................…..... P. 6

Le maintien de la base militaire française est une atteinte à la souveraineté du peuple de Côte d’Ivoire...................... P. 7

 

Les attentes des peuples par rapport à la Commission Dialogue-Vérité et Réconciliation

 

Après de nombreuses années de conflits sociopolitiques larvés et ouverts dans notre pays, les autorités nouvellement installées ont décidé d’œuvrer pour la réconciliation des peuples, des ethnies, des communautés et des individus. Comme moyen d’action, ces autorités ont mis en place une commission dite Dialogue- Vérité – Réconciliation. Un accueil populaire enthousiaste est perceptible dans le pays pour cette commission sensée faire la lumière sur les événements douloureux de ces dernières années qui ont donné lieu à des actes pouvant être qualifiés de crimes de toutes sortes.

Toutefois, des inquiétudes s’expriment ici et là. Les premiers propos des plus hautes autorités ont semblé circonscrire la période qui sera explorée à celle de la crise postélectorale seulement. Ne pas prendre en compte les faits délictueux commis sur d’autres périodes qui ont également été douloureuses serait la source d’énormes frustrations. De nombreux ivoiriens et non ivoiriens souffrent intensément depuis au moins décembre 1999. L’autre élément d’inquiétude, c’est que l’intitulé de la commission ne contient pas le terme justice. Or, pour les victimes, le seul fait de découvrir le visage du bourreau et l’enregistrement de ses mots de « compassion » ne suffira pas dans tous les cas à les réconforter ni à assurer leur tranquillité. Pour la société, si après l’expression du regret par un criminel, celui-ci peut repartir libre, il sera difficile d’obtenir la paix entre les peuples, entre les ethnies, entre les communautés et entre les individus. Il faudra donc nécessairement que soit appliquée une peine légale prononcée par un tribunal ivoirien de préférence. Cette peine doit prendre la forme d’une réparation matérielle ou pécuniaire sans exclure la peine privative de liberté.

Une autre préoccupation est celle de savoir si toutes les questions pertinentes seront posées devant la commission et seront traitées par elle. L’on a assisté depuis des années à un déferlement de passions autour de la question nationale ou de la question de la nationalité ou de la citoyenneté ivoirienne. En clair, beaucoup d’énergie a été dépensée par certains courants politiques pour disqualifier et tenter d’externaliser certains citoyens ivoiriens. Des originaires de certaines régions ou appartenant à certaines communautés ou ayant des patronymes déterminés ont été déclarés étrangers dans leur propre pays. Les exactions commises par les défenseurs de la thèse de l’ivoirité autrement dit la thèse de la préférence nationale ont été perpétrées pour l’essentiel sur la base de ces classifications. Les actes répréhensibles qui peuvent être reprochés à certaines victimes de ladite thèse sont justifiés par leurs auteurs comme étant des actes de rétorsion contre la tentative de les exclure de la communauté nationale ou à tout le moins des actes d’autodéfense.

Dans ce déferlement de passions réactionnaires, des droits nationaux ont été bafoués. Par exemple, le droit du sol était en vigueur dans notre pays jusqu’en 1972. Les enfants nés de parents étrangers avant 1972 sont donc ivoiriens de droit, ce que les tenants du pouvoir déchu ont fermement rejeté fabriquant ainsi de nombreux apatrides dont plusieurs, à juste titre d’ailleurs, ont refusé de se résigner à un tel sort et compte poursuivre le combat pour leur réhabilitation.

La question de la propriété foncière et de l’usage de la terre est l’un des problèmes à la base des antagonismes qui déchirent les populations, notamment celles des zones rurales, avec une plus grande acuité dans les zones de productions cacaoyères et caféières de l’ouest, du sud-ouest et du centre-ouest du pays. Des conflits ethno fonciers récurrents surviennent dans ces zones avec leurs lots de morts, de blessés et de déplacés. La loi n° 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural a été adoptée pour résoudre ces questions. Mais, pour plusieurs raisons, l’application de cette loi n’a pas encore mis fin ni même réduit les conflits meurtriers. Une des raisons majeures, est liée à la pratique juridique instaurée par les tenants du pouvoir qui consiste à vouloir régler des problèmes passés avec des dispositions contemporaines. C’est la même pratique qui a guidé les concepteurs de la constitution actuelle. Alors que la bonne pratique juridique voudrait que les dispositions soient prises pour le futur, c’est le principe de la rétroactivité qui a cours au sommet de l’Etat en Côte d’Ivoire, sur fond de règlements de compte.  L’autre raison réside dans le fait que des politiciens véreux refusent de clarifier la notion d’étrangers. Dans l’entendement de bien d’ivoiriens, est étranger dans une région ou une localité celui qui n’est pas originaire de cette région ou de cette localité. Comme la loi exclut les étrangers du droit à la propriété foncière la tendance est forte d’exclure de ce droit des ivoiriens originaires de régions de la Côte d’Ivoire autres que sa région ou sa localité de résidence. De plus, la loi ne prévoit pas de réparations pour des étrangers occupant des terres depuis des décennies, qui y ont réalisé des cultures pérennes et qui viendraient à être dépossédés. Ce sont là quelques-uns des problèmes importants et urgents à régler pour donner davantage de chances à la réconciliation dans l’ensemble du pays, en particulier dans les zones de productions cacaoyères et caféières.

Concernant les questions liées à la thèse de l’ivoirité, l’on peut penser qu’elles sont résolues avec la chute de Gbagbo, celui qui a incarné ces dix dernières années la mise en œuvre de ce concept réactionnaire avec une brutalité inouïe. L’on peut également estimé que si les actes répréhensibles posés en application de cette thèse sont sanctionnés ce serait suffisant. La commission ne devra certes pas se lancer dans un débat théorique, apprécier et condamner des idées ou des orientations politiques ou philosophiques. Cependant, pour réaliser une réconciliation durable, la commission sera dans l’obligation de ne pas négliger les causes des actes posés qui ont été à l’origine des morts, des disparitions, des blessures et des importants dégâts matériels. Tant qu’un pouvoir d’Etat s’autorisera à pousser des ivoiriens à traiter d’autres ivoiriens d’étrangers et qu’il leur fera croire qu’ils sont dépositaires d’un droit exorbitant par rapport à d’autres la réconciliation sera un leurre. De façon générale, tant que les droits nationaux de certains ivoiriens seront niés la tranquillité sera une perspective difficile à atteindre. C’est dire que sans se lancer dans des considérations théoriques, la commission ne pourra pas faire l’économie de prises de positions sur la nécessité de la construction de l’Etat de droit et de la condamnation légale de la discrimination sous toutes ses formes.

Justin Fotamana

 

Attention aux  nostalgiques du monolithisme politique et organisationnel

 

Depuis la chute du régime des refondateurs et le désarroi qui s’est emparé des militants du Front populaire ivoirien  (FPI), des voix s’élèvent de plus en plus du côté des idéologues du Rassemblement des houphouétistes  pour la démocratie et la paix (RHDP) sur la question de la politique à l’école. Le prétexte trouvé est la question du rôle joué depuis 2002 dans la crise ivoirienne par de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) aux cotés du  FPI.

La plupart de ces messieurs s’appuyant sur les méfaits et crimes commis par la FESCI depuis 2002, arrivent rapidement aux conclusions suivantes : il faut dissoudre la FESCI et interdire la politique à l’école.

Que penser des ses prises de position et que cachent elles ?

Que faut-il penser de ces prises de position ?

S’il est un fait que personne ne peut contester, c’est les nombreux délits et crimes commis par les militants de la FESCI ces dernières années. Ceux-ci vont du racket aux assassinats en passant par des agressions physiques de citoyens, la détention illégale d’armes à feu, les viols. Certes la FESCI avait transformé l’école en un lieu de violence jamais égalée auparavant, un lieu interdit aux représentants des autres organisations syndicales et même à ceux des formations politiques autres que le FPI. Même le candidat du Rassemblement des républicains à la présidentielle y a été interdit pendant la campagne électorale. Cela suffit il pour demander l’interdiction de la FESCI ? Où étaient ces idéologues et leurs formations politiques lorsque les membres de la FESCI commettaient tous ces crimes ? N’avaient ils pas des représentants au gouvernement et à l’Assemblée Nationale, lieu par excellence d’exercice du pouvoir et de prise de décision ? Leurs partis et eux mêmes ont-ils jamais organisé une quelconque manifestation de protestation contre ces agissements de la FESCI ? Non, l’interdiction de la FESCI n’effacera pas les crimes que ses membres ont commis ; elle ne rendra pas aux familles les leurs tués par les militants de la FESCI ; elle ne permettra pas n’ont plus de rendre justice aux victimes. La  logique aurait voulu que poursuivant leurs analyses ces idéologues demandent aussi l’interdiction de certains partis politiques les uns (RHDP) pour leur présence au gouvernement et au parlement lorsque tous ces crimes étaient commis, les autres (FPI) parce qu’en sus, la FESCI servait leur cause ; autrement dit le crime leur profitait. Non, ce qu’il faut exiger c’est des enquêtes sur tous les crimes commis par les militants de la FESCI, c’est la réactivation par la justice  des dossiers des plaintes déposées contre des membres de la FESCI et restés sans suite. Ce qu’il faut exiger, c’est la fin de l’impunité. Casser le thermomètre ne fait pas baisser la fièvre ; et c’est pourtant ce que proposent nos idéologues petit bourgeois comme thérapie.

L’exigence par ces mêmes idéologues de l’interdiction de la politique à l’école ne mériterait même pas qu’on s’y attarde tellement cette exigence est puérile. Malgré tout, il nous faut en dire quelques mots. Nos donneurs de leçons ne disent ni ne montrent en quoi il y a la politique à l’école. Y a-t-il des sections de partis politiques dans l’espace scolaire et universitaire ? Des  plages horaires dans nos écoles et universités sont elles consacrées à mener les débats internes aux partis politiques ? Où encore est-ce le fait que dans les programmes d’enseignements donnés aux  apprenants on trouve des questions touchant aux systèmes politiques et économiques de l’histoire de l’humanité, aux institutions politiques de notre pays, aux questions monétaires, à la morale… ? De tout cela nos hommes doctes n’en disent rien. Leur leitmotiv est que la politique à l’école est la cause de tous les maux de notre société. Autrement dit c’est elle qui a fait qu’il y a eu la guerre, c’est elle qui a fait que le président sortant battu aux élections s’est accroché au pouvoir, c’est elle qui est responsable de toutes les tueries survenues dans le pays et patati et patata. Par conséquent, il faut bannir la politique à l’école, il faut aseptiser l’école. C’est à se demander dans quel monde vivent ces idéologues. Comment la jeunesse pourra-t-elle prendre la relève dans la gestion des affaires de la cité si elle n’est pas instruite et formée sur tous les plans y compris sur le plan politique. Lors même qu’il ne sait rien, chacun sait que ce n’est pas à l’école qu’on forme un militant politique. Alors, il faut que les idéologues des partis bourgeois arrêtent de distraire le peuple.

 

 Ce que cachent les prises de position des idéologues de la bourgeoisie.

En militant pour l’interdiction de la FESCI et de la politique à l’école,  on prêche même sans le savoir  le retour au monolithisme politique et organisationnel. En fait la prise de position de ces idéologues  en faveur de la  dissolution de la FESCI vise à favoriser la promotion d’organisions scolaire et universitaire de leur sérail. Demander le bannissement de la politique de l’école n’est rien d’autre que vouloir que la seule politique qui doit y avoir droit de cité soit celle de leur obédience.

Par ces  prises de positions, non seulement ces intellectuels  et idéologues petits- bourgeois se rendent complices des dérives qui plus tard pourraient découler d’une telle idéologie comme ce fut le cas avec la théorie de l’ivoirité ; mais encore, ils prennent le contre-pied des droits et libertés en faveur des citoyens, contenus dans le chapitre premier de la constitution du 1er aout 2000.

Face à ces clameurs qui profitant de la chute du pouvoir vomi des refondateurs veulent apporter des restrictions aux droits et libertés déjà bien maigres des citoyens, le peuple doit se mobiliser pour défense la liberté d’organisation intégrale, toute les libertés et par dessus tout l’abrogation de la constitution actuelle et pour une constitution véritablement démocratique. 

Philip

La liberté commme condition de la bonne gestion de la chose publique

 

La bonne gouvernance est un facteur du progrès social, un moyen de consolidation du cadre institutionnel et un outil d’efficacité économique qui permet aux plus grand nombre, notamment les pauvres, d’accéder aux services de qualité. La bonne gouvernance a pour objectif de: (i) assurer la plus grande transparence dans la gestion des affaires publiques, (ii) éradiquer la corruption et la mauvaise gestion, (iii) renforcer l’Etat de droit et la culture démocratique, (iv) garantir l’accès des pauvres et des femmes aux services, (v) assurer une meilleure allocation et utilisation des ressources et (vi) renforcer les capacités des populations (public, secteur privé, société civile) en vue d’une meilleure participation au processus de décision et de mise en œuvre des programmes de développement. (Source : document de stratégie de réduction de la pauvreté intérimaire :DSRP-I ; JANVIER 2002).

La bonne gouvernance signifie donc la bonne gestion de la chose publique. Pour qu’il y ait bonne gestion de la chose publique, il faut une participation des populations au processus de décisions et de mise en œuvre des programmes de développement. Cela suppose donc une population organisée qui participe et qui prend sa part dans le processus d’élaboration et de contrôle des décisions prise en vue de son bien-être et cela sans entraves. L’exercice des libertés d’organisation, de critique, de manifestation doit être effectif afin de permettre aux populations de féliciter ou de sanctionner les mandataires en fonction de leurs résultats. L’exercice des libertés est donc un gage de la bonne gestion de la chose publique car elle permet aux peuples d’être vigilants sur le processus d’application des décisions.

L’histoire de la Côte d’Ivoire de ces dix dernières années nous enseigne sur l’importance des libertés démocratiques dans le bien être des peuples. Le régime des refondateurs une fois installé, avait remis en cause tous les acquis démocratiques obtenus par les luttes des peuples de Côte d’Ivoire. Ce pouvoir obscurantiste a dirigé le pays par la répression, la démagogie, le mensonge et la caporalisation de toutes les organisations de masses et en terrorisant les partis politiques. Le résultat d’une telle politique d’absence de libertés a été la fascisation du régime de la refondation. Après l’étouffement de toutes les libertés, la voie était grande ouverte pour l’installation du pays dans la gabegie, le clientélisme, le trafic d’influence, la grande corruption et les assassinats politiques. Le peuple a vu toutes ses capacités de critiques et de propositions inhibées face à un pouvoir qui s’était bouché les oreilles, fermé les yeux et qui avait pour seul réponse aux préoccupations des populations l’usage de la baïonnette.

L’exercice des libertés permet aux peuples de constituer une force de pression, de propositions et de sanctions ou de récompenses face aux gouvernants. Cela peut conduire le peuple à s’insurger si d’aventure le pouvoir devient inique.  Les leçons tirées de l’expérience récente doivent conduire le peuple à plus de vigilance face au nouveau pouvoir du RHDP qui vient de s’installer en mettant en place un gouvernement pléthorique de 36 ministres. Le peuple a intérêt à amener ou à contraindre ce pouvoir à ne rien entreprendre contre les acquis démocratiques obtenus de haute lutte. Agir autrement exposerait à nouveau le pays au risque de la mauvaise gestion des années passées.

FARABA JUNIOR

juniorfaraba@yahoo.fr

 

La liberté syndicale et politique a l’école n’est pas la cause des mauvais  RESULTATS SCOLAIRES.

 

La liberté à l’école a toujours été pour l’ensemble des élèves et étudiants une préoccupation majeure. Leurs engagements en faveur de cet idéal depuis des décennies ne fait l’objet d’aucun doute. Le grand désir des élèves et étudiants pour l’exercice des libertés constitutionnelles et démocratiques a poussé ceux-ci à s’organiser au sein de diverses organisations afin de se donner les moyens de lutter pour rechercher la réalisation de leurs aspirations à de meilleures conditions d’études et de vie. Cette volonté s’est souvent heurtée à la résistance ou à l’incompréhension des pouvoirs publics alors que par leurs revendications les étudiants et élèves ne recherchent pas autre chose que de meilleures conditions d’études gages de bons résultats scolaires et universitaires.

En raison de la crise politique et sociale aiguë qu’a connue la Côte d’Ivoire, en particulier compte tenu du vandalisme pratiqué par la FESCI ces dix dernières années, des voix s’élèvent pour tenter d’expliquer les difficultés de l’école ivoirienne, notamment la multiplication des échecs par la pratique d’activités revendicatives en milieu étudiant et scolaire.

 

Le syndicalisme ne peut être tenu responsable de l’échec scolaire.

Penser le contraire, c’est inférer que les libertés d’organisation et les bons résultats sont incompatibles. Expliquer l’échec scolaire par l’activité syndicale dans ce milieu ne repose pas sur des arguments solides. En effet :

Les défenseurs d’une telle opinion ne peuvent pas prouver que les meilleurs dirigeants ou les meilleurs cadres de ce pays au cours des cinquante dernières années ne comptent pas parmi eux d’anciens responsables ou militants d’organisations d’étudiants. Ils seront en difficulté de démontrer que seuls les élèves et étudiants qui restent en dehors de l’activité syndicale et associative pendant leurs études ont les meilleurs résultats et deviennent les meilleurs professionnels et les meilleurs dirigeants politiques ou des entreprises des secteurs public et privé. Toutes les théories du management enseignent que le bon manageur est celui qui maîtrise la conduite des hommes, des équipes de travail. De ce point de vue, l’activité syndicale et associative constitue une occasion privilégiée d’acquisition des capacités managériales valables pour tous les secteurs de la vie sociale. Enfin, les organisations d’étudiants et d’élèves constituent des éléments d’une gestion transparente de l’école ; alors, tous ceux qui crient au loup sont des adeptes de la gestion opaque des ressources en particulier des ressources financières destinées à l’école.

Remettre en cause la compatibilité entre l’activité militante syndicale ou associative et les bons résultats scolaires équivaut à prétendre qu’avoir l’esprit d’initiative, l’esprit critique donc scientifique et technique, l’esprit ouvert sur la société est une mauvaise chose. Pourtant l’histoire universelle indique que les sociétés évoluées sont celles où l’esprit critique a réussi à se libérer de toutes les entraves. Il est utile de réfléchir davantage sur la réalité de notre pays et se demander si ce n’est pas parce que les tentatives de bâillonner l’esprit libre en milieu étudiant et scolaire et dans la société en général ont perduré qu’un phénomène comme la FESCI a pu germer et même qu’un régime politique comme la refondation a pu s’installer.

Interdire certaines activités sociales aux étudiants et élèves au motif qu’ils sont jeunes, c’est remettre en cause la structure sociale dans son ensemble. Les étudiants et élèves sont dans une forte proportion des électeurs. S’ils sont considérés comme irresponsables c’est affirmer que l’avenir du pays est en partie déterminé par des irresponsables. Alors, devinez la suite !

 

Les raisons de l’échec scolaire sont ailleurs.

 Il y a lieu de rechercher les causes des mauvais résultats scolaires où elles se situent. Les mauvais résultats scolaires sont causés par la (i) la faible volonté politique dans la recherche de solutions aux problèmes de l’école, (ii) des infrastructures et matériels pédagogiques vieillis et insuffisants, (iii) un personnel d’encadrement insuffisant, (iv) la corruption,  les mauvaises pratiques généralisées et l’absence de contrôle sur la gestion scolaire et universitaire.

Concernant  la volonté politique, deux questions restent sans réponses depuis des années. Les autorités du pays ont-elles réellement intérêt au développement de l’école ivoirienne ou estiment-elles que les possibilités qu’elles ont d’envoyer leurs enfants faire leurs études dans les meilleures écoles à l’étranger suffisent au bonheur de la Côte d’Ivoire ? Ensuite, quelle est la priorité, l’école publique ou l’école privée ? Le constat est que l’école publique est délaissée ; or si l’école privée est la priorité, il ne faut pas s’étonner que la majorité des enfants ivoiriens ne fassent pas d’études et que les résultats scolaires soient mauvais. La paupérisation croissante des parents d’élèves et le fait que l’Etat accorde de moins en moins de bourses aggravent les conditions d’études et contribuent à la dégradation de la qualité des résultats scolaires et universitaires.

Depuis des années, les nouvelles constructions d’écoles publiques notamment au niveau secondaire et universitaire sont rares. Quels résultats peut-on espérer quand les classes sont surchargées, que les salles spécialisées sont dépourvues de tous matériels et équipements didactiques, que les bibliothèques et documentations sont vides ou n’ont que des documents datant de plus de trente ans, que les conditions sanitaires sont déplorables ?

Le corps enseignant  est faible en effectif et en qualité. Partout, il y a des déficits d’enseignants, phénomène auquel contribue l’accès massif d’enseignants aux tâches administratives dans les administrations publiques, les cabinets ministériels en particulier. Les enseignants ne bénéficient pas de formation continue ou de recyclage. Ils sont largement gagnés à l’esprit mercantile, préoccupés qu’ils sont par la vente de supports de cours non actualisés. En plus, les programmes scolaires sont inadaptés car n’ayant pas été réformés depuis de longues années. Ces phénomènes jouent  négativement sur la qualité de l’encadrement pédagogique et de la vie scolaire en général et donc sur les résultats.

L’école ivoirienne est gangrenée par la corruption. Tout s’y vend et s’achète. Les épreuves d’examens sont vendues par ceux qui en ont la garde. Des enseignants attribuent les notes aux étudiants et élèves en fonction du montant des sommes payées ou du charme des étudiantes. Des enseignants ne donnent pas leurs cours ou donnent des cours au rabais en dessous du niveau auquel prétendent les élèves et étudiants destinataires. Le contrôle de qualité est absent du système éducatif ivoirien de sorte que les corrompus et adeptes des mauvaises pratiques ne sont pas sanctionnés. Il n’y a pas d’audits pour déceler les faiblesses pour les corriger. Même s’il y a des audits, cela ne peut suffire. Il faut des structures de veille, de contrôle pour éviter que les mauvaises pratiques ne s’installent et ne se développent. Les organisations syndicales d’étudiants et d’élèves peuvent utilement jouer leur partition dans ce rôle de veille.

Un pouvoir d’Etat corrompu modèle une société corrompue et permissible. Un tel pouvoir d’Etat et une telle société ont besoin pour leur reproduction d’une école corrompue et permissible. Si la FESCI est un monstre, il faut éviter de croire que ce monstre est tombé du ciel, il est le produit de la société ivoirienne elle-même. Ce n’est pas non plus le résultat de la liberté syndicale ou politique à l’école, car avec la FESCI, il manque justement la nécessaire liberté d’expression et d’organisation qui crée les conditions d’épanouissement des étudiants et élèves, l’engouement pour les études, l’émulation pour les bons résultats mérités. Les conditions d’assassinats, de rackets, de vols, d’intimidations, de trafics d’influence et de la torture ont été enfantées par la société ivoirienne elle-même, sous la direction du pouvoir FPI ; ce sont ces conditions qui ont engendré la FESCI telle qu’elle s’est révélé ces dernières années. Un pouvoir d’Etat et une société qui n’ont pas besoin de bons résultats universitaires et scolaires créent les conditions matérielles et spirituelles pour une école de la plus mauvaise qualité possible.

 

Marie Christelle Djedjé & Osiris

Les dérives de la FESCI ne doivent pas être un prétexte pour supprimer la liberté a l’école

 

L a liberté syndicale comme la liberté d’organisation en général est un acquis du peuple de Côte d’Ivoire depuis 1990 suite aux puissants mouvements sociaux de cette époque-là. Ces acquis ont été consacrés dans la constitution de 2000. Mais depuis quelques temps, certains s’agitent pour demander l’interdiction des syndicats dans le milieu scolaire et estudiantin ; par endroits, les ennemis de cette liberté passent à l’acte en procédant par intimidations en tentant d’empêcher certains syndicats de fonctionner. Qu’est ce qui motive certaines personnes à militer  pour que le milieu scolaire et estudiantin soit dépourvu d’organisations syndicales ?  Ces personnes justifient leur position par le fait que la FESCI a causé beaucoup de torts à notre école. Les actes posés par les militants de la FESCI sont certes d’une gravité extrême et sont pour la plupart des crimes présumés. Le rejet de la FESCI est donc logique. Toutefois, cela n’est pas suffisant pour susciter des sanctions administratives contre la FESCI et encore moins contre toute organisation estudiantine et scolaire. Agir de la sorte est une façon de noyer le poisson, d’embrouiller la question et aider les militants de la FESCI à échapper à la sanction judiciaire. La FESCI mérite amplement de répondre de ses actes devant la justice. Pour ce faire, il faut s’atteler à préparer des dossiers d’accusation, ce qui ne pose pas de difficultés particulières. Les dossiers brulants sont légions, un des plus emblématiques étant celui d’Abib DODO froidement assassiné sur le campus de Cocody le 23 juin 2004. Cet assassinat a fait l’objet d’une plainte qui est restée jusqu’à ce jour sans suite en raison de l’impunité qui a prévalu sous le pouvoir FPI. De nombreux autres jeunes dont les parents crient justice ont subi le même sort qu’Abib DODO. La FESCI doit également répondre des viols, des saccages et pillages de biens publics et privés.

La disparition de la FESCI est fortement probable. Elle peut intervenir de façon naturelle car cette organisation est totalement discréditée en milieu estudiantin et scolaire et même dans tous les secteurs de la société ivoirienne. Elle peut intervenir par voie judiciaire, mais il doit être exclu qu’elle intervienne suite à une décision administrative. Si au terme des procédures judiciaires, la preuve est faite de la nécessité de dissoudre la FESCI la justice en prendra la décision et appliquera également les sanctions exemplaires idoines contre les membres de cette organisation qui auront été reconnus coupables d’actes criminels ou délictuels. Le souhait de tous ceux qui ont souffert des actes de cette organisation est qu’elle ne disparaisse pas avant d’avoir répondu de ses actes. Se précipiter pour prendre un acte administratif de dissolution de la FESCI c’est donc jouer contre les intérêts des victimes.

En observant bien les choses, il apparaît que les personnes qui évoquent la disparition de la FESCI par voie administrative sont des ennemis de la liberté d’organisation en milieu étudiant et scolaire ou même dans tous les milieux. Elles veulent jouer sur le fait que les nombreuses dérives de la FESCI l’ont rendue impopulaire au point où le peuple peut être manipulé et devenir ennemi de la liberté d’organisation en général. Ces personnes espèrent aussi, à défaut de supprimer la liberté d’organisation, s’attaquer au pluralisme organisationnel pour instituer l’unicité d’organisation sur le mode du Mouvement des Etudiants et Elèves de Côte d’Ivoire (MEECI) que les étudiants ont déjà rejeté en 1990 ou sur le modèle discriminatoire et répressif de la FESCI, ce que les étudiants ont  d’ores et déjà rejeté. La précipitation des autorités de la région de l’Indénié pour déclarer la suspension des organisations d’élèves est à cet égard très suspecte. Ces autorités semblent ignorer que les organisations d’étudiants et élèves, la FESCI en particulier,  existent en vertu des lois de la république qui ne peuvent être remises en cause par la décision d’un président de conseil général ni même par la volonté du président de la république.

Les engagements pris par les nouveaux dirigeants de la Côte d’Ivoire en faveur de l’Etat de droit leur interdit de s’attaquer à  la liberté syndicale ou à la liberté d’organisation tout court. Les fautes de la FESCI ne sauraient être imputées à l’ensemble des organisations d’étudiants et d’élèves. Faire une telle confusion et poser des actes arbitraires seraient des injustices inacceptables qui seraient à coup sûr rejetées par le peuple. Elles seraient d’autant plus rejetées qu’elles seraient en totale contradiction avec la volonté populaire d’en finir avec le pouvoir liberticide de la refondation pour réaliser la légitime aspiration à plus de liberté.

 

Zino Le Prélat

 

Le maintien de la base militaire française est une atteinte a la souveraineté du peuple de Côte d’Ivoire

 

La  présence de la base militaire française du 43ème BIMA de Port Bouet en  Côte d’Ivoire est à nouveau dans l’actualité avec la fin de la crise post électorale. La politique inconséquente des refondateurs a contribué à embrouiller la question. Comment et pourquoi les armées étrangères sont intervenues massivement en Côte d’Ivoire ? Le fait que les armées étrangères aient contribué à éviter un massacre massif de populations constitue-t-il un argument suffisant pour faire un choix en faveur du maintien permanant des bases militaires étrangères notamment le 43ème BIMA français sur le sol  ivoirien, comme l’envisage le gouvernement ? Ce serait continuer dans la politique de vassalisation de notre pays.

La politique répressive, de division des peuples, d’arrogance et  de haine du FPI  a contraint des ivoiriens à prendre les armes pour renverser son régime mais le putsch a échoué et s’est mué en rébellion qui a divisé le pays en deux. Plutôt que d’envisager une solution nationale à la crise dont la tentative de putsch n’était que la manifestation la plus évidente, Gbagbo a préféré la  solution militaire sans issue pour écraser ses adversaires une fois pour toute. Or,   la rébellion loin d’être vaincue gagna du terrain et craignant pour la fin de son régime, Gbagbo  fit appel aux armées étrangères (ONUCI, Licorne) pour s’interposer, en  réalité pour gagner du répit et se réarmer. C’est depuis cette date que les armées étrangères occupent le sol ivoirien de façon aussi massive  (près de 12 000 hommes). Même s’il y a toujours eu une base militaire française à Abidjan, on peut dire que c’est surtout l’incapacité du régime FPI à faire appel à toutes les ressources nationales pour résoudre les crises internes qui a renforcé la mainmise de l’impérialisme international sur la plupart des questions politiques majeures (signature d’un cessez le feu avec les rebelles ; formation d’un gouvernement de transition, organisation des élections et leur validation … ) . On peut donc affirmer que l’origine de l’intervention des forces étrangères dans le processus électoral, que ce soit l’intervention militaire ou politique réside dans la politique scabreuse du FPI. Gbagbo a pensé s’en sortir avec des faux discours nationalistes ce qui ne pouvait être le cas même si ces discours ont pu flatter les sentiments nationalistes de certains militants en Côte d’ivoire et à l’étranger.

 Pire, c’est encore  dans l’absurde volonté de confiscation  du pouvoir après la perte des élections que Gbagbo a entraîné la guerre civile  avec de nombreuses pertes en vie humaine. Les événements ont montré que Gbagbo avait bien muri son plan  de confiscation du pouvoir car au lieu de préparer des élections, il achetait des armes de destruction massive, recrutait de nombreux mercenaires, entretenait un nombre incroyable de miliciens, instrumentalisait  des fractions des FDS  sur  des bases ethniques, tribales pour son service exclusif et au détriment de la grande majorité des corps de l’armée nationale qui le lui ont rendu en refusant de se battre. Les mercenaires et les miliciens qui n’obéissent qu’à  la seule autorité de celui qui les emploie et non aux institutions de la république sont les signes d’un régime fascisant. Le couvre feu instauré à la veille du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre répondait chez Gbagbo à la volonté de laisser le champ libre à ses sbires pour intimider les électeurs, trafiquer les résultats des urnes, massacrer les populations qui s’opposeraient à ses manigances. Quand les populations firent échec à ce plan diabolique, il ne lui restait que le conseil constitutionnel, dernière arme de son complot contre l’expression de la volonté populaire. 

Le peuple n’a pas accepté  qu’on le spolie de son droit d’élire qui il veut et le manifesta  par des actions de protestations à travers tout le pays. Le pouvoir FPI va sévir, brutalisant les protestataires, les assassinant  avec des armes de guerre. Les mercenaires  libériens, les miliciens et les forces spéciales à la dévotion de Gbagbo firent la chasse à l’homme à Abidjan et à l’intérieur du pays. Les cibles étaient des militants de l’opposition. Par exemple, 40 militants du Rassemblement des Républicains (RDR) furent assassinés au siège de leur parti à Wassakara/Yopougon dans la nuit du 2 décembre 2010 ; des personnes furent assassinées sur des bases ethniques  ou  régionales ; de nombreux étrangers furent exécutés. C’était le début d’un massacre à grande échelle. Cela amena le mouvement populaire à se radicaliser et les acteurs ont de plus en plus eu recours aux armes. Le conflit se transforma alors en un conflit armé qui opposa en fin de compte les forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) composées des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) et des éléments ralliés provenant des Forces de Défense et de Sécurité  (FDS ) favorables à la coalition des Houphouëtistes, d’une part, d’autre part, la garde prétorienne de Gbagbo dont le fer de lance était constitué de mercenaires et de miliciens. Au bout d’une semaine à peine toutes les villes tombèrent sous le contrôle des armées insurgées. Dès cet instant, il ne restait plus qu’Abidjan où le bourreau avait concentré l’essentiel de ses forces avec un armement lourd qui n’a pu être détruit qu’avec le concours des forces armées étrangères. Le risque était grand de  laisser la situation perdurer car les mercenaires et les miliciens  acculés pillaient, violaient, massacraient les populations sans armes dans tous les quartiers, notamment à Yopougon, Koumassi, Treichville et Adjamé ; face à la pression insurrectionnelle, le régime a alors commencé à utiliser avec intensité les armes lourdes contre les populations civiles aux mains nues, contre les ambassades et contre les installations de l’ONUCI…

L’intervention des armées étrangères permit aux forces républicaines de capturer Gbagbo dans le « bunker » où il s’était enfermé. On peut dire qu’il y a eu là une assistance à des populations en danger car il fallait  par tous les moyens empêcher Gbagbo de réaliser le génocide qu’il avait planifié pour garder le pouvoir perdu dans urnes. Il ne cessait de répéter que s’il perdait le pouvoir il réduirait la Côte d’Ivoire à néant.

La lutte des peuples a constamment visé l’émancipation des hommes, des peuples et des nations. C’est ainsi que la lutte anticoloniale  devait aboutir à l’indépendance des nations colonisées et à la constitution d’Etats indépendants. Un Etat indépendant doit jouir des attributs liés à ce statut. Les Etats néocoloniaux sont ceux qui ne jouissent pas de tous les attributs d’Etats véritablement indépendants. Les Etats indépendants ont des institutions  conformes aux aspirations des peuples, la maîtrise de leur politique de défense, de leur politique économique et monétaire…  Le peuple souverain est donc un peuple qui maîtrise son destin au sein d’un Etat indépendant. Les citoyens d’un Etat souverain choisissent librement à des périodes régulières à travers des élections celui qui doit les gouverner ; ils assument la défense de leur territoire. S’en remettre à la tutelle d’un autre Etat pour sa défense est une  renonciation  à une partie sinon à l’essentiel de sa souveraineté. De même qu’il est légitime de reprocher au FPI d’avoir favorisé la mainmise des forces étrangères sur la Côte d’Ivoire de la même façon il faut s’opposer à toutes nouvelles tentatives de perpétuation de la mainmise impérialiste sur la Côte d’Ivoire.

La crise que nous traversons nous enseigne qu’il faut faire confiance aux peuples de Côte d’Ivoire qui montre chaque jour sa capacité à se donner les moyens de l’exercice de sa souveraineté. L’armée est à inscrire aux premiers rangs de ces moyens de souveraineté. L’armée sous le pouvoir Gbagbo était  composée de mercenaires, de miliciens, d’escadrons de la mort et était au service d’une oligarchie pour exercer une répression impitoyable contre le peuple, au service des causes mafieuses. Ce passé doit être rejeté par les peuples. Les revendications pour le futur ne peuvent naturellement pas être le maintien d’une armée étrangère en l’occurrence l’armée française sur notre territoire national. Le peuple a intérêt à revendiquer la mise en place d’une armée républicaine, c’est-à-dire, d’une armée défendant les intérêts du peuple, en un mot une armée populaire.

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